Participation de l’APROCM à la TICAD9 : renforcer les PME congolaises grâce au modèle japonais.

À l’occasion de la 9ᵉ Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD9), tenue du 20 au 22 août 2025 à Yokohama, la République Démocratique du Congo s’est présentée avec une délégation ambitieuse. Parmi les structures clés présentes : l’Agence pour la Promotion des Classes Moyennes (APROCM), dirigée par Pascal Mazombo Tchelo.

Cette conférence de haut niveau, qui a réuni les dirigeants africains et les institutions japonaises autour de partenariats économiques et de développement, a représenté une opportunité stratégique pour l’APROCM. L’objectif : apprendre, s’inspirer, et nouer des liens solides pour renforcer l’écosystème entrepreneurial congolais, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME), véritable colonne vertébrale d’une économie résiliente.

« Nous sommes venus à ces assises pour créer un partenariat stratégique avec les institutions japonaises et africaines. Ce cadre réunissait des structures africaines face à leurs homologues japonaises, une opportunité unique », explique Pascal Mazombo Tchelo, Directeur Général de l’APROCM.

S’inspirer de la réussite japonaise pour bâtir une économie résiliente

Pour le DG de l’APROCM, la participation à la TICAD9 n’avait rien d’un simple déplacement diplomatique. Elle s’inscrivait dans une vision claire : apprendre du Japon, pays qui a bâti une économie puissante sur la base d’un tissu dense de PME dynamiques, technologiquement avancées et bien accompagnées.

« Nous sommes venus pour comprendre les mécanismes qui ont permis au Japon de renforcer l’accompagnement des PME et de l’entrepreneuriat dans leur pays. Ce sont ces entreprises qui créent de l’emploi et de la richesse. »

Pascal Tchelo insiste sur la nécessité de transférer ces bonnes pratiques en RDC : développement des outils de soutien, accompagnement technique et financier, mais aussi transmission de la culture entrepreneuriale. C’est dans ce cadre qu’il évoque le concept japonais de « Kaizen », une philosophie d’amélioration continue qui pourrait être adaptée au contexte congolais.

« Le Japon s’est développé sur un fondement culturel. Nous devons nous aussi commencer par intégrer ces dimensions. Le Kaizen est une philosophie que nous comptons capitaliser à travers nos projets. »

La classe moyenne, au cœur de la stratégie de transformation économique

Au-delà de l’accompagnement des PME, la mission de l’APROCM repose sur un pilier fondamental : faire émerger une classe moyenne solide en RDC, condition indispensable d’un développement inclusif et durable.

« À travers l’histoire, les classes moyennes ont existé dans notre pays. À l’époque où notre économie était florissante, des champions comme Dokolo sont apparus. Aujourd’hui, malgré un contexte difficile, une prise de conscience s’opère autour de la vision du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, qui place les classes moyennes au centre de la relance. »

Selon lui, sans classe moyenne, il n’y a pas de consommation intérieure forte, donc pas de demande suffisante pour attirer les investissements étrangers. Or, ce sont les investissements qui génèrent des emplois, de la richesse, et donc des recettes fiscales pour l’État. L’absence de ce tissu social intermédiaire alimente une spirale de pauvreté, que l’APROCM veut contribuer à briser.

« Les investisseurs ne viennent pas dans un désert. Ils ont besoin d’un marché, d’un pouvoir d’achat, d’une demande. D’où l’urgence de créer cette classe moyenne qui consomme, épargne, et fait avancer le pays. »

Accompagner les jeunes, semer l’esprit entrepreneurial dès l’école

L’autre axe fondamental mis en avant par le DG, c’est l’importance d’investir dans la jeunesse et l’éducation entrepreneuriale. Pour lui, la vision du Chef de l’État est claire : l’indépendance économique du pays passera par la création d’un écosystème entrepreneurial solide, dès les bancs de l’école.

« L’espoir n’est pas perdu. Nous avons la chance d’avoir une vision présidentielle qui mise sur l’entrepreneuriat. Il faut inculquer cette mentalité dans le cursus académique. Les projets ne tombent pas du ciel : il suffit de regarder autour de soi, d’identifier les problèmes et de réfléchir aux solutions à y apporter. »

L’APROCM travaille ainsi sur des programmes d’accompagnement des jeunes : sensibilisation, appui à la structuration de projets, bancabilité, débouchés commerciaux. Une démarche progressive, sans miracle, mais avec une méthode claire : « Nous avons commencé par la vulgarisation. Ensuite, nous mettons en place un système d’accompagnement avec l’aide d’autres institutions sœurs. Et nous, à l’APROCM, nous venons évaluer les résultats que ce système produit. »

Une vision stratégique, des actions concrètes

La participation à la TICAD9 s’est déjà traduite par des retombées positives : renforcement de la coopération avec le Japon, nouvelles opportunités de financement, et mise en réseau avec des institutions capables d’apporter un appui technique et stratégique à la RDC.

En capitalisant sur cette dynamique, l’APROCM entend structurer et consolider l’écosystème entrepreneurial national. L’ambition est claire : faire de la classe moyenne un moteur de la croissance, et de l’entrepreneuriat un levier d’autonomisation et de souveraineté économique.

Don Momat

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