Jamais équation politique n’a été aussi complexe. A un moment aussi décisif de la vie politique des partis d’opposition, le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) est confronté à l’un de ses plus grands choix de son nouveau mandat. Une épreuve pour ce leader de l’opposition. Candidat confirmé, adoubé par une base qui ne jure que par lui, mais le numéro un de l’UDPS est aussi un homme de dialogue, solidaire avec les autres. Il est obligé de lever l’option-clé et ainsi se dégager d’un dilemme plus qu’embarrassant: aller aux élections ou suivre les appels au boycott.
Selon les informations recueillies dans les milieux de l’UDPS, tout en étant préoccupé par les conditions générales du processus électoral, le candidat Félix Tshisekedi entend assurer son engagement au regard du congrès qui l’avait mandaté et qui lui avait clairement indiqué la voie à suivre. C’est ainsi que les appels pour aller à Bruxelles en vue de consolider d’un front des opposants au processus ne pourront certainement pas changer la détermination de ce leader ainsi que son parti d’aller aux élections.
D’ores et déjà, nous apprenons que Félix Tshisekedi Tshilombo a déjà commencé la mise en place d’une équipe pour se mettre à la formation de 300 000 témoins en vue de couvrir, le moment venu, les 80 000 bureaux de vote. Les témoins qui, selon les indiscrétions, doivent avoir le minimum (c’est-à-dire savoir écrire et parler). Par la même occasion, il va confirmer l’autonomie de son parti face aux enjeux majeurs et à la solidarité de celui-ci face à la cause commune. Tenu de respecter la dynamique interne, Félix Tshisekedi n’a que peu de marge de manœuvre pour changer ce qui est devenu sa destinée ainsi que celle de son parti. Car Fatshi a beau être numéro un du parti, à Limete on lui a toujours rappelé qu’il ne s’appartient plus. Autrement dit, la base a toujours voulu voir son leader se plier à la volonté des combattants.
Au cours du meeting de ce vendredi, l’on apprend que le leader de l’UDPS va annoncer une tournée dans les provinces pour armer moralement la base. Il est vrai que cette posture de l’UDPS, si elle arrive à se confirmer, va créer des distances au sein de l’opposition, notamment sur le dossier de la candidature commune.
A ce sujet, à l’Union pour la démocratie et le progrès social, l’on s’interroge comment de la candidature commune, on en est arrivé au boycott, alors qu’il était prévu qu’après l’étape de la Cour constitutionnelle, ceux qui devaient être frappés d’invalidation soutiendraient celui qui allait être retenu. Appeler le boycott serait un recul sur le consensus obtenu. Toujours des sources proches de ce parti, faisant allusion à la guéguerre fratricide larvée qui existerait déjà entre le parti de Jean-Pierre Bemba et celui de Fatshi, il y a des voix qui s’élèvent à Limete pour rappeler au Mouvement pour la Libération du Congo qu’autant l’UDPS avait compris le refus du MLC de boycotter les élections de 2006 pour des raisons qui leur avaient été propres, autant, le parti de Bemba doit comprendre la position de l’UDPS, plus que jamais engagée dans le combat de l’alternance, ne pouvant donc pas laisser vide le front de ce combat.
C’est aujourd’hui que Félix Tshisekedi va jouer le tout pour le tout. S’il se prononce pour y aller malgré tout, il aura sauvé le processus électoral.
En attendant, les yeux sont braqués vers Bruxelles où une grande réunion se prépare entre différents acteurs de l’opposition qui espèrent influer sur l’évaluation qui se fera le 19 septembre prochain à Luanda.
Géopolis Hebdo

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
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