La récente, décision de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social d’aller aux élections le 23 décembre 2018, avec ou sans la machine à voter de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) suscite de réactions au sein de la classe politique et particulièrement au sein de l’opposition. Pour éclairer la lanterne de tous, Augustin Kabuya, Secrétaire Général Adjoint en charge de la communication et de la mobilisation à l’UDPS a fourni des explications sur cette question au cours de la cérémonie marquant le 25ème anniversaire du parlement débout, organisé à la permanence du parti samedi 20 octobre dernier. Augustin Kabuya qui voudrait aussi répondre au Twett de Francis Kalombo qui avait fustigé la démarche de l’UDPS, commence d’abord par affirmer que son parti ira bel et bien aux élections le 23 décembre prochain. Pour lui, en accepter d’aller aux élections avec ou sans la machine à voter n’est pas une trahison comme semble le dire plusieurs. « L’UDPS veut mettre fin à la distraction préparée par la mouvance Kabiliste et la CENI », renseigne Augustin Kabuya qui été interrogé également sur ce sujet par Scooprdc.
« Ceux qui nous accusent d’avoir trahi en acceptant d’aller aux élections avec ou sans la machine à voter doivent eux-mêmes prêcher par l’exemple en retirant ou désavouant carrément leurs délégués à la CENI, ces derniers sont en train de faire la promotion de la fameuse machine à voter sans qu’ils soient soumis à aucune sanction de la part de leurs partis politiques de provenance. Dans ces conditions, on peut se poser la question de savoir si entre l’UDPS et ces partis politiques qui a vraiment trahi ? », S’est interrogé Augustin Kabuya relayé par nos confrères du site d’information en ligne liberté plus.
Dans une interview exclusive accordée à nos confrères de Scooprdc, l’ancien porte-parole de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social justifie, en des termes aussi percutants, la position prise ces derniers jours par son parti :
Scoop : l’UDPS a toujours rejeté la machine à voter depuis longtemps, mais il n’y a pas trois ou quatre jours, l’UDPS accepte d’aller aux élections avec ou sans machine à voter le 23 décembre prochain, qu’est ce qui justifie ce rétropédalage ?
Augustin Kabuya : d’abord je tiens à préciser ici que nous tous, je parle de l’ensemble de candidats président de la république et de toutes les formations politiques toutes les tendances confondues. Nous tous, quand on s’est dirigé vers la CENI pour déposer nos candidatures, on savait très bien qu’il y avait la machine à voter. Et deuxième élément, il y a parmi les candidats président de la république, certains de leurs membres qui continuent à faire la promotion de cette même machine à voter, jusqu’à la preuve du contraire ils n’ont jamais eu le courage d’attaquer ou de désavouer certains de leurs membres qui sont à la CENI en train de faire cette promotion, c’est une précision importante.
Et ceux qui pensent aujourd’hui que l’UDPS a pris une mauvaise voie, ils se trompent. L’UDPS veut mettre fin à la distraction préparée par la mouvance Kabiliste et la CENI. D’après les informations en notre possession, Monsieur Nangaa n’est pas prêt pour nous organiser des élections, mais il est en train de nous distraire comme dans un film où vous voyez un bandit qui apparait avec une arme en plastique, quand il vous brandit cette arme, vous paniquez, il prend tout ce que vous avez. C’est la situation que nous avons aujourd’hui. Je peux vous rassurer que nous voulons d’abord mettre fin à ce régime qui nous a colonisé pendant 18 ans. Et si nous disons que nous ne voulons pas d’élections, quelle est l’alternative pour mettre fin à ce régime ? Il y aura un fameux dialogue où les hommes politiques vont discuter de leurs postes sans penser à notre peuple, c’est ce que l’UDPS ne veut pas. Nous voulons mettre monsieur Nangaa devant un fait accompli et ses parrains de la majorité.
Quid des alliances avec les autres partis et regroupements politiques de l’opposition ?
Quant à la question de savoir si cette position prise par l’UDPS ne va-t-elle pas en l’encontre avec le G7, regroupement politique également membre du Rassemblement, Augustin Kabuya invite les uns et les autres à bien clarifier leur position et à éviter de se cacher derrière la machine à voter. « Ecoutez, nous sommes en politique. Nous l’UDPS, on nous a toujours mal compris lorsque nous posons le problème. Cette affaire que vous évoquez ce n’est pas du nouveau. D’abord, bien avant le début de ce processus, nous avions posé le problème si nous pouvions nous prononcer pour le boycott. Personne n’était en mesure de se prononcer. Mais quand on ne peut pas se prononcer pour le boycott, on se cache derrière la machine à voter, cela veut dire quoi ?
Le 29 septembre, nous avons critiqué la machine à voter au cours d’un meeting populaire. Nous, l’UDPS, nous avons fait des propositions responsables, mais les amis ont fait sourde oreille. Le problème est très fondamental : on doit d’abord mettre de côté nos intérêts et regarder l’intérêt de la population. Si aujourd’hui nous ne disons pas question de machine à voter, nous nous mettons à l’écart, on nous dira bravo c’est une bonne chose ! Mais qu’est-ce que Joseph Kabila va devenir ? Il va s’éterniser au pouvoir, il va se justifier devant la communauté tant nationale qu’internationale qu’on lui avait demandé de ne plus se présenter, il l’a fait ; qu’on lui a dit de présenter un dauphin, il a accepté ; qu’on lui a dit de présenter un calendrier, la CENI a présenté un calendrier, mais voilà que c’est l’opposition qui a refusé les élections », a déclaré le Secrétaire Général Adjoint de l’UDPS en charge de la communication et mobilisation.
Marche du 26 octobre et le refus de l’UDPS de signer la lettre d’information déposée au gouverneur Kimbuta
Augustin Kabuya a aussi fait une mise au point sur la lettre d’information déposée au cabinet du Gouverneur de la ville province de Kinshasa sur la marche du 26 octobre prochain. « Et dernièrement, la lettre qu’on a amenée à l’Hôtel de ville, j’étais même souffrant mais j’ai accepté d’apposer ma signature sur cette lettre comme secrétaire général adjoint de l’UDPS au même titre que Babala qui est secrétaire Général adjoint au MLC, mais quand ils sont arrivés, et pour nuire l’image de l’UDPS vis-à-vis de l’opinion, ils ont pris la lettre où il n’y avait pas la signature de l’UDPS mais avec le nom de l’UDPS, ils sont allés déposer ça à l’Hôtel de ville, vous pensez que agir comme ça c’est vraiment favoriser l’unité dont vous faites allusion ? La réponse est non », s’est exclamé Augustin Kabuya.
Pour rappel, l’UDPS fait partis de 7 formations et regroupements politiques qui, lors du meeting populaire en début du mois d’octobre, ont réitéré leur rejet catégorique de la machine à voter de la CENI, sous prétexte que cette dernière n’est pas légale.
Théodore Ngandu

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com