Consultations autour du budget 2026 I Une innovation d’Adolphe Muzito 

À la veille de la rentrée parlementaire de septembre, principalement consacrée à l’examen du budget, le Vice-Premier ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, innove en initiant des consultations ciblées avec les ministres sectoriels. Depuis mardi dernier, la Vice-Primature du Budget multiplie les échanges. Une démarche stratégique qui vise à affiner les prévisions budgétaires de chaque secteur avant l’arbitrage de la cheffe Gouvernement, Judith Suminwa Tuluka, dans le cadre de l’élaboration du projet de loi de finances 2026.

À l’initiative du Vice-premier ministre, ministre du Budget, Adolphe Muzito, les les consultations avec les membres du Gouvernement, en prélude de l’élaboration de la loi de finances 2026, se sont poursuivies ce mercredi 3 septembre 2025. Pour le deuxième jour de cet exercice républicain, c’est la ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, qui a échangé en premier avec le vice-ministre du Budget, Elysée Bokumwana, afin de discuter et examiner les lignes de crédit pour son secteur.

A l’issue de la réunion entre les experts du ministère des Affaires étrangères et ceux du Budget, sous la présidence du vice-ministre Elysée Bokumwana, la cheffe de la diplomatie congolaise s’est dit satisfaite d’avoir défendu les priorités de son secteur. « Nous avons eu une rencontre fructueuse avec son excellence, M. le vice-ministre du Budget et aussi nombreux cadres du ministère, pour nous pencher sur la question du budget 2026 et de la projection du ministère des Affaires étrangères, afin de voir comment harmoniser cela, évidemment avec les réalités budgétaires et les contraintes budgétaires auxquelles la République démocratique du Congo fait face. C’était une réunion fructueuse. Nous avons défendu les priorités de la diplomatie, en particulier dans cette période assez critique que notre pays traverse, et en vue des échéances importantes auxquelles nous allons faire face en 2026, y compris l’entrée de la République démocratique du Congo au Conseil de sécurité », a déclaré la patronne de la diplomatie congolaise.

L’exercice s’est poursuivi avec la ministre de la Culture, Arts et Patrimoine, Yolande Elebe. Le numéro 1 de la Culture s’est dit confiante de voir les prétentions de son ministère obtenir gain de cause, afin que le secteur de la culture soit un moteur de développement. « Nous avons eu l’occasion de faire part de nos ambitions pour la Culture, et le fait que le budget devrait nous accompagner à ce sujet-là. Donc, cela a été une discussion très enrichissante, je crois, de part et d’autre. Et nos experts vont continuer à travailler de manière à ce que le budget que nous aurons au niveau de la culture soit vraiment un budget qui nous permettra non seulement d’accomplir le programme d’action du Gouvernement, mais aussi d’apporter à la culture le rayonnement qui doit être le sien. Nous avons besoin d’avoir un budget qui nous permette non seulement d’aller vers la diplomatie culturelle, mais également faire en sorte que la culture devienne un levier de développement socio-économique pour notre pays », a indiqué Yolande Elebe.

Pour ce qui est du secteur de la Défense, Eliezer Tambwe, ministre délégué en charge des Anciens combattants, a fait part de sa détermination à œuvrer pour l’amélioration des conditions de vie des anciens combattants et des hommes des troupes, selon la mission qui lui a été confiée par le Président de la République, commandant suprême des Armées. Pour lui, le budget doit pouvoir aider à bâtir une Armée forte, digne de la RDC. « Nous devons travailler pour que ceux qui se battent, ceux qui servent le pays sous les drapeaux puissent être dans les conditions qu’il faut. Parce que personne ne peut être à l’aise s’il y a de l’insécurité. Pour que nous soyons en sécurité, il faut s’occuper de ceux qui font la sécurité. Voilà pourquoi, on n’ira pas en dehors de la vision nous confiée par le Chef de l’État. Et nous travaillerons de sorte que notre Armée puisse être ce que nous avons toujours rêvé qu’elle soit », a déclaré Eliezer Tambwe à l’issue de la réunion de consultation avec le vice-ministre du Budget.

Les discussions qui sont menées à la Vice-Primature du Budget est un exercice d’équilibre entre les crédits à accorder à chaque secteur. Le Vice-premier ministre en charge de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, a focalisé son plaidoyer sur la nécessité de budgétiser des structures nouvellement créées dans son secteur. « Au niveau du ministère de l’Économie, il y a deux structures qui viennent d’être créées ou recréées par des décrets pris par son excellence madame la Première ministre. Le fonds de régulation économique et la commission de la concurrence, qui devront donc démarrer au cours de l’exercice 2026. Et en tant que ministre de tutelle, je me suis battu pour que ces deux structures soient suffisamment budgétisées », a t- il brièvement laissé entendre.

Pour le ministre du Développement Rural, Grégoire Mutshayil, il y a un besoin de prévoir des lignes de crédit en faveur des zones rurales, en vue d’offrir à plusieurs certains services de base et ainsi aider à réduire la ruée vers les grandes villes. Selon lui, « aujourd’hui, la jeunesse congolaise cherche à habiter dans des villes. Il y a l’exode du rural. C’est pourquoi, nous sommes venus avec l’intention de pouvoir essayer de négocier, pour voir si on peut rehausser les lignes budgétaires de quelques activités qui peuvent couvrir; par exemple, les activités de services qui peuvent aider les milieux ruraux à avoir de l’eau de qualité, améliorer les routes de desserte agricole et savoir quel type de route nous devons continuer à faire. » 

Tout un programme de développement qui devrait partir de l’élaboration du budget.

Le ministre de la Pêche et Élevage, Jean-Pierre Tshimanga, s’est dit, pour sa part, satisfait des crédits prévus pour son secteur. Il explique que vu les contraintes des dépenses de souveraineté auxquelles la RDC fait face, il convient, pour lui, d’avoir des exigences raisonnables pour ce qui est de son secteur: « Le budget qu’on nous a présenté, c’est un bon budget. Vous savez que nous faisons face à la guerre. Nous ne devons pas avoir des prétentions exagérées dans les demandes de crédit. Ce qui nous a été proposé nous suffit, mais il y a un travail qui va continuer entre les experts, pour voir où est-ce qu’on peut faire de l’arbitrage, afin que ce qui a été demandé dans la conférence budgétaire soit donné », a déclaré le ministre de Pêche et Élevage.

Les consultations se poursuivent, les ministres sectoriels se succèdent les uns après les autres, pour défendre les crédits budgétaires alloués à leurs secteurs respectifs. Avec cette démarche, Adolphe Muzito renforce la coordination entre la Vice-Primature du Budget et les autres portefeuilles, tout en plaçant l’efficacité de la dépense publique au cœur du processus budgétaire.

Patrick Ilunga

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