Malgré l’interdiction des autorités provinciales, la marche initiée par la plateforme Lamuka a bel et bien eu lieu ce mercredi 14 Octobre à Kinshasa. Débutée à la place Pascal dans le district de la Tshangu, cette marche a été stoppée, au niveau du pont Matete en descendant vers la place échangeur de Limete, par la Police Nationale Congolaise qui a usé des bombes à gaz lacrymogène afin de disperser les manifestants. D’après les initiateurs, la marche avait pour but ultime de dire non à la balkanisation de la République Démocratique du Congo et de soutenir l’unité nationale.

 

Accompagnés des centaines des manifestants, les deux leaders de Lamuka, Adolphe Muzito et Martin Fayulu, étaient descendus dans la rue ce mercredi 14 Octobre à Kinshasa pour manifester leur désapprobation vis-à-vis de l’installation des dirigeants de la commune rurale de Minembwe dans la province du Sud-Kivu. Avec leurs partisans, ces deux leaders ont fait face à une résistance policière qui ne leur a pas permis d’évoluer avec leur mouvement de marche dont le point de chute prévu était le terrain triomphal et l’avenue de l’enseignement dans la commune de Kasavubu.

Pour empêcher la progression des manifestants, des pneus de la voiture 4 fois 4 de Martin Fayulu ont été crevées par certains éléments de la police nationale, ont affirmé certaines sources concordantes. La police qui avait reçu l’ordre de disperser tout attroupement, a donc fait usage de ses prérogatives pour arrêter l’évolution de cette activité.

Or, d’après le coordonnateur de Lamuka, Martin Fayulu, le régime d’information a été observé et doit être respecté dans un Etat de droit. Selon lui, l’autorité urbaine a été saisie et la police ne pouvait pas disperser les manifestants. Candidat malheureux à la présidentielle de 2018, dont il revendique toujours la victoire, Martin Fayulu avait appelé les populations à une « une marche d’unité nationale et de défense de l’intégrité territoriale » avec pour slogan : Non à la balkanisation de la RDC ; Non à l’occupation du pays de Lumumba ; Oui à la création d’un Tribunal pénal pour la RDC.

S’exprimant lors d’une conférence de presse la semaine dernière, Martin Fayulu avait déclaré : « si aujourd’hui nous baissons les bras […] demain nous n’aurons plus de pays. Nous serions le premier peuple d’Afrique colonisé à être asservi, occupé et colonisé par un autre peuple d’Afrique ».

L’organisation de cette manifestation de l’opposition étouffée par la police fait suite à la polémique créée dans le pays à propos d’une commune du Sud-Kivu, Minembwe, dont le maire et une grande partie des habitants sont issus de la communauté des Banyamulenge, des Tutsis nés au Congo, mais dont les ancêtres ont des origines rwandaises. Plusieurs acteurs politiques et de la société civile avaient dénoncé la décision d’élever Minembwe au rang de commune rurale.

Face à la levée de boucliers, le président Félix Tshisekedi a décidé, en septembre, d’annuler cette décision et de mettre sur pied une commission d’experts censés être neutres pour redéfinir les limites de la commune.

Djodjo Mulamba

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