50 personnes sont mortes ce mardi dans des combats entre les FARDC (armée congolaise) et les groupes armés. Selon l’Agence France Presse, il s’agit de 38 rebelles et 12 civils. Pour sa part, l’armée congolaise donne le chiffre de 38 rebelles tués. Selon un communiqué de l’armée congolaise, parmi les 38 rebelles « neutralisés »(tués) il y a 31 miliciens du groupe CODECO et 7 rebelles ADF/ MTM. Les FARDC précisent que « un terroriste a été capturé et des civils otages ont été libérés, plusieurs armes de guerre et bombes artisanales ont été récupérées… c’était lors du pilonnage des bastions de ces miliciens par des hélicoptères de combats dans la région de Mungwalu dans le territoire de Djugu en l’Ituri ». Ces zones controlées jadis par cette milice étaient ciblées par les hélicoptères des FARDC. Il s’agit des sites miniers Dzigene, Andisa et Dungu. C’est à partir de ces zones que ces miliciens lançaient des attaques, explique le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’Armée dans la région.

Le gouvernement congolais dont le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde qui a tenu une réunion de crise lundi 27 décembre, promet d’intensifier la traque des rebelles aussi bien avec les FARDC et aussi dans le cadre des opérations conjointes entre les FARDC et l’UPDF, (armée Ougandaise).

Selon Nicaise Kibel Bel, expert des questions militaires, établi dans la zone chaude de Beni, au Nord-Kivu, l’intensification des combats contre les terroristes pourrait amener aussi la multiplication des attaques contre les civils. Nicaise Kibel estime que les civils doivent se préparer à plus d’attaque des terroristes. « Les bombardements et l’artillerie lourde ont déstabilisé les soldats du califat et les ont condamnés à l’errance et à la débandade. Il faudrait s’attendre à d’autres actes terroristes. En RDC comme en Ouganda. La guerre contre le terrorisme islamiste obéit à des principes de réciprocité selon la formule consacrée » : « Vous tuez un de nos combattants, nous le vengeons sur des civils et nous recrutons trois pour remplacer le combattant tué. »

« Cette logique a été expérimentée maintes fois notamment avec le massacre de Mbelu/Rwangoma. Le massacre de Mbelu/Rwangoma a été une réplique, la vengeance sur les pertes subies par les moudjahidines de la ville sainte de Madina (MTM ) lors des affrontements qui ont permis aux hommes du général Marcel Mbangu de conquérir Kambi ya Miba (opération Garlic) et de découvrir pour la première fois des bunkers des ADF/MTM. Les ADF/MTM ont une cellule dormante opérationnelle dans les agglomérations. Sa mission est de venger les pertes subies. Cette unité spéciale (IGD) cible les populations civiles aussitôt qu’elle reçoit la consigne pour venger les pertes leur infligées lors des combats. Cette unité constituée des kamikazes campe discrètement dans la population. La lecture du front obéit aussi à cet impératif. La courbe (ascendante et/ou descendante) des massacres obéit à la même logique. Lorsqu’il y a des offensives musclées des FARDC, le nombre de massacres augmente. Lorsqu’il y a accalmie au front, un calme précaire est observé au sein de la population. L’on peut s’en rendre compte facilement », argumente Nicaise Kibel Bel.

Patrick Ilunga

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *