Moins de deux semaines après l’assassinat de l’ambassadeur italien au Nord-Kivu et des deux de ses accompagnateurs, le parlement européen a formulé un nombre des recommandations aux autorités congolaises. Cette structure qui s’est réunie pour plancher sur la situation en République démocratique du Congo, principalement dans sa partie est en proie à l’insécurité, a publié une résolution en date du 11 mars dernier. La résolution du parlement européen recommande entre autres aux autorités congolaises de redoubler d’efforts en vue de mettre un terme aux cycles de violence dans les provinces troublées du pays.
Préoccupé par la mort tragique de l’ambassadeur, le parlement européen demande que soit menée une enquête approfondie, indépendante et transparente sur les circonstances entourant ces assassinats; salue l’engagement du président Tshisekedi à ouvrir une enquête et invite instamment le gouvernement de la RDC et les dirigeants provinciaux à coopérer pleinement avec les autorités italiennes et les Nations unies. Le parlement européen souligne qu’il est de la responsabilité première du gouvernement de la RDC d’assurer la sécurité sur son territoire et de protéger ses populations tout en préservant le respect de l’état de droit, des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris la protection contre les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre;
insiste fermement sur le fait que les autorités de la RDC doivent redoubler d’efforts pour mettre un terme aux attaques armées contre des civils et qu’elles doivent enquêter de manière approfondie, indépendante, efficace et impartiale sur tous les assassinats et traduire les responsables en justice dans le cadre de procès équitables;
condamne fermement les graves violations des droits de l’homme et du droit
humanitaire commises par les milices locales dans l’est de la RDC.
Cette structure de l’union européenne se dit préoccupée par la persistance de violations graves des droits de l’homme et du droit
international humanitaire à l’encontre de civils dans l’est de la RDC, notamment des
exécutions sommaires, des violences sexuelles et sexistes, le recrutement et l’utilisation à grande échelle d’enfants par des groupes armés, ainsi que le meurtre de civils par des membres des forces de sécurité de la RDC.
Mais au-delà de ces questions sécuritaires et de leur corollaire lié aux droits de l’homme et à la justice, le parlement européen invite le pouvoir congolais à assurer une bonne organisation des élections en 2023. Comme s’il fallait donner faire écho aux débats politiques en cours au pays, le parlement européen remet une couche aux appels de la classe politique congolaise pour l’organisation des élections dans les délais et invite le gouvernement de la RDC « à assurer une meilleure gouvernance à tous les niveaux de l’État et de la société, y compris les finances publiques et la lutte contre la
corruption; demande que le mécanisme de sanctions de l’Union soit utilisé pour lutter
contre la corruption; souligne qu’il importe d’organiser un processus électoral crédible
en 2023 et de garantir une sécurité durable dans l’est de la RDC ».
Le parlement européen demande également à l’Union européenne « d’accroître le financement en faveur de la RDC afin de
remédier au sous-financement notable des agences des Nations unies travaillant avec les autorités et les communautés locales pour protéger les civils ».
Patrick Ilunga

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com