RDC I L’épidémie d’Ebola éclate à nouveau 

La République démocratique du Congo fait à nouveau face à la maladie à virus Ebola. L’épidémie a touché les zones de santé de Bulape et de Mweka, dans la province du Kasaï, où les autorités sanitaires ont mené des investigations après que les cas et les décès signalés ont présenté des symptômes tels que fièvre, vomissements, diarrhée et hémorragie. Des échantillons analysés le 3 septembre à l’Institut national de recherche biomédicale, à Kinshasa, la capitale, ont confirmé que l’épidémie. C’est la 16 ème fois de l’histoire que cette maladie touche la RDC. La 15 ème avait éclaté en 2022. La pire épidémie d’Ebola de l’histoire de la RDC est intervenue entre 2019 et 2020, avec 2 232 morts au Nord-Kivu. La RDC connaît la maladie d’Ebola depuis 1976, année de sa découverte au Nord-ouest du Congo, par une équipe des virologues belges, français et congolais dont le Docteur Jean-Jacques Muyembe, actuel Directeur général de l’institut national des recherches biomédicales. Selon certains experts les multiples résurgences d’épidémies en RDC a permis à ce pays de développer une capacité efficace à lutter à ces pathologies. Le ministre de la santé confirme : « Nous avons les moyens de soigner et de vacciner. Et l’avantage que nous avons est que pour la souche Zaïre, nous avons le vaccin Ebanga qui va être administrée aux populations. Le vaccin Ebanga avait été mise en place par le docteur Jean-Jacques Muyembe avec les américains« , a déclaré Roger Kamba. Le ministre insiste sur les pratiques culturelles autour d’un corps mort d’Ebola. « Il faut faire attention à ne pas toucher les corps des personnes mortes d’Ebola ».

« À ce jour, le bilan provisoire fait état de 28 cas suspects et de 15 décès, dont 4 agents de santé. Le taux de létalité, estimé à 57 %, illustre la gravité de la situation. Je précise toutefois que ces chiffres sont provisoires, car les investigations se poursuivent et d’autres confirmations biologiques viendront affiner le tableau », a déclaré le ministre de la santé publique, Samuel Roger Kamba ce jeudi . 

Les autorités provinciales, avec l’appui de partenaires, ont déclenché une riposte d’urgence. Elle comprend la recherche active des cas, l’identification et le suivi des contacts, la mise en place de centres de traitement et la sensibilisation communautaire. Le ministère de la santé publique, hygiène et prévoyance sociale lance un appel à la mobilisation communautaire afin de renforcer la lutte contre la propagation du virus. Le ministre de la santé Roger Kamba appelle la population à respecter les mesures de prévention, en particulier éviter tout contact avec des malades ou des défunts suspectés d’Ebola. 

Une équipe nationale d’intervention rapide, composée d’experts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en épidémiologie, prévention et contrôle des infections, laboratoire et gestion des cas, a été déployée dans la province du Kasaï afin de renforcer rapidement la surveillance, le traitement et la prévention et le contrôle des infections dans les établissements de santé. Des experts provinciaux en communication des risques ont également été déployés pour sensibiliser les communautés et les aider à comprendre comment se protéger.

Le territoire de Mweka a déjà connu par le passé l’épidémie d’Ebola en 2007, 2008. La plus meurtrière reste celle de 2007 avec plus de 260 cas et 187 décès, selon des sources sanitaires.

La RDC qui fait déjà face à l’épidémie de Mpox et celle de choléra, doit à présent lutter contre la propagation du virus d’Ebola dont « le nombre de cas devrait augmenter avec la transmission continue », selon l’OMS. Le ministre de la santé rassure néanmoins que contrairement aux semaines précédentes, la Mpox et le choléra sont sur une courbe descendante.

La RDC est parmi les pays les plus exposés aux maladies zoonotiques. Selon le ministre de la santé, pour la résurgence actuelle, « une séquençage a été faite et cela révèle qu’il s’agit de la souche Zaïre d’Ebola et c’est une contamination inter-espèces, c’est à dire entre un humain et un animal« .

Face à cette éventualité, l’OMS fait savoir qu’elle livre deux tonnes de fournitures, dont des équipements de protection individuelle, du matériel de laboratoire mobile et des fournitures médicales. « Nous agissons avec détermination pour stopper rapidement la propagation du virus et protéger les communautés », a déclaré le Dr Mohamed Janabi, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique.

Patrick Ilunga

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