Le monde entier célèbre en date du 8 mars, la journée internationale des droits de la femme. Comme partout ailleurs, c’est une journée où la femme congolaise se rappelle non seulement de son importance dans la société mais aussi du rôle et des valeurs qu’elle incarne pour sa communauté. La plus grande question que se pose plus d’un est celle de savoir la place et le rôle que joue aujourd’hui la femme congolaise dans son environnement. C’est autour de cette problématique que la rédaction de Géopolis Habdo a fait parler une femme. Oui, une famille que l’on ne peut avoir de recul de la présenter comme faisant partie de celles qui jouent un rôle, et pas le moindre, dans la société. Si on avance cette affirmation, on aura pas tort car il s’agit de Madame Arlette Butela. Avec plusieurs casquettes qu’elle porte, nous nous sommes résolus de la présenter comme journaliste, expérimentée et compétente, parce qu’œuvrant dans plusieurs champs du journalisme. Actuellement elle offre ses services au media Télé 50, et ce depuis un bon bout de temps. Elle aborde la question de la gente féminine sans gant, comme pour appliquer cette pensée qui dit » Celui qui se traite durement, est capable de repousser ses limite ». Dans les lignes qui suivent Arlette Butela se prête à un jeux de questions-réponses concocté par Geopolis.
Geopolis hebdo : Depuis que la femme congolaise a commencé à militer pour ses droits, quelles sont les avancées dans aujourd’hui ?
Arlette Butela : Je pense que nous ne menons pas assez bien ce combat, beaucoup devraient d’abord connaître la vraie valeur de la femme. La femme n’arrive pas à mieux se connaître et le problème est que quand on ne se connaît pas bien, on se plonge à un jeu qu’on ne connaît pas aussi bien. Je pense aujourd’hui que la femme congolaise devrait se redéfinir par rapport à sa culture, par rapport à sa nation, par rapport à la société actuelle que nous vivons. Je pense que si la femme congolaise arrive à se définir, on ira un peu plus loin.
GH : » Parlant de l’autonomie évoquée dans le thème retenu pour cette année, est-ce possible de pouvoir vivre cela chez nos femmes et filles d’autant plus que l’autonomie est relativement déficitaire ?
AB : L’autonomie, je pense que ça devrait partir de l’éducation de base. Qu’est-ce qu’on nous enseigne ? On ne nous enseigne pas l’autonomie, on nous enseigne que pour être une femme valorisée, il faut s’accrocher à un homme, c’est ce qu’on nous enseigne. Je pense que demain si on commence à nous enseigner aussi autres choses c’est-à-dire que nous enseigner que la femme peut se définir par elle-même tout en respectant les principes de société c’est-à-dire donner à l’homme sa place, je crois qu’on ira un peu plus loin. Parce que aujourd’hui qu’est-ce que nous vivons dans notre société, les femmes qui vivent aux côtés des hommes, c’est-à-dire je suis là, si je n’ai pas un franc, je meurs de faim et la conséquence c’est quoi, on se plie à certaines choses qu’on aimerait peut-être pas. Quand on côtoie les filles, je travaille dans une structure dénommée Solidarité Bomoko qui est encore en coulisse, où quand vous côtoyez les femmes, les jeunes filles, très souvent certaines disent « je me suis accrocher à cet homme simplement parce que j’ai beaucoup souffert dans ma vie, dans le but d’avoir un chez moi, » alors qu’on peut avoir un chez soi sans s’accrocher à un homme et se faire respecter comme tel. C’est des valeurs qu’on devrait aujourd’hui arriver à enseigner à la femme. C’est vrai que dans chaque culture il y a le côté positif et le côté négatif, mais je pense qu’on devrait enseigner à la femme congolaise, qu’elle peut être autonome et se faire respecter.
GH : » Quel est le profil de la femme congolaise qui peut être impliquée dans la lutte contre le changement climatique aujourd’hui ?
AB : Moi je dirais qu’il faudrait valoriser la femme de champ, parce qu’elle contribue dans beaucoup des choses. Déjà ce que nous consommons, quand on voit déjà que dans l’agriculture, c’est un point positif qui pourrait contribuer au changement climatique, si on nous apprend aujourd’hui à mieux conserver les arbres. Je pense que c’est cette catégorie là des femmes associée à la femme environnementale, intellectuelle, quand je parle de la femme intellectuelle je ne parle pas de la femme politique parce que le combat diffère, je pense qu’aujourd’hui qu’il faudrait associer la femme scientifique à sa démarche et arriver aujourd’hui à valoriser, parce qu’il y en a mais pas assez, alors le peu qu’il y en a, il faudrait le valoriser. Aujourd’hui nous avons une crise de leadership, si on veut parler aujourd’hui, je prend par exemple le mois de la femme, on veut parler des femmes, je vois que si on fait le tour des médias on reviendra sur la femme journaliste, la femme politique on parle de moins en moins de la femme docteur, de la femme agriculteur, de la femme qui maîtrise le Hi – tech, de la femme avocate. Alors que c’est ces choses qu’il faudrait pouvoir faire ressortir aujourd’hui, faire voir à la femme qu’elle n’est pas obligée de mener son combat forcément en politique elle peut mener son combat ailleurs et le mener très bien.
GH : » Quelle est la meilleure façon pour la femme et la jeune fille congolaise de célébrer la journée internationale des droits de la femme ?
AB: La meilleure façon je dirais que ça dépend des pays et des circonstances, je pense qu’aujourd’hui dans le contexte actuel dans le monde et particulièrement en RDC on devrait un tout petit peu valoriser la femme c’est-à-dire parler positivement de la femme de plus en plus on parle négativement de la femme. La finalité dans tout ça c’est se faire respecter, se faire respectable dans la société. Se faire respectable aujourd’hui c’est avoir des valeurs, avoir des principes. C’est vrai qu’on n’est pas parfait mais on doit avoir la culture de l’excellence et la culture de l’excellence disparaît dans notre société.
GH : » Votre mot de la fin pour les femmes et filles !
AB : Moi je dirais que tout ce qui brille n’est pas de l’or ! Il y a à boire et à manger dans cela. Je demanderais à la femme de rester femme on peut mener un combat tout en restant femme. On peut être femme forte mais dans le fond on reste femme et cela ne change en rien le combat que la femme devrait mener aujourd’hui. La femme devra rester positive.
Propos retranscrit par Voldi Kengi
Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com