Les jours passent et les forces en présence dans la sphère politique s’organisent pour se mettre à la hauteur des défis de la législature. Si à l’Assemblée Nationale, le bureau définitif a déjà été installé, il reste celui du Sénat qui doit dans les semaines qui viennent trouver les conditions de sa mise en place. A partir du moment où la voie est ouverte pour cette prise de responsabilité dans une des institutions les prestigieuses du pays, des ambitions sont exprimées et d’autres sont tues à cause, peut-être, de l’ampleur de la tâche qui attend celui qui va remplacer le vénérable Léon Kengo wa Dondo à la Chambre Haute du Parlement de la République Démocratique du Congo. Homme de grande envergure politique, il a su incarner pendant 8 ans, une certaine idée de l’action parlementaire en usant de la mesure et de la fermeté dans la gestion des grands dossiers de la République.
Le Sénat aujourd’hui est appelé à redorer son image de marque à cause des rumeurs qui ont couru sur sa mise en place, les hommes et femmes, élus des élus, sont appelés à démentir par les faits ces allégations. Et parmi ces actions de maturité politique et de pertinence d’Etat, il y a le choix de la personne devant incarner cette nouvelle route politique, dans une séquence historique où au sommet de l’Etat, nous avons une alternance politique inédite.
Comment combiner cette exigence d’attachement aux idéaux politiques de son camp (Front Commun pour le Congo, FCC) et en même temps s’élever au-dessus des paroisses politiques pour se mettre au diapason de la République, en intégrant les différents aspects qu’entrainent les efforts d’équilibre entre forces politiques ?
A l’analyse de ces contraintes et surtout, au regard des différents profils qui sont présents à la Chambre Haute, des groupes de Sénateurs et des personnalités indépendantes en dehors estiment que le sénateur Alexis Thambwe Mwamba constitue une sérieuse option pour le poste du Président du Sénat.
On en parle et sans doute les faits et gestes de ceux qui lui sont proches sont examinés à la loupe par ceux qui pensent autrement. Néanmoins, en ce qui concerne notre rédaction, et en tenant compte des faits et opinions collectés au sein du Palais du Peuple, il est parmi les mieux placés pour occuper ce poste à condition qu’il soit soutenu par sa plateforme politique, le FCC, qui a la majorité au sein du Sénat.
A l’analyse des contingences susceptibles de construire au sein de cette famille politique un consensus autour de son nom, on peut épingler et cela n’est pas le moindre des arguments, sa forte personnalité, homme trempé dans le service de l’Etat, capable de construire une route dans le roc avec une détermination forte. Il est une personnalité indépendante du fait de sa non affiliation à un parti. Mais, on ne peut lui denier une loyauté de fer au FCC et à son autorité morale Joseph Kabila Kabange dont il a servi la cause depuis des années avec art et dévouement.
Pour que le pays puisse jouir de la jonction des toutes ces divergences, et compter sur des personnalités de premier plan, l’arrivée d’Alexis Thambwe Mwamba sera un plus dans l’architecture institutionnel, car il sera, grâce à sa riche expérience, une mémoire d’Etat et une référence de taille pour la montée en puissance de notre jeune démocratie.
Ancien Vice-premier ministre des Affaires étrangères, ancien ministre d’Etat à la Justice et garde des sceaux, ancien ministre du Plan et sans oublier les autres fonctions importantes occupées par cet érudit, aussi longtemps que l’on remonte son histoire, on trouve à des époques différentes, un homme dont la force du travail est à la mesure de sa force de proposition. De la SOMINKI (Société minière Kivu) au Maniema où il forgea ses premières armes professionnelles, on a des traces d’un jeune qui a toujours su où était le Nord et quelle direction il fallait imprimer à sa vie. Mais la plus grande histoire qui restera dans les annales de la République fut certainement son passage à l’OFIDA (L’Office des Douanes et Accises (actuelle DGDA) en pleine deuxième République. A quoi était-il confronté ? A un système de fraude endémique, qui prenait tout le monde à la gorge et qui asphyxiait l’économie zaïroise, (le nom de l’actuelle République Démocratique du Congo sous le règne du maréchal Mobutu). De généraux aux militants du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR, parti-Etat), en passant par les commerçants venus d’ailleurs, la corruption fut la règle dans la deuxième République.
Comment un Directeur Général des douanes dans cette confusion organisée, a pu frapper dans la fourmilière au point qu’en une année, il a non seulement triplé mais aussi assaini la douane en y apportant les reformes les plus importantes dont les effets courent encore à ce jour ? Deux choses furent aux yeux des observateurs les clés, à savoir : sa fermeté et le respect sans complaisance des règles établies.
Son nom fut ainsi inscrit dans le firmament des performeurs, ces compatriotes dont le travail rejailli sur la communauté.
Qu’on le cite comme faisant partie de la courte liste de candidats-Président sérieux au Sénat ne peut étonner personne, car il en a le profil et surtout une expérience de l’Etat et de l’exercice du pouvoir, qui lui donne de manière naturelle, une autorité que personne ne lui conteste.
Alexis Thambwe Mwamba est une sérieuse option pour ce poste et une fenêtre d’opportunité pour les sénateurs dans cette nouvelle configuration. Mais quel que soit celui que l’on choisira pour conduire le Sénat, il devra savoir qu’il sera évalué à l’aune des qualités incarnées par Alexis Thambwe Mwamba.
Robert Tanzey

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com