Plus de 17 milles congolais en provenance de la localité de Yumbi dans la Province de Maï-Ndombe ont traversé vers le Congo-Brazzaville fuyant ainsi les affrontements qui ont opposé, depuis fin 2018, les communautés ethniques Batende et Banunu, situées à 280 kilometres de Mbandaka, en aval du fleuve Congo. Ces déplacés congolais sont localisés présentement à Makoti Mpoko et à Mpoko, deux localités du Congo d’en face. Cette situation préoccupe au plus haut point les autorités congolaises et plus principalement le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui, selon les sources proches de la présidence de la République, a décidé de mettre sur pied deux commissions importantes à savoir : la Commission d’intégration pilotée par le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité, Henri Mova Sakanyi et la deuxième Commission pilotée par le Ministre des congolais de l’Etranger, Emmanuel Ilunga Ngoie Kasongo, qui a reçu par ailleurs du Premier citoyen de la République, les instructions sur les solutions envisageables.
Après une tournée diplomatique pleine de significations à l’extérieur du pays, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi a regagné la capitale hier mardi 12 février 2019. Aussitôt arrivé, le Chef de l’Etat a fait du dossier des déplacés de Yumbi son tout premier centre d’intérêt, compte tenu justement de la gravité de la situation sur le terrain, situation qui a été clarifiée par Emmanuel Ilunga Ngoie Kasongo, Ministre de congolais de l’Etranger à travers l’audience lui accordée par le Président de la République.
Très préoccupé en tant que premier d’entre tous les congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a instruit le Ministre Ilunga de formuler en mode d’urgence, les propositions concrètes pour mettre fin à cette situation qui met en danger la vie de 17 milles filles et fils de la République Démocratique du Congo qui se trouvent aujourd’hui en situation irrégulière au Congo-Brazzaville.
Déjà, le Ministre des congolais de l’Etranger Emmanuel Ilunga avait effectué un tout premier déplacement pour le Congo-Brazzaville en vue d’apporter un appui en vivres et matériels à toutes les personnes déplacées.
Le patron des congolais de l’Etranger qui s’est confié à la rédaction de Géopolis hebdo fait remarquer clairement que si rien n’est fait, le pays risque d’assister à un drame face à cette situation, surtout à l’approche de la date du 31 mars 2019, fixée par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), pour la tenue des élections législatives nationales et provinciales à Yumbi, Beni et Butembo-ville.
Pour le ministre des congolais de l’Etranger, la réintégration de ces 17 milles congolais ne peut bien se faire que si les conditions de vie sont réorganisées, pour que toutes ces personnes retournent en toute quiétude dans leurs villages respectifs. Emmanuel Ilunga renseigne également que cette réintégration ne peut etre rendue possible que si les causes à la base des conflits ethniques entre les Banunu et les Batende sont éradiquées.
Le dossier étant déjà pris en charge par le Président de la République, les solutions idoines sont attendues de manière urgente, car les deux commissions mises sur pied par Félix-Antoine Tshisekedi sont à pied d’œuvre, afin de permettre aux fils et filles de Yumbi de retrouver leur milieu naturel de vie.
Pour rappel, tout a commencé après le décès du chef coutumier des Banunu à Kinshasa, rapportent des sources concordantes. Son corps, ramené à Yumbi a été enterré à côté de la tombe de son père. Les Batende ont protesté, estimant qu’il ne devrait pas être enterré sur leurs terres.
En réalité, précise la société civile de Yumbi, il s’agit d’un conflit avec en toile de fond le processus électoral qui oppose les deux ethnies chaque fois, la veille des élections. Avant les élections de 2006 et de 2011, il y avait eu encore des accrochages entre les Banunu, population majoritaire et la minorité Batende.
Théodore Ngandu

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com