Alors que le procès en première instance avait suscité tant d’engouement et de publicité, celui en appel s’ouvre dans une relative indifférence publique comme si les choses étaient déjà boutiquées à l’avance. Seulement cette impression de surface ne reflète pas l’activité abondante qui se déploie au sein d’une catégorie des groupes d’intérêt sur le sort de cet homme célèbre de la république.
Il y a d abord l’inquiétude manifestée par plusieurs cadres et militants de l’UNC qui se sont récemment réunis pour examiner l’ensemble des faits au regard des enjeux. Selon l’un des portes paroles de cette formation politique il y a des situations alarmantes et pourtant malgré qu’il soit détenu, leur Président national avait affirmé qu’il continuait à soutenir l’accord CACH et qu’il était bel et bien au service de la coalition FCC-CACH. Mais quel fut leur étonnement de voir qu’une nouvelle équipe de négociation fut mise sur pied dans un membre de l’UNC. D’ou la question qui taraude leur méninge, qu’en est-il de l’accord de Nairobi ? Alors qu’à cette réponse les réponses traînent à venir le procès en appel s’ouvre et leur chef est absent. Les avocats évoquent des problèmes de santé. Mais aucune image du malade n’est permise au point que l’imagination et la spéculation se mettent en branle pour voir Kamerhe non à l’hôpital mais chez lui à la maison à la Gombe ou carrément parti en Grèce dans un pré exil. Tous ces commentaires ne sont pas de même à asseoir une certitude quant aux faits.
Dans certains cercles on parle même des négociations secrètes entre les différents responsables qui se sont donnés à l’évidence que le dossier Kamerhe à dépasser le cadre judiciaire pour devenir une problématique politique nationale. Au regard de la loyauté des cadres et militants qui sont restés liés à leur leader malgré des propos forts prononcés à son endroit lors du procès, il est encore populaire et paraît de plus en plus comme une victime d’une conspiration.
Chaque jour qui passe les faits lui reproches disparaissant dans l’opinion publique et laissent la place à un sentiment de frustration d’une population qui aurait assisté à la paralysie d’un adversaire politique dans un contexte d’injustice. Kamerhe peut-il disparaître de la scène politique comme ça ? Les partisans d’une certaine opinion ne parviennent pas se faire à cette idée. Il reste dans cette perspective de considérer l’équation des élections 2023, élections aux quelles Kamerhe est toujours candidat. Comment gérer cette problématique sans froisser des pans entiers de la population qui continuent à se reconnaître dans ce homme ? Au-delà de cette dimension judiciaire l’Affaire Kamerhe à un aspect politique non négligeable à savoir le retour d’une paix sociale. Trois personnes peuvent à elles seules produire les conditions d’une reprise politique apaisée il s’agit de Félix Tshisekedi, de Vital Kamerhe et de Joseph Kabila qui sont sollicités pour se donner les moyens de faire aboutir cette législature. L’UNC par ses organes veut voir se mettre en place une culture d’excellence pour l’émergence du pays.
Robert

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com