La redynamisation du Théâtre de la Majorité, le Fils aîné de l’Art, constitue la voie royale vers la reconstitution de notre apport solide vers le dialogue et le développement (KATSH Katende)
Chaque année, le 21 mai, la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement est organisée par l’Organisation des Nations-Unies pour la science et la culture (UNESCO) pour célébrer non seulement la richesse des cultures du monde, mais aussi le rôle essentiel du dialogue interculturel pour la paix et le développement durable. Selon cet organisme spécialisé des Nations-Unies basé à Paris, France, » 89 % de tous les conflits actuels ont lieu dans des pays où le dialogue interculturel est faible ».
Pour forger une coopération efficace et maintenir la paix, à en croire l’UNESCO, le renforcement du dialogue interculturel doit être une priorité. Mais qu’en pensent les opérateurs cultuels et amis de la culture en République Démocratique du Congo (RDC). Par une interview exclusive téléphonique accordée, mardi 21 mai, à la rédaction de Géopolis Hebdo, Monsieur KATSH M’bika Katende, Dramaturge, Editeur et Promoteur culturel, a déclaré qu’il n’y a ni Culture supérieure, ni Culture inférieure. D’où, la diversité culturelle pour le dialogue et le développement.
» Dans le cadre de la Journée Mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement, il faudrait souligner que depuis la Conférence mondiale sur les politiques culturelles de Mexico, fin juillet et début août 1982, les participants venus du Monde entier ont reconnu qu’il n’y a ni Culture supérieure, ni Culture inférieure. D’où, la diversité culturelle pour le dialogue et le développement », a rappelé d’entrée de jeu Monsieur KATSH pour les proches, intimes et bouquinistes. Avant de s’interroger : » Qu’est-ce que la Culture pour un Peuple, alors ? »
Selon notre interviewé, » c’est la vision de vie de l’esprit de ce Peuple, un ensemble de valeurs immatérielles de ce Peuple là matérialisé par l’Art, les coutumes, la croyance en un Créateur, les systèmes éducatifs et sportifs… ».
Sur ce point, pense-t-il, » le Kongo, notre beau Pay, ne s’est pas encore réapproprié sa propre culture. On le voit ici et là les intellectuels scrutent notre situation avec les lunettes des autres. D’où le manque criant du dialogue, d’où notre apport au développement est presque nul car, truffé de copies des autres… Nous devons donc, toutes affaires cessantes, revenir à nous-mêmes, à notre plan de vie qu’est la culture de notre Identité dont le fils aîné est notre propre Art. Et dans cette mouvance, seule la redynamisation du Théâtre de la Majorité, le Fils aîné de l’Art, constitue la voie royale vers la reconstitution de notre apport solide vers le dialogue et le développement. Car, nous serons alors capables de puiser dans la créativité de notre Peuple pour le développement. Voir l’apport de LUPADILA, le Père du cuivre Kongolais bien avant le 5 ème siècle ».
Dans la foulée, M. KATSH a dénoncé la place, la dernière, qu’occupe le ministère de la Culture et arts dans le pays et surtout, la part alloué dans le budget de l’État pour son développement, soit 0,16%.
Né à Likasi, dans l’ex Province du Katanga, au sud-est de la RDC, un certain 20 août 1950, le dramaturge Congolais a été initié dès le bas âge au théâtre jusqu’à en faire son cheval de bataille. Acteur, metteur en scène, directeur de troupes, éditeur et passionné de l’industrie minière, KATSH est auteur de septante (70) pièces de théâtre dont quarante-cinq (45) éditées par une structure dénommée » Le Centre d’Editions et de Diffusion pour la Promotion du Théâtre (CEPROLA) qui s’installe progressivement dans les communes populaires de Kinshasa.
A ce jour, CEPROLA dispose de trois espaces déjà aménagés dont un dans la commune historique de Kasa-Vubu et un autre au quartier Mpassa dans la commune urbano-rurale de la Nsele faisant partie du district populaire de la Tshangu où est entassée la majorité de Kinois, noms des habitants de Kinshasa, la capitale de la RDC. Et depuis 1917, il ne ménage aucun effort pour finaliser Le Premier Musée MUKADI KANYANA du Théâtre Kongolais de Limete/Kingabwa Madrandele en souvenir et à l’honneur de son merveilleux Enseignant de la Troisième année primaire, celui qui l’avait pris par la main et l’avait amené au Théâtre le 4 juillet 1959, bientôt 65 ans.
Propos recueillis par Dieudonné Buanali
