Le Partenariat pour la sécurité des minéraux se félicite du nouveau contrat d’achat et de traitement minier conclu, le 8 mai dernier, entre la Société congolaise de traitement du terril de Lubumbashi, STL en sigle, et la belge UMICORE. A en croire le Porte-parole du Département d’État des États-Unis, cet accord permettra d’augmenter considérablement l’offre mondiale de germanium, utilisée dans les semi-conducteurs, les câbles optiques, les cellules solaires et bien d’autres produits
En effet, en leur qualité de président du Partenariat pour la sécurité des minéraux, les États-Unis d’Amérique et leurs partenaires du MSP se félicitent du nouveau contrat d’achat et de traitement du germanium finalisé entre la STL, filiale de la Générale des Carrières et des Mines, GÉCAMINES SA, et la société belge UMICORE, qui fait progresser la coopération dans ce domaine.
A en croire notre source , » cette collaboration entre les partenaires du MSP et le secteur privé est une preuve puissante de la capacité du MSP à sécuriser et à diversifier les chaînes d’approvisionnement en minerais critiques, qui apportent des avantages économiques aux collectivités locales et aux pays d’origine, comme la RDC ».
Ainsi que l’ont souligné les responsables d’UMICORE et de la GÉCAMINES, cet accord soutiendra également le recyclage durable et l’économie circulaire, développera de nouvelles compétences techniques et une expertise en RDC, et renforcera le rôle de la GÉCAMINES et de la RDC en tant qu’acteur important dans le traitement des minerais critiques.
Cet accord important, conclu grâce à une étroite collaboration avec les 15 partenaires du MSP, augmente considérablement l’offre mondiale de germanium, qui est utilisée dans les semi-conducteurs, les câbles optiques, les cellules solaires et bien d’autres produits. Le germanium traité renforcera à terme les chaînes d’approvisionnement des marchés américain, européen et japonais.
Le nom de l’élément germanium dérive du latin Germania signifiant Germanie. Cet élément a été identifié en Allemagne. Ce fut son découvreur, Clemens Winkler, qui proposa de nommer l’élément 32 ainsi en hommage à son pays. En 1886, le chimiste allemand réussit à l’isoler et l’identifier à partir du minéral d’argyrodite (Ag8GeS6) provenant de la mine d’argent de Himmelsfürst en Saxe, près de Freiberg, en Allemagne. Il l’a dénommé germanium d’après le nom de son pays. Mais où trouve-t-on au juste le germanium en RDC ?
Selon les dernières données de la Cellule Technique de Coordination et de Planification Minière (CTCPM) disponibles sur le site web www.miningcongo.cd, la géologie et la minéralisation de la RDC est caractérisée par deux grands ensembles structuraux séparés par une
discordance et/oui une lacune importante :
1) Les formations de couvertures (terrains phanérozoïque), non métamorphisés,
généralement fossilifères et d’âge compris entre le carbonifère supérieur et
l’holocène, et enfin ; 2) Les formations de soubassement (terrains précambrien) + métamorphiques et plissées formant un anneau ininterrompu autour du bassin du Congo.
S’agissant particulièrement de la minéralisation qui nous intéresse ici, celle-ci est, selon toujours notre source, liée à l’environnement géologique. C’est ainsi
qu’on y trouve le groupe du Cuivre (Cuivre – Cobalt – Uranium – Zinc – Plomb – Cadmium – Germanium). Il s’agit des gisements d’indices de la ceinture cupro-cobaltifère Katangaise exploitée en plusieurs endroits (la dolomie de Kakontwe). Les gisements du faisceau R2 ou série des Mines fournissent presque la totalité de la production du cuivre, cobalt et uranium. Il faut y ajouter les amas discordants Zn-Cu-Pb-Ge de Kundelungu inférieur, le gisements filonien de Kipushi
(Cu-Cd-Ge-Pb-Zn-Ag), le gisement de Tshibenda et autres gisements et indices répartis ailleurs (Bamba Kilenda, Lubi-Lukula, Ubundu, etc).
La mine de Kipushi, exploitée entre 1924 et 1993, a fourni 6,6 millions de t de zinc et 4 millions de t de cuivre et entre 1956 et 1978, 278 t de germanium, avec un minerai qui contenait 11 % de Zn et 7 % de Cu.
Le terril de Lubumbashi, formé par les scories des exploitations antérieures, renferme du germanium. Il est toujours traité sur place pour donner un » alliage blanc » contenant 18 % de cobalt et 11 % de cuivre qui était ensuite exporté, avant la reprise totale de la STL par la GÉCAMINES SA, dans la raffinerie de Kokkola, en Finlande, où le groupe Freeport McMoRan associé à Lundin Mining et la para-publique extrayait du cobalt, du germanium et du cuivre.
La production serait de 5 500 t/an de cobalt, 3 500 t/an de cuivre et 5 à 10 t/an de germanium. En mai 2019, la raffinerie de Kokkola a été acquise par UMICORE, nouveau partenaire de la GÉCAMINES SA.
Dieudonné Buanali