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Dans un pays où pour être jugé intelligent et branché, il faut faire montre de sa capacité à critiquer sa chère patrie, de son adhésion au courant mondial d’autodérision, il est presque malsain de parler en mieux de la République Démocratique du Congo (RDC). En effet, le Congolais a pris le métier de ce pays exemple que l’on doit citer pour illustrer les contre performances et les échecs. Une chose qui arrive en France où en Belgique sera perçue comme un accident et la même chose au Congo sera vue comme une catastrophe, résultat de l’incompétence des dirigeants. Cas des inondations actuellement dans la ville de Liège et ses environs qui ont occasionné morts d’hommes et des pertes évaluées en millions d’euros.

Peints comme des imposteurs, les dirigeants africains ne bénéficient pas d’une actualité positive, sinon qu’ils fassent de la  »com » et passent à la caisse. Cette culture du dénigrement de soi a atteint gravement l’intellectuel congolais qui perpétue les mêmes paradigmes que son Maître à penser qui se trouve encore en Occident comme référence épistémologique.

Quand le jeune et pétillant Ministre de la Communication et médias, Porte-parole du Gouvernement Sama Lukonde, prend le risque de changer le narratif sur la RDC, il lève en réalité le plus gros gibier de notre forêt équatoriale, il touche du doigt la problématique principale de ces dernières années, le goulot d’étranglement qui freine le décollage même de l’ex Congo-Belge, à savoir : la perception négative que le
Congolais à de lui-même et de son pays, perception qui s’étend sur les institutions et les dirigeants.

Le Congolais, surtout l’intellectuel, est quasiment convaincu qu’il est dirigé par des médiocres, des malhonnêtes et des incompétents sans amour de la patrie. Cette perception est le fruit d’un travail de longue haleine qui fut distillé à petite dose régulière dans l’imaginaire collectif au point que pour beaucoup, ce pays ne changera jamais (Traduction en Lingala :  » Mboka oyo ekobonga té  ».), il est scellé dans son statut d’État failli.

Quand Patrick Muyaya Katembwe prend le risque de changer le narratif, en réalité, il fait appel à un autre vécu, une autre réalité sur laquelle doit se construire ce nouveau récit national. Le Ministre de la République s’adresse en fait à tous ceux qui possèdent une parcelle de pouvoir, de commencer par planter l’arbre de la foi dans le pays. Comment pouvons-nous réaliser ce progrès et cette vocation de puissance si nous ne croyons même plus en cela ?

Depuis son avènement, le Warrior Muyaya se bat pour déclencher le déclic qui fera embraser l’enthousiasme national. D’abord, ce concours pour changer de logo de la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC) qui, en fait, est un test de reconfiguration mentale, car si on peut changer un logo, on peut aussi changer la réalité qui est derrière.

Le jeune et dynamique Ministre a modifié les procédures de réalisation du compte-rendu qui nous parvient dans des délais raisonnables chaque week-end. Sachant que la presse est éclatée en plusieurs versions, les unes en opposition face aux autres, il a choisi d’être le Ministre de l’écoute, qui reçoit tout et tout le monde, même ceux en déviance permanente face aux règles d’éthique et de déontologie professionnelles.

Muyaya Katembwe veut manifestement marquer son temps et donner une chance au pays-continent d’améliorer son image et de retrouver ses lettres de noblesse. Pour y arriver, il faut des victoires sur le plan des cadres juridiques, des progrès sur le plan économique et social, des conquêtes démocratiques sur le plan politique. Cette liste n’est pas exhaustive.

Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge qui peut être cité parmi les dirigeants congolais les plus lucides, est sans doute conscient des attentes immenses d’un peuple, mais aussi de la fragilité psychologique d’une élite aphone aux belles paroles patriotiques ayant une inclinaison à tout ce qui réduit l’image du peuple.

Revenons au Ministre Muyaya pour dire qu’il va, sans doute, poser des jalons pour ce changement du narratif quand il verra se réaliser les États Généraux de la Presse.

WAK

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