On le connait plus comme communicateur de la Majorité présidentielle (MP), Serge Kadima est aussi l’un des quatre Vice-présidents de la Ligue des jeunes du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, le PPRD. Réputé pondéré dans son langage, le jeune leader est parmi les visages médiatiques de référence que compte la MP. Quand il parle de la désignation d’Emmanuel Ramazani Shadary comme candidat du Front Commun pour le Congo (FCC), l’homme pense qu’un grand pas a été franchi dans la matérialisation de la démocratie congolaise grâce au Président Joseph Kabila qui a tenu parole d’être le parrain de la première alternance démocratique dans le pays. Et pour lui, la bataille ne fait que commencer au sein du FCC, qui doit se jeter dans l’eau pour maximiser les chances de remporter les élections à tous les niveaux. Dans cette interview exclusive, l’homme dit tout ce qu’il connait du dauphin de Joseph Kabila.

Géopolis Hebdo (GH): Le Chef de l’Etat vient de désigner son dauphin. Quel est votre sentiment en tant que cadre du PPRD ?

Serge Kadima (SK) : Le Président de la République n’a pas nommé Emmanuel Ramazani Shadary comme son dauphin. La désignation du camarade Shadary est le fruit d’une série de consultations au sein du FCC. Le Président de la République n’a fait qu’entériner le consensus dégagé en faveur d’Emmanuel Ramazani Shadary pour le désigner commun son dauphin.

Au regard du critérium fixé par le Chef de l’Etat, Emmanuel Ramazani Shadary remplit largement ces conditions. Moi, en tant que cadre du PPRD, j’ai le sentiment de fierté étant donné que Ramazani Shadary est le Secrétaire Permanant de mon parti et il a connu un parcours linéaire au sein de notre formation politique. Il a commencé comme membre, cadre avant d’être Secrétaire national en Charge du processus électoral.

Le camarade Emmanuel Ramazani Shadary a été élevé comme Secrétaire général Adjoint du parti. Il a été ensuite appelé au gouvernement au sein duquel, il a exercé les fonctions du Vice-premier Ministre chargé de l’Intérieur et Sécurité avant d’être nommé Secrétaire permanent du PPRD. Ces fonctions exercées régulièrement par Emmanuel Ramazani Shadary lui ont permis d’avoir une idée claire du Congo profond.

Son profil a permis aux membres du FCC de dégager un consensus au tour de ce personnage qui devra pérenniser la vision du Président Kabila.

GH : Il y avait beaucoup de nominés sur la liste, pourquoi seulement Emmanuel Ramazani Shadary ?

SK : Quel que soit le nombre de personnes sur la liste, il fallait pour le FCC, d’avoir un seul et unique candidat. Comme nous n’allons pas en ordre dispersé comme l’opposition. Les autres n’ont pas démérités et moi, je pense que cela correspond à la lutte de la Majorité qui a toujours réaffirmer sa détermination de conserver le pouvoir de manière démocratique. Aujourd’hui, c’est le tour d’Emmanuel Ramazani Shadary, le tour des autres viendra.

GH : Le dauphin du Président Kabila est sous sanctions de la communauté internationale à cause des soupçons de la répression des manifestants par les forces de l’ordre tant à Kinshasa que dans le Grand Kasaï au moment où il était Vice-premier Ministre, ça vous inquiète ?

SK : Emmanuel Ramazani Shadary n’est pas le candidat de la communauté internationale. Il est le candidat du FCC pour accéder à la magistrature suprême afin de diriger la RDC. Canaliser les aspirations du peuple congolais en vue de nous amener à la prospérité. Nous n’avons pas choisi des dirigeants des autres pays du monde. Une fois élu, Emmanuel Ramazani Shadary sera l’interlocuteur des autres pays du monde face à la RDC.
Concernant le phénomène Kamwina Nsapu. Emmanuel Ramazani Shadary a trouvé une situation déjà tendue. Dès son arrivée, il a effectué plusieurs missions dans le Grand Kasaï, et il a su maîtriser la situation. Il est pratiquement un héros dans cette partie du pays, parce que c’est justement sous sa gestion à la Vice-primature que ce phénomène a pris fin.

GH : L’opposition réitère son rejet de la machine à voter et la révision du fichier, quelle est votre commentaire ?

SK : la Majorité présidentielle est respectueuse de l’indépendance de de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) sur la machine à voter. Pendant longtemps, nous avons parlé au nom du peuple congolais. Ce même peuple qui a voté la constitution actuelle, a aussi accordé à la CENI, le pouvoir d’organiser les élections dans notre pays.

La CENI est composée des délégués de l’opposition, de la Majorité et de la Société civile. Cette institution d’appui à la démocratie avait proposé aux délégués de toutes les composantes au dialogue de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) d’utiliser la machine à voter pour permettre la tenue des élections dans le délai raisonnable. Malgré les réticences de la classe politique, opposition comme Majorité, la CENI a su finalement convaincre les différentes parties sur l’usage de cette machine. Doit-on aujourd’hui bloqué le processus électoral à cause de la machine à voter ?

L’opposition pense que nous de la Majorité allons tricher les élections avec la machine à voter. Moi, je dirais tout simplement qu’en 2006, comme en 2011, la Majorité a battu l’opposition sans la machine à voter et je pense que la Majorité est plus forte que l’opposition, et n’a pas de leçons à recevoir en cette matière.

GH : Quelle promesse faites-vous à Emmanuel Ramazani Shadary en tant que ligue des jeunes du PPRD ?

SK : Nous sommes une Ligue installée par le Secrétaire permanant de notre parti. Emmanuel Ramazani Shadary nous a nommés selon nos compétences. Le PPRD dispose d’énormes compétences dans des différents domaines. Nous allons le soutenir parce qu’il fonde l’espoir que la jeunesse peut contribuer au développement de ce pays. Il nous tendu la main. Quand il décide de nous installer, il n’avait même pas d’ambitions présidentielles. Aujourd’hui qu’il devient candidat du FCC à la prochaine présidentielle, la Ligue des jeunes du PPRD qu’il lui a déjà promis son soutien, se déploie sur terrain pour mobiliser toute la jeunesse congolaise pour sa victoire.

GH : Votre mot de la fin ?

SK : Je pense que nous devons aller aux élections et le peuple congolais doit s’impliquer dans ce processus pour ne pas laisser la place aux prophètes de malheur qui souhaitent le chaos dans le pays. Nous devons aller aux élections pour pérenniser les acquis du Président Kabila notamment, la stabilité politique et économique du pays.

Jose-Junior Owawa

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