Alors que les premières gouttes de pluie annoncent l’arrivée des saisons tumultueuses, il est temps d’évaluer le bilan du Gouverneur du Haut-Uélé, Jean Bakomito Gambu. En campagne électorale, il avait promis monts et merveilles aux habitants de cette province riche en ressources du Haut-Uélé, mais force est de constater que les promesses semblent s’être évaporées comme la brume au lever du soleil.
Les discours enflammés dans les rues d’Isiro, les promesses de développement et d’infrastructures flamboyantes, tout en cela résonne désormais comme un écho lointain, une mélodie oubliée. Le programme présenté à l’Assemblée provinciale, censé être le phare guidant le Haut-Uélé vers la prospérité, est devenu un document poussiéreux, soigneusement rangé dans les tiroirs des élus. Où sont les routes, les écoles, les hôpitaux que l’on nous avait promis ? La population attend avec impatience, mais n’entend que le silence assourdissant des engagements non tenus et des déplacements dépensiers où les soirées arrosées font office de point d’orgue.
Derrière le Gouverneur Jean Bakomito Gambu, une galaxie de proches, souvent décrits comme impliqués dans tous les coups fourrés dans la province, s’active pour assouvir tous les besoins mondains de l’ancien bâtonnier d’Isiro. Mutupeke, le futur ex-conseiller spécial Timothée Kamanga, le véritable boss de la coalition et tonitruant André Lite, Ibrahim Tchenda, Dady Tongolo, Manekoy Gilbert ancien ministre de l’intérieur de Christophe Baseane Nangaa, Pascal Mombi, cousin du Gouverneur et ancien Vice-gouverneur de la grande orientale, Kodravele Mike, ancien Dircab de Lola Kisanga et Nanou Gatho.
Sans oublier le Prof Dr. Luc Mokassa, officiellement Dircab (qui est à Kinshasa depuis sans explication), Assane Lobia, Isaac Degba et Akanziade Enusaie Étienne, le désormais Conseiller Spécial du Gouverneur Jean Bakomito Gambu qui fut le Secrétaire exécutif de la CENI/Haut-Uélé de 2006 jusqu’à la fin de l’année 2023. C’est le père biologique du député provincial Akanziade Junior, le suppléant du Gouverneur. Il faut rappeler qu’il est un très proche du chef rebelle de l’AFC-M23-RDF Corneille Nangaa Yobeluo. Il a été viré de la CENI pour fraude sur insistance de Christophe Baseane Nangaa. L’on est en droit de se demander si le mystère des machines à voter lors de l’élection du Gouverneur ne vient pas nous dévoiler un coin de vérité.
Autant de noms qui flottent dans l’air comme des nuages de fumée, promettant de développer le Haut-Uélé, mais dont les actes parlent d’un autre langage. Que ces figures de proue se rassurent, la population n’est pas dupe. Si l’on pense sincèrement que cette assemblée de transhumants peut propulser la province vers de nouveaux sommets, alors il est temps de reconsidérer notre amour pour le Haut-Uélé.
Le développement ne se décrète pas, il se construit. Mais avec une gouvernance qui semble plus préoccupée par le maintien du statu quo que par l’épanouissement de la province, on est en droit de se demander si l’avenir du Haut-Uélé ne repose pas sur des fondations fragiles. Les promesses électorales, loin d’être des engagements sincères, ressemblent davantage à des leurres, à des promesses en papier qui s’envolent au gré du vent.
Alors que les pluies diluviennes approchent, il est urgent de faire le bilan. Un bilan qui doit être sans concession, incisif et lucide. Ce n’est qu’en confrontant le discours à la réalité que l’on pourra espérer un véritable changement. Les habitants du Haut-Uélé méritent mieux que des paroles creuses et des projets en suspens. Au moment où la nature reprendra ses droits, espérons que le Gouverneur Jean Bakomito Gambu et son entourage se réveillent enfin de leur torpeur et prennent la mesure de leurs responsabilités. Le temps de l’action est venu, et il ne faut pas attendre que la pluie ruine tout espoir de développement.

Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR