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A l’occasion du vernissage du livre du Journaliste Patient Ligodi sur le cadre légal des médias en RDC qui a coïncidé avec la célébration de la journée internationale de l’accès universel à l’information ce samedi 28 septembre, un panel d’échanges a été organisé à Sultani hôtel à Kinshasa et a connu les interventions du maître Charles Mushinzi, le Journaliste Willy Kalengay, le ministre d’Etat en charge de la Justice Constant Mutamba ainsi que l’ancien journaliste et député national Séverin Bamani.

Parmi les grandes questions au coeur de ces discussions aux allures politiques et scientifiques, il y a avait les problématiques de l’obtention, par les journalistes, d’une Loi consacrant la libre accès à l’information, mais aussi la dépénalisation des journalistes en République démocratique du Congo.

Pendant son temps de parole, le journaliste et patron du Groupe de presse Geopolis, Willy Kalengay, a essayé de répondre à ces deux questions : Pourquoi on ne permet pas à la presse d’avoir cette loi sur la libre circulation de l’information et surtout d’accès à l’information ? Pour quoi on ne permet pas à la presse d’acceder à la dépénalisation ?

A ces interrogations, le responsable de Geopolis s’est lancé dans un exercice de réflexion pour dégager les préalables, en termes de chantiers inachevés, qui empêchent les journalistes d’acceder à ces deux droits fondamentaux de leur métier précités. Il a déclaré avoir compris « qu’il y a quelque chose que nous n’avons pas terminé. L’exercice de notre profession dans notre pays relève d’un inachevé. Il y a deux chantiers inachevés » a-t-il laissé entendre.

Concernant premièrement le droit d’accès à l’information, le Journaliste fait savoir que si la presse congolaise est en manque de cette possibilité, c’est parce qu’il a manqué un chantier important à l’écosystème de l’information au Congo, celui de l’habilitation. « Dans d’autres pays, il existe une réglementation quant à l’accès à l’information sensible. Nous partons de l’information sensible à l’information Banale. On ne peut pas donner accès à toutes les informations parce qu’il existe ce qu’on appelle des habilitations. Notre pays n’a pas encore mis en place une réflexion profonde sur les habilitations qu’on appelle par ailleurs les autorisations de sécurité. Qui a droit à savoir quoi ? une question à laquelle même le gouvernement n’a pas encore répondu. Quelles sont les informations qu’un ministre peut donner, et qu’est-ce qu’il ne peut pas donner, qui a accès à quelle information ? » s’interroge Willy Kalengay, qui brandit aussi la crainte que le pays risque de replonger dans un cycle récent qui a consisté à la circulation des informations sensibles et secrètes des hautes institutions dans des réseaux sociaux.

Le système d’habilitation est considéré comme un garde fou, qui fait que tant qu’il n’est pas mis en place, il n’y aura pas de droit d’accès à l’information. Cependant, cela ne relève du journaliste, ça relève de l’organisation rationnelle et intelligente d’un État. « Un Etat doit s’organiser pour achever sa propre modernité » a poursuivi Willy Kalengay.

En ce qui concerne la problématique de la dépénalisation, le patron de presse Kalengay a déclaré que le gouvernement congolais estime que la responsabilité des journalistes est engagée. « sommes nous responsables dans notre profession, de manière à ce que on puisse nous juger sur ce qu’on écrit et dit comme journaliste ? Ou sommes-nous des citoyens incapables d’être instrumentalisés pour servir dans l’espace public d’instruments des combat politiques » a-t-il déclaré, tout en insistant sur le fait que l’Etat congolais ne se pense pas suffisamment, il est impieux qu’il arrive à achever son propre processus de modernisation.

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