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Une petite controverse s’est créée au Vatican autour de l’initiative pour béatifier l’ancien Roi des Belges, Roi Baudouin. Le cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque de Kinshasa et président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar (SCEAM) a exprimé sa réserve à l’idée de canoniser l’ancien monarque pour le rôle que la Belgique aurait joué dans la mort de Patrice Lumumba, en 1961, pendant le règne du Roi Baudouin. Alors qu’il se trouve au Vatican pour un synode, soupçonnant que l’ancien monarque a joué un rôle dans le complot et l’assassinat de Lumumba, le cardinal Ambongo a déclaré au cours d’une conférence de presse que l’église ne doit pas béatifier l’ancien Roi de manière hâtive. « On va fouiller dans le passer pour voir ce qu’il y a. Il s’est passé quelque chose, nous le savons, avec la mort du premier ministre Patrice Lumumba. Je crois que c’est à cela que sert aussi l’étude de la cause de béatification ». L’archevêque de Kinshasa, connu pour sa verve oratoire, exprime des doutes : « Nous ne connaissons pas les méandres de sa vie [du Roi] . Si le dossier évolue dans le sens de ce que certains veulent, le présenter pour la canonisation, nous, on est ouvert, mais il y a quand-même le dossier-là qu’on peut appeler une tâche noire ».

Le 30 juin 1960, lorsque le Congo accède à l’indépendance, le Roi Baudouin arrive dans un Congo où les rivalités sont déjà vives entre les politiciens. La Belgique, non contente, d’avoir été poussée hors du Congo dans la brutalité, la précipitation et la cacophonie, va s’allier aux ennemis de Lumumba. Plusieurs historiens affirment que la Belgique avait supervisé l’assassinat du tout premier premier ministre congolais, en janvier 1961.

Le dossier suscite déjà des réactions à Kinshasa. L’opposant Martin Fayulu a soutenu les propos du cardinal Fridolin Ambongo. « Il est essentiel de clarifier les responsabilités du Roi Baudouin dans l’assassinat de notre héros national Patrice Lumumba avant d’envisager sa béatification », a déclaré Fayulu, avant de prévenir, remontant jusqu’à un lointain prédécesseur du Roi Baudouin, figure de la colonisation belge au Congo, le Roi Léopold II : « l’Église catholique doit aussi réfléchir aux conséquences des actes de son ancêtre Léopold II sur notre pays. »

Le 30 juin 1960, lorsque la RD Congo accède à l’indépendance, le Roi Baudouin avait salué, à Kinshasa, « le génie de Léopold II pour son œuvre civilisatrice au Congo », créant un mécontentement dans l’opinion Congolaise qui gardait du Roi Léopold II le souvenir d’un Roi « sanguinaire ».

L’initiative d’élever au rang de saint l’ancien Roi Belge émane du Pape François lui-même. Fin septembre de cette année, à l’issue de la messe au stade Roi Baudouin à Bruxelles, le Pape François avait annoncé son intention d’ouvrir le procès en béatification du souverain belge, qui est considéré comme l’exemple d’un monarque chrétien.

Le souverain pontife avait salué « le courage de Baudouin, lorsque celui ci avait choisi de « quitter son poste de roi pour ne pas signer une loi homicide ». En 1992, le souverain belge avait abdiqué pendant 36 heures afin de ne pas signer la loi sur la légalisation de l’avortement.


Un acte loué par le Pape François. À présent, c’est la congrégation pour la cause des saints du Vatican qui doit étudier le dossier. A Bruxelles, fin septembre, le Pape avait demandé aux évêques belges de « s’engager et de mener à bien cette cause ».
Le dernier monarque européen béatifié par l’église est le dernier empereur d’Autriche-Hongrie, Charles Ier (1916-1918), décédé en 1922 et béatifié par Jean-Paul II en 2004.

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