Après le sénat, l’assemblée nationale a été aussi soumise à l’exercice de l’ouverture solennelle de la session parlementaire de septembre, session dite essentiellement budgétaire. Dans son allocution, Jeanine Mabunda, Présidente de la chambre basse du parlement, a passé au peigne fin la situation politique et socio- économique de la République Démocratique du Congo.
D’entrée de jeu, Mabunda Lioko a dit toute son affliction quant à la situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC, marquée notamment par des viols sur les femmes, et le dernier cas en date, l’assassinat des élèves dans un centre de passation du Test National de fin d’études primaires.
La présidente de l’Assemblée nationale a aussi condamné la montée en flèche des discours hainés, et cela par réseaux sociaux interposés.
« Il s’observe ces derniers temps dans le chef de la classe politique congolaise, de propos haineux et les violences », a souligné Mabunda Lioko. A cela s’ajoutent les réseaux sociaux qui amplifient cette pratique en véhiculant les discours incendiaires et la speaker de la chambre basse du Parlement dit même en avoir fait l’expérience il y’a peu. « Votre humble serviteur est depuis aussi un certain temps, la cible privilégiée de ce discours de haine qui touche à la dignité de la femme congolaise. Provenant d’officines bien identifiés parfois à toute impunité de certains protecteurs judiciaires et des responsables de ces structures » a déclaré Jeanine Mabunda.
La speaker de la chambre basse du parlement n’a pas aussi manqué de fustiger les menaces de mort dont a fait l’objet le Docteur Mukwege.
« L’une des victimes de cette pratique est le docteur Mukwege, prix Nobel de la paix et défenseur de la femme qui a subi des menaces et reçu un flau malsain des insultes. Nous condamnons fermement ces pratiques d’outrage et appelons le Gouvernement à veiller à cet emblème de notre paix, ce valeureux congolais », a-t-elle martelé.
Puisque cela provenait d’un dipolomate en poste en RDC, Jeanine Mabunda a rappellé a tous les autres diplômates accrédités au pays, la nécessité pour eux de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures de la République.
« Je tiens à rappeler aux diplomates de la RDC quelles que soient les exigences de leur charge et le devoir de réserve qu’ils appliquent sur pied de la convention de Vienne, quant aux relations diplomatiques qui interdisent toute ingérence dans les affaires intérieures de l’Etat accréditaire », a-t-elle souligné.
Signalons par ailleurs que cette session étant budgétaire, Jeanine Mabunda a invité l’exécutif national à une politique prudente.
« Les taux de croissance et de dépréciation monétaire congolais sont sous contrôle, mais nous invitons néanmoins le gouvernement à une politique budgétaire prudente en vue d’éviter les déficits susceptibles de perturber les équilibres macroéconomiques encore fragiles », a t-elle déclaré devant les élus du peuple et les membres du gouvernement présents à l’hémicycle.
Selon la Banque centrale ainsi que le relaye aussi le média en ligne Actualité.cd, les estimations de la croissance annuelle en 2019, ont été fixées à 4,6 % contre un taux de croissance de 5,8% l’année précédente. On a observé cependant un petit recul de 0,2% à juin 2019.
« Si cette tendance baissière est dépendante des performances du secteur minier, qu’il soit cependant noté que notre taux de croissance demeure supérieure à la moyenne de l’Afrique sub-saharienne qui est chiffré à 3,5% », a souligné Jeanine Mabunda.
Il faut aussi préciser qu’au delà des questions budgétaires, des sujets politiques ne manqueront pas de s’inviter au débat, notamment les réformes électorales et la désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), en vue des élections générales de 2023.
Théodore Ngandu

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com