Fini le suspens, la cour constitutionnelle a rendu publics aux petites heures du matin, les résultats définitifs de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, confirmant ainsi la victoire de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo comme 5ème président de la République Démocratique du Congo. Cette publication est intervenue après que les juges de la haute cour siégeant en matière de contentieux électoral, se soient prononcés contre les requêtes en contestation des résultats provisoires publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) le 10 janvier 2019. Avec cette confirmation des résultats, le nouveau Président de la République prêtera serment, selon le calendrier révisé de la Centrale électorale, ce mardi 22 janvier 2019.
Bien avant l’annonce des résultats définitifs de la présidentielle, deux audiences se sont déroulées tard dans la nuit du 19 janvier 2019. La cour constitutionnelle siégeant en matière de contentieux électoral s’est prononcée sur les requêtes en contestation des résultats de l’élection présidentielle publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante, requêtes déposées dans le délai par deux candidats malheureux à savoir : Martin Fayulu Madidi et Théodore Ngoy Ilunga Wa Nsenga.
Dans la première audience, les juges se sont prononcés sur les deux requêtes de la Dynamique de l’Opposition (D.O.), représentée par Martin Fayulu, enregistrées sur le RCE 01/PR en date du 12 janvier 2019. Après examen minutieux, la cour a déclaré irrecevable la première requête introduite par le Professeur Matthieu Kalele, qui n’en avait pas qualité. La deuxième requête, par contre, a été déclarée recevable mais non fondée faute des preuves tangibles pouvant permettre à la cour de se prononcer en faveur du candidat-Président Martin Fayulu. A travers toutes ces deux requêtes, la partie demanderesse avait sollicité de la cour l’annulation des résultats provisoires publiés par la CENI et le recomptage des voix en vue de proclamer Martin Fayulu vainqueur de la présidentielle. Elle avait également demandé à la haute cour de surseoir à la publication des résultats définitifs de la présidentielle pour le simple fait qu’ils ne prennent pas en compte l’électorat des circonscriptions de Beni, Butembo et Yumbi.
Pour les juges de la cour constitutionnelle, le camp Fayulu n’a fourni aucune preuve attestant sa victoire à la présidentielle, car dans les deux requêtes, la Dynamique de l’Opposition, soutenue par son collectif d’avocats, a déclaré que Martin Fayulu aurait obtenu d’abord plus de 11 millions de suffrages et ensuite, plus de 8 millions de suffrages mais sans en démontrer les preuves. Voilà qui a amené la haute cour à déclarer cette requête recevable mais non fondée.
Dans la deuxième audience, la haute cour s’est prononcée sur la requête du candidat malheureux à la présidentielle, Théodore Ngoy. Elle a déclaré cette requête irrecevable pour double emploi et défaut d’intérêt dans le chef de Monsieur Ngoy qui a obtenu moins de suffrages que le candidat proclamé élu.
Constatant qu’aucune requête introduite n’a obtenu gain de cause, la cour constitutionnelle, après avoir examiné minutieusement les moyens avancés par les uns et les autres, a confirmé les résultats provisoires de la Centrale électorale et a déclaré définitivement élu président de la RDC, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Cette décision de la haute cour du pays vient ainsi lever tout le suspens autour de cette question de la présidentielle en RDC.
Rappelons par ailleurs que cette décision intervient dans un contexte où quelques Chefs d’Etats membres de l’Union Africaine (U.A.), réunis à Addis-Abeba, en République Fédérale et Démocratique d’Ethiopie, avait appelé la cour constitutionnelle, à travers un communiqué, à surseoir à la publication des résultats définitifs de l’élection présidentielle, sous prétexte de doute sur la crédibilité de dits résultats. Ce communiqué de l’U.A. a suscité plusieurs réactions au pays, notamment à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) où son secrétaire général Jean-Marc Kabundi a condamné la démarche de l’Union africaine qui, selon lui, porte atteinte à la souveraineté de la RDC.
Théodore Ngandu

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com