Un Mémorandum d’entente (MOU) a été signé mercredi à Beijing par le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC), représenté par son ministre des Ressources hydrauliques et Électricité, avec le groupe chinois CMOC (China Molybdenum Company Limited), leader international dans le secteur des ressources naturelles, engagé en faveur de la transition vers l’énergie verte. Ce protocole d’accord signé par Teddy Luamba à l’Ambassade de la RDC en Chine est venu répondre à la volonté du Chef de l’État d’accroître la puissance énergétique du pays à travers la construction des centrales photovoltaïques ainsi que l’implémentation des parcs solaires dans les 24 prochains mois, en commençant par la province minière du Lualaba, dans le sud-est de la RDC. Cet événement est l’une des retombées de la première édition du Forum économique Chine-RDC sur les opportunités d’investissement, qui s’est tenu du 2 au 3 septembre 2024 à Beijing, en marge du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC 2024).
En effet, après deux jours de discussions fructueuses lors du forum économique RDC – Chine, une nouvelle ère de relations bilatérales s’est ouverte entre les deux nations. Pour preuve, le ministre des Ressources Hydrauliques et de l’Électricité, Teddy Lwamba, a signé, le 04 septembre 2024, un protocole d’accord avec CMOC [Ndlr : Actionnaire majoritaire et gérant de Tenke Fungurume Mining (TFM), une joint-venture entre le groupe Chinois et la para-publique Générale des Carrières et des Mines (GÉCAMINES SA), avec respectivement 80% et 20% des parts chacune.], au travers de sa filiale CFC. Cet accord porte sur la construction d’une série de centrales photovoltaïques d’une capacité totale de 600 mégawatts, situées dans le bassin versant de la rivière Lualaba, entre les centrales hydroélectriques de Nzilo et Busanga.

“ Notre partenariat historique prend aujourd’hui une nouvelle dimension avec la signature de ce protocole d’accord, qui marque l’entrée dans une ère de coopération renforcée pour le développement durable et la transition énergétique dans le bassin de la rivière Lualaba ”, a déclaré le ministre Teddy Lwamba.
Pour le ministre sectoriel, cet accord représente un engagement commun en faveur du développement durable et de l’innovation énergétique. Teddy Lwamba a souligné que ce choix stratégique répond aux besoins urgents de la population congolaise, désireuse de bénéficier d’une meilleure desserte en électricité, avant de préciser que la construction des centrales solaires nécessite un délai relativement court, de 20 à 24 mois, pour être mise en œuvre. Ce qui va améliorer la desserte en énergie électrique.
A propos de CMOC
Créé en 1969, CMOC est le deuxième producteur mondial de cobalt et l’un des principaux producteurs de cuivre. Couvrant une superficie de plus de 1 500 kilomètres carrés, la mine de Tenke Fungurume (TFM) en RDC par le groupe Chinois est spécialisée dans l’exploration, l’exploitation minière, l’extraction, le traitement et la vente de cuivre et de cobalt, bénéficiant d’un ensemble complet de techniques et de processus pour toutes les étapes, de l’extraction à la transformation. Elle produit principalement de la cathode de cuivre et de l’hydroxyde de cobalt.
Par le biais de sa filiale KFM Holding Limited, CMOC a également acquis en 2020, pour un prix de 550 millions de dollars américains, une participation de 95 % dans la mine de Kisanfu auprès de Freeport-McMoRan, qui produit également du cuivre et du cobalt, le même opérateur qui avait vendu TFM au groupe Chinois. En 2021, le groupe vend 25 % de KFM Holdings à Contemporary Amperex Technology (CATL) pour 137,5 millions de dollars, ce qui lui laisse une participation de 71,25 % dans le projet Kisanfu.
En 2022, TFM, mine à plus haute teneur au monde, avait fait l’objet de querelles juridiques entre le groupe CMOC et le Gouvernement de la RDC concernant le montant des redevances versées au partenaire minoritaire de la mine, la société d’État congolaise Gécamines SA. Un accord sera conclu en avril 2023, ouvrant la voie à la reprise des exportations de minéraux.
Au premier trimestre 2024, TFM a produit 102 405 tonnes de cathodes de cuivre et 7 061 tonnes de cobalt métal sous forme d’hydroxyde de cobalt. Pour la même période, la société dit avoir versé un montant net d’environ 171,69 millions de dollars américains au titre d’impôt et autres paiements connexes en RDC. Depuis le démarrage du projet en 2006, ces paiements ont atteint, selon TFM, un montant total d’environ 6,063 milliard USD repartis entre impôts sur le revenu, redevance et autres obligations fiscales. Au regard de ces résultats, TFM rapporte que les opérations actuelles ont donné de l’emploi à environ 3 705 employés permanents et 13 701 contractants.

Journaliste économique et chroniqueur des ressources naturelles.