La République Démocratique du Congo est-elle au bord d’une implosion? A cette question, les progressistes craignent que la réponse soit “oui” au vu de la “confusion et la défiance” qui se sont installées dans le chef de la population vis-à-vis des institutions. La plateforme de Samy Badibanga qui craint le spectre de la division, attire l’attention de toute l’opinion tant nationale qu’internationale sur les dangers qui menacent la Nation et les risques de son implosion si aucune mesure de réconciliation républicaine n’est envisagée. Les progressistes qui se sont réunis pour faire une évaluation de la situation politique, ont fait le constat d’un décor belliciste, prélude à une crise politique. Bras de fer entre les militants de deux familles politiques censées appartenir à une même majorité parlementaire, arrêts de la Cour Constitutionnelle erronés et contestés, soupçon de corruption dans les institutions politiques, grogne sociale, insécurité plus que jamais grandissante, crise communautaire rampante, Ebola qui n’en finit pas de faire des ravages, une justice qui n’inspire pas confiance…Tous ces ingrédients sont bien là. Et les progressistes qui ont publié un communiqué à ce sujet, estiment déjà “qu’Il est un fait que pour une grande partie de la population Congolaise, certaines institutions sont le produit de la corruption avec toutes les conséquences que cela entraîne”.
Communiqué de Presse
Le système politique en RDC repose sur la Constitution, la loi fondamentale adoptée par le peuple, seul détenteur de la souveraineté nationale, qui sert d’arbitre en toute matière institutionnelle, y compris concernant les contentieux électoraux.
Force est de constater que les arrêts rendus par la Cour Constitutionnelle, au sommet de la pyramide juridictionnelle, laissent planer un doute sur le choix du peuple, ce qui remet en cause l’Etat de droit et plongent aujourd’hui la Nation dans la confusion et la défiance envers les institutions. C’est la légitimité des autorités publiques, et en particulier de l’Assemblée Nationale et du gouvernement à venir, qui est en question.
Il est un fait que pour une grande partie de la population Congolaise, certaines institutions sont le produit de la “corruption” avec toutes les conséquences que cela entraîne sur le développement du pays, la démocratie, la paix, la sécurité, et la cohésion nationale.
Qu’à cet égard, il convient de se souvenir de l’exposé des motifs de notre Constitution qui commence par ces mots : “Depuis son indépendance, le 30 juin 1960, la République Démocratique du Congo est confrontée à des crises politiques récurrentes dont l’une des causes fondamentales est la contestation de la légitimité des Institutions et de leurs animateurs. Cette contestation a pris un relief particulier avec les guerres qui ont déchiré le pays… “
Qu’il est utile de rappeler les termes de l’article 21 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, qui s’applique pleinement dans notre système juridique : “la volonté populaire est le fondement de la légitimité des autorités publiques”.
Tenant compte du fait que le défaut de confiance dans les résultats des élections législatives crée un déficit de légitimité des autorités publiques, auquel s’ajoute la perception ou la réalité de la corruption, qui sont à la source d’une crainte légitime du peuple congolais;
Constatant que la Cour Constitutionnelle a obtenu de la CENI les éléments matériels établissant que les Progressistes avaient recueilli plus de 182.000 voix, au-delà du seuil de représentativité exigé par l’article 118.2 de la loi électorale 17/013 du 24 décembre 2017 modifiant la loi du 9 Mars 2006.
Les Progressistes regrettent la suite réservée à sa requête visant à la reconnaissance de l’obtention du seuil de représentativité, ou à défaut, de procéder au recomptage des voix, en la qualifiant de non fondée ; et constatent que la Cour Constitutionnelle a manqué de remédier à des irrégularités manifestes et de rétablir la vérité des urnes.
Constatant les différentes tensions observées sur toute l’étendue du territoire national, à la suite de la situation politique de l’heure par rapport au travail de la CENI et de la Cour Constitutionnelle, “les Progressistes” attirent l’attention de toute l’opinion tant nationale qu’internationale sur les dangers qui menacent la Nation et les risques de son implosion si aucune mesure de réconciliation républicaine n’est envisagée.
Au vu de ces constats, et afin de remédier à cette situation de péril, en restaurant pleinement la légitimité des autorités publiques, les Progressistes demandent et recommandent :
Au Chef de l’Etat, de convoquer autour d’une table de réconciliation, une rencontre des acteurs politiques, et les forces vives de la société civile, représentatives du peuple détenteur de la souveraineté nationale, afin de remédier à la situation périlleuse de nos institutions, et permettre que le peuple congolais se réconcilie avec ses dirigeants et ses institutions.
Aux forces politiques et sociales de la République Démocratique du Congo de faire preuve de l’amour de la patrie en soutenant cette démarche d’intérêt national.
A la communauté internationale de se montrer disponible, en apportant un appui nécessaire à ces assises de paix et réconciliation, afin de donner la chance au peuple Congolais de vivre le changement pour lequel il avait voté.
Renouvelant notre confiance dans l’avenir de la Nation et du peuple Congolais, et dans l’espérance d’un Congo pour tous, et pour que vive la Paix et la Réconciliation en République Démocratique du Congo.
Les progressistes

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com