En marge de la neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9) qui s’est tenue à Yokohama, au Japon, du 20 au 22 août 2025, la Directrice Générale de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements, Mme Rachel Pungu Luamba, a accordé une interview exclusive à M. Willy Kalengay, Directeur Général et envoyé spécial de Geopolis TV à cette Conférence internationale. Au cours de ce face-à-face avec la presse, la DG de l’ANAPI a révélé : que » sans un climat des affaires apaisé et attractif, il est difficile d’attirer les investisseurs. C’est la condition sine qua non pour attirer les investisseurs vers la RDC ». A en croire Madame Rachel Pungu Luamba, » cette question qui a déjà été prise en charge au niveau le plus haut, à la présidence de la République, est aussi soutenue au niveau du Gouvernement central par Mme la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, qui porte à cœur cette question. » À ce propos, selon là bouche autorisée de l’ANAPI, Kinshasa dispose d’une Feuille de route sur le climat des affaires déjà adoptée par les différents services réformateurs et toutes les réformes en cours ont été assignées en assignations auprès de dix-sept (17) ministères réformateurs. Des réformes qui sont bénéfiques pour attirer les investisseurs de manière générale et des investisseurs japonais en particulier.
Geopolis TV : Madame la Directrice Générale, merci de nous recevoir ici au Sheraton Hôtel à Yokohama, au Japon, où l’ANAPI participe à la neuvième édition de la TICAD. Quelles sont les raisons qui justifient sa présence ici ?
Rachel PUNGU Luamba (RPL) : Merci Monsieur Willy Kalengay pour la question. D’abord pour rapeller, la TICAD 9 est un cadre très stratégique pour les pays d’Afrique ainsi que pour le Japon. Cette rencontre permet de pouvoir concrétiser beaucoup de partenariats. La thématique de cette année, c’est pour créer des synergies avec l’Afrique. Elle reflète vraiment cette volonté de développer des relations économiques de partage des technologies. Il est connu du commun des mortels que le Japon a une certaine longueur d’avance sur les technologies. Donc, quand je regarde au niveau du pays la RDC, le pays s’est lancé une vision à l’horizon 2050, celle de devenir un pays à revenu intermédiaire. Cette divion est soutenue par contre piliers. D’abord, l’amélioration de la gouvernance, le développement du capital humain, la diversification et la transformation de son économie, la modernisation des infrastructures et l’aménagement du territoire, et aussi le développement équilibré et durable de nos provinces. Pour cela, il y a un Plan national stratégique de développement (PNSD) qui a été élaboré qui trace le chemin pour arriver à ces objectifs énumérés ci-dessus. Concernant le pilier diversification et transformation structurelle de l’économie, le PNSD utilise principalement deux leviers, à savoir : la promotion des investissements et l’amélioration du climat des affaires. Ce qui rentre dans les attributions et les missions dévolues à l’ANAPI, en tant que Conseiller du Gouvernement central et des exécutifs provinciaux en matière d’amélioration du climat des affaires et des investissements, qui s’est lancé cette année dans cette quête de promotion de l’image positive du pays et des opportunités que regorge la RDC. C’est ainsi que déjà, au mois d’avril dernier, il y a une mission économique qui a été organisée à Tokyo, sous la coordination du Ministère d’État en charge du Plan avec l’appui de notre ambassade ici, l’ANAPI a eu à rencontrer des potentiels investisseurs pour faire l’état des lieux des opportunités et des potentialités que regorgent la RDC dans tous les secteurs et prioritairement dans les secteurs repris dans le PNSD. Nous avons poursuivis ces contacts avec les potentiels investisseurs au mois de juin lors de l’expo 2025 d’Osaka. Durant cette expo, il y a une semaine qui avait été dédiée à la RDC. Et durant la semaine, nous avons organisé un Forum d’affaires RDC – Japon sous la coordination du ministère du Commerce extérieur où nous avons eu à présenter les projets bancables auprès des investisseurs, opérateurs économiques japonais, ainsi qu’à certains bailleurs des fonds. Déjà, à l’issue de cette rencontre, il y a eu des résultats positifs notamment, la signature du MOU entre une société privée congolaise dénommée Kivuvu et une société privée japonaise appelée Asia Mineral Limited (AML) pour exploiter les gisements prometteurs dans le territoire de Luozi, dans le Kongo Central. Ce projet vise à produire du manganèse et à établir des unités de transformation locale, dans le but de créer une chaîne de valeur intégrée, de générer des emplois, 2500 au total, et de diversifier les partenariats économiques de la RDC. Nous avons tenu à poursuivre cet élan très bénéfique en venant à la TICAD 9 pour continuer et renforcer encore ces relations, ces rencontres, avec des potentiels investisseurs et aboutir réellement à du concret.
Donc, voilà les raisons qui expliquent la présence de l’ANAPI aujourd’hui à la TICAD 9 où elle dispose, dans cet esprit, d’un magnifique stand pour pouvoir recevoir les potentiels investisseurs et les personnes désireuses d’en savoir un peu plus sur la RDC.
Geopolis TV : Dans le cadre des échanges de bonnes pratiques, qu’est-ce la RDC peut tirer de ce qui se fait ici au Japon et qui pourrait être bénéfique pour la Nation ?
RPL : En tous cas, je note qu’au niveau du Japon, les différents opérateurs économiques, les grandes structures et les grandes entreprises insistent d’abord sur la formation. C’est un élément clef même lorsqu’elles doivent se déployer pour pouvoir investir dans un pays, c’est de s’assurer qu’il y a cette base de formation, qu’est le capital humain, pour pouvoir prospérer dans tous les espaces où elles se déploient. Je note qu’il y a la digitalisation de leurs services, elles sont championnes dans les hautes technologies. Cette digitalisation des services permet de réduire les distances et de pouvoir opérer avec mêmes ceux qui ne sont pas géographiquement sur le même territoire qu’eux-mêmes. Même au pays nous nous inscrivons en cela parce qu’il y a beaucoup de réformes qui vont dans le sens de digitalisation des services, ce qui ne peut être que bénéfique pour nous. Nous notons aussi le dynamisme de l’entreprenariat des jeunes. Même au niveau de la TICAD 9, il y a beaucoup d’exposants qui sont des start-ups qui sont encadrés au niveau des différentes corporations ici au Japon. C’est un élément qui peut aussi nous inspirer, pour le Congo et la suite.
Geopolis TV : Dans le cadre des investissements, il a été remarqué que les investissements japonais né sont pas assez importants en RDC. C’est comme si les japonais attendaient un certain nombre de réformes avant de débarquer au pays. Quelles sont les réformes en cours quo peuvent aider à attirer l’entreprenariat japonais et développer la coopération ?
RPL : Je pense qu’au niveau du pays, la question des réformes pour l’amélioration du climat des affaires est primordial. Déjà, nous savons que sans un climat des affaires apaisé, sans un climat des affaires attractif, c’est difficile d’attirer les investisseurs. C’est la condition sine qua non pour attirer les investisseurs vers la RDC. Cette question a déjà été prise en charge au niveau le plus haut, au niveau de la présidence de la République, elle est aussi soutenue au niveau du Gouvernement central par Son Excellence Madame la Première ministre elle-même qui porte cette question sur le climat des affaires et sur ce, il y a une Feuille de route sur le climat des affaires qui a été adopté et ces réformes ont été assignées en assignations auprès de dix-sept ministères réformateurs. Ces réformes qui sont bénéfiques pour attirer les investisseurs de manière générale et des investisseurs japonais en particulier parce qu’ici nous parlons du Japon, se basent notamment sur la rationalisation de la fiscalité, l’amélioration des services publics, des services financiers, le renforcement de l’éthique, la transparence, la bonne gouvernance, et tout le cadre juridique et judiciaire des affaires. Donc, je pense qu’avec les réformes qui sont entreprises puis qu’aujourd’hui, nous voulons que ça soit vraiment du réel, parce qu’il y a un suivi – évaluation qui se fait pour changer toute l’architecture et l’écosystème pour pouvoir attirer davantage et rassurer les investisseurs.
Geopolis TV : Quel message avez-vous pour les entrepreneurs congolais qui voudraient se lancer dans cette rencontre d’affaires avec le Japon ?
RPL : Mon message s’adresse aux opérateurs économiques et entrepreneurs congolais comme japonais. Ici, nous parlons des partenariats économiques entre opérateurs économiques et entrepreneurs de deux pays. Mon message ce serait de dire de ne pas regarder ce qu’il y a au pays actuellement mais de se projeter dans l’avenir au vue de de routes les réformes courageuses qui sont entreprises, des réformes pour l’amélioration du climat des affaires et tout le suivi qui en est fait, toutes les potentialités que regorge le pays avec une vision qui tend à faire la différence pour que nous devenions d’ici 2050 un pays à revenu élevé. Donc, nous voulons nouer des partenariats stratégiques avec le Japon dans lesquels tout le monde est gagnant-gagnant. L’ANAPI dans son rôle reste très ouverte pour accompagner et à mettre en contact les investisseurs de part et d’autre pour pouvoir concrétiser cela.
Propos recceuillis par Willy Kalengay. Texte par Dieudonné Buanali.
