Le Directeur général de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC SA), Fabien Mutomb Kan Kato, a effectué, le 02 septembre dernier, un aller retour par avion de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, à Kolwezi, capitale de la richissime province minière du Lualaba, pour participer à une importante réunion avec une délégation du groupe de la Banque mondiale et une autre des représentants de la Présidence de la République, de la Primature et des divers ministères du Gouvernement central de la République Démocratique du Congo venus de la lointaine Kinshasa. Le DG de la SNCC SA n’était pas allé seul dans cette partie de la République, Fabien Mutomb Kan Kato a été accompagné par le directeur de la Planification, Victor Kaluila Muzembe.

Derrière la visite-guidée sur le tronçon Kolwezi – Manika se cache l’axe Kolwezi-Dilolo-frontière
Aussitôt arrivés dans la capitale mondiale du cobalt, le manager général de la SNCC SA a conduit ses hôtes de marque auprès de l’autorité provinciale du Lualaba, Fifi Masuka Saini, représentée par le ministre provincial de l’Intérieur et sécurité, Philippe Roy Kahumba, afin de présenter leurs civilités comme le veut la coutume. Le Directeur des infrastructures ferroviaires, René Kashota Mutombo, le Directeur ai de la région Copperbelt, Kapenga Kandolo et le Directeur ai de la Coordination d’exploitation de Kolwezi, Louis Kakudji Kabwe, ont également participé à la visite du DG Fabien Mutomb Kan Kato et de ses hôtes de marque à Kolwezi.
Une visite de terrain sur le tronçon de la voie ferrée entre Kolwezi et Manika a été organisée par tracteur à l’intention des experts de cette institution de Bretton Woods dans le copperbelt Katangais conduits par le Directeur Afrique région Est-centre, et de celle des représentants de la Présidence de la République Démocratique du Congo, de la Primature et des quelques ministères du Gouvernement central. A été également dans la suite du DG Fabien Mutomb, le Directeur Mulapu Murund de la SNCC SA, bureau de représentantion de Kinshasa.
Sur ce tronçon visité, la SNCC SA a entrepris il y a deux ans d’intenses travaux infrastructures sur la voie ferrée entre Manika (PK 84 ) et Kolwezi (PK 95). En effet, au PK 88 (lieu de l’ancien passage à niveau entre la voie et la route de l’aéroport), la voie ferrée a été déposée sur 80 mètres afin de permettre la construction de l’échangeur routier initié par l’autorité provinciale du Lualaba. Cet échangeur, rappelle-t-on, part de l’aéroport national de Kolwezi jusqu’à la route nationale nº 39.

Interrogé par la presse à l’issue de cette visite, le DG Fabien Mutomb n’est pas allé par le dos de la cuillère. » Aujourd’hui, le Lualaba est au centre de l’actualité puisqu’elle reçoit un haut Représentant de la Présidence de la République, Martin Kabuya. C’est lui qui accompagne la délégation mais également, la Banque mondiale qui aura des contacts – échanges directs avec la SNCC SA pour pouvoir diagnostiquer ensemble ses problèmes structuro-fonctionnels et pouvoir donner rapidement des solutions bien entendu. L’approche au niveau de la Banque mondiale a évolué. Ce n’est plus celle que nous avons connu dans le temps. », a déclaré le Directeur Général de la SNCC SA. Avant d’ajouter : » Nous devons reconnaître ici la touche particulière du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour avoir dépêché l’un de ses conseillers. C’est pour nous dire qu’il est en train de suivre de plus prêt tout ce que nous sommes en train de faire. Infrastructures et économie riment ensemble. La réhabilitation et la modernisation du chemin de fer aura un impact sur l’économie, le social et autant des secteurs. »
Lobito aiguise les appétits
Le vaste réseau de la SNCC SA comprend environ 3 641 km de voies ferrées dont 427 km entre Kolwezi-Dilolo et la frontière angolaise qui attend les investissements qui permettront de le rénover (Ndlr : Le corridor ferroviaire Kolwezi-Lobito, débouchant sur l’océan Atlantique, est vital pour les entreprises minières basées en RDC, étant le moyen le plus rapide et le plus rentable d’exporter le cuivre et le cobalt congolais), 1 531 km de voie lacustre, 700 km de voie fluviale et 128 km de routes exploités. Tout le monde veut contrôler ce tronçon ferroviaire de la SNCC SA qui bénéficiera du droit de passage. Et la RDC n’ayant pas les moyens de le réhabiliter à ses frais, compte sur ses partenaires. Mais avec qui partir ? Le caractère stratégique du corridor de Lobito aiguise les appétits.
Réhabilitation du tronçon Kolwezi-Dilolo-frontière, enjeu de la réunion
En 2023, quelque 117 000 tonnes de produits miniers, à l’exportation comme à l’importation, sont passés par ce corridor, selon la SNCC SA. Mais c’est encore faible, d’après notre source, à cause du mauvais état de la voie ferrée. La SNCC SA transporte jusque-là une charge acceptable. Mais au regard des opportunités, par exemple les prévisions de la société Kamoa, c’est plus ou moins un million de tonnes pas an qu’il faudrait transporter. D’où l’impératif de renouveler totalement la voie. Or, la réhabilitation du tronçon Kolwezi-Dilolo-frontière, selon les experts, ne serait pas en deçà de 535 millions de dollars américains. L’apport de la Banque mondiale est donc très attendu pour booster cet autre secteur porteur de croissance.

L’épine dorsale de l’économie congolaise joue pleinement aussi sa partition dans la construction de la route Kananga-Kalamba-Mbuji, longue de 230 kilomètres, sur la RN1, en transportant les matériels de construction lourds depuis la gare de Lubumbashi jusqu’à la destination finale. Idem pour les travaux de construction de la centrale hydroélectrique de 64 mégawatts sur les chutes de Katende qui avancent sans désemparer.
Dieudonné Buanali