Un processus de consultations avec toutes les souches du peuple Ne kongo de la République Démocratique du Congo a été entamé depuis le 07 août 2020 par l’Autorité Coutumière Mfumu Difima sous l’impulsion du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour réconcilier les Ne Kongo qui depuis un certain temps sont dans des conflits interminables qui ne disent pas leur nom. Ces consultations sont tenues en vue des trouver des pistes de solutions pour ramener la paix dans cette province à travers un dialogue que l’autorité coutumière tiendra au mois de septembre prochain. De l’initiative du dialogue à la démarche menée jusque-là, Mfumu Difima a voulu, à travers le journal Géopolis hebdo, éclairer l’opinion nationale et internationale sur les grandes motivations de ce dialogue de paix.

Géopolis Hebdo : Vous êtes très engagé dans la réconciliation entre les fils et filles du Kongo Centrale, quel est le sens de votre mission ?

Mfumu Difima : Nous sommes effectivement dans ce processus de consultation pour le dialogue pour la paix et le développement du Kongo Central. Tout le monde pour l’instant est appelé à sensibiliser et à créer toute initiative qui peut amener au développement, parce que nous sommes dans un mode de compétition actuellement. Or le développement ne peut prendre corps que s’il y a d’abord une paix. Personne ne peut prétendre investir dans un coin trouble. Que ce soit pour les nationaux ou les internationaux même un national, par crainte d’être insécurisé peut apporter son développement ou son investissement ailleurs et donc le Kongo central qui a toujours été le pionnier, le socle du développement dans tous les domaines notamment agricole, minier et tout autre, commence à perdre un peu plus de sa vitesse, de son équilibre depuis quelques années par le simple fait qu’ il y a trop des conflits qui animent les ressortissants de la province. Pourquoi le sens même de l’initiative pour les consultations, Tout le monde est sans ignorer qu’il y a eu des procédures judiciaires qui ont entouré la Province du Kongo Central, l’implication politique par le parquet, l’Assemblée provinciale, le Gouvernement national. Bref, tout le monde s’est impliqué pour apporter une solution rapide au niveau de la province parce que la province doit fonctionner. Mais il s’avère que tout le monde se retrouve dans un échec par le simple fait que même le tribunal envoie dos à dos. Par contre, il y a eu un courage qui a animé nos élus nationaux de la province du Kongo Central qui ont eu au mois de janvier à rencontrer le Chef de l’Etat et lui demander tout simplement de donner une solution définitive à la province lui en tant que garant de la Nation. Le Président de la République, lors de sa visite en Janvier 2020 à Muanda a dit tout simplement aux élus ‘’avec tous ce qui entoure la province, nous cherchons le développement et la paix. Donc arrêtons de revenir chaque fois vers des conflits dont les cours et tribunaux n’arrivent pas à régler, donc arrêtons de perdre le temps et allez dialoguer’’.

G.H : Quels sont les grands écueils qui freinent la réconciliation entre les fils et filles du Kongo Central ?

Mfumu Difima : les Ne kongo ont d’abord un cœur et aujourd’hui il a perdu sa culture et continue de perdre de sa tradition. Dans la tradition Kongo, il n’y a aucun problème quelle que soit sa taille qui ne puisse trouver solution mais nous avons beaucoup trop d’invasions des civilisations étrangères qui viennent avec l’esprit contraire à la tradition. Et nous avons aussi un comportement politique extérieur qui d’ailleurs embrase presque le pays ou finalement la politique prend le dessus même sur le comportement ou nous avons la loi romaine que vous appelez la loi congolaise qui en fait est la loi romaine avec un marteau à gauche et une machette à droite et on dit condamné et on coupe la tête alors que le droit congolais qui est le droit coutumier vous dit non il faut relever l’honneur de papa ou de la maman et même si le droit européen vous dit que les chef a toujours raison même quand il a tort mais dans le droit coutumier congolais on vous dit que le chef ne tombe pas, mais il glisse c’est à dire qu’on ne juge pas le chef devant ses enfants. Il y a des tactiques et des pratiques qui sont contraires aux droits européens. Donc tout cela a déverrouillé nos lois et c’est ce qui fait que les gens soient encore dans la rancœur. La force ancestrale est là pour adoucir.

G.H : Où en êtes-vous avec cette démarche ?

Mfumu Difima : Comme j’ai dit, nous sommes déjà dans les consultations qui ont débuté le 07 août au niveau du Kongo Central qui continue à Kinshasa et va remonter au Kongo Central pour aller jusqu’au 26 août date de la clôture des consultations et avoir la première semaine du mois de septembre pour un dialogue et le premier objectif est la paix, l’entente, l’humilité, la solidarité pour finalement trouver des fondamentaux qui devraient permettre à chacun à travers des thématiques appropriées pour pouvoir trouver des solutions qui vont nous amener à atterrir. Pas parce que chacun doit avoir raison, mais pour les intérêts dont la famille a besoin pour son développement. Je ne vois pas quelque chose de si grave qui puisse empêcher ces gens de parler d’autant plus que c’est autour de ‘’Kinzonzi’’ que les gens se défoulent. Ils se défouleront, mais le plus important c’est l’atterrissage pour le bien-être du peuple Kongo qui est appelé à contribuer dans le développement de la RDC et donner son impulsion pour d’autres provinces et pour le développement de l’Afrique.

G.H : Quel message pouvez-vous lancer aux Ne Kongo

Mfumu Difima : Le seul message de la fin est que la RDC a un esprit qui s’appelle le Kongo, et qui est le gardien de la coutume du Congo. Il faut tout simplement que nous les Ne Kongo puissions revenir sur nos valeurs d’un peuple connu comme étant pacifique, paisible, intègre et bon gestionnaire. Donc nous devons revenir sur nos valeurs pour récupérer notre place.

Propos recueillis par Georges Kisapindu

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