Noël Tshiani
Noël Tshiani, l’un des candidats président de la République est le porteur du projet de société dénommé « Plan Marshal pour le développement de la République Démocratique du Congo. Evalué à 800 milliards de dollars sur 15 ans, ce projet présenté par cet économiste congolais de renommé est l’un de plus ambitieux jamais proposé par un candidat président. A l’image d’autres projets présentés, Noël Tshiani dispose lui aussi, d’un plan de mobilisation de ce fonds pour financer sa politique une fois élu président de la RDC. L’homme, ses réseaux, ses ambitions, ses moyens et après ? C’est un peu l’objectif de ce retour sur l’un de tous premiers projets gouvernementaux présentés par les différents candidats présidents.
800 milliards de dollars dans 15 ans, Noël Tshiani est peut-être le seul à le croire, l’homme a le moral au top quand il parle régulièrement de son plan Marshal. Sa longue expérience (28 ans) dans plus de 80 pays au sein de la Banque Mondiale, son profil d’économiste de haute facture sont parmi ses arguments. Docteur Tshiani, comme l’affectionnent ses proches espère tenir le coup une fois porté à la tête de la RDC. « Notre priorité sera de mobiliser les ressources financières intérieures pour que le pays soit moins tributaire de l’aide extérieure », rassure-t-il avant de rappeler que « près de 45 à 60 % des ressources budgétaires proviennent de l’aide extérieure.»
Un état de choses déploré par le candidat président de la République. « Cette situation n’est pas soutenable à long terme et doit être changée afin que la RDC reprenne en mains son processus de développement », espère-t-il.
Selon ses prévisions, 45 milliards de dollars par an en moyennes sont mobilisables à l’interne pour un total de 680 milliards sur 15 ans. Mais pour y arriver, le candidat promet de déclarer une lutte sans merci à la « corruption, la prédation des ressources naturelles, les détournements des fonds publics ($15 milliards par an), et la fraude fiscale ($10 milliards de dollars par an en moyenne).»
Pour compléter le tableau, le candidat se propose de piocher le « reliquat au travers des investissements directs étrangers estimés à 5 milliards de dollars par an en moyennes pour un total de 75 milliards sur 15 ans. »
Ancien fonctionnaire international, l’homme compte aussi sur des « contributions des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux » à la hauteur de 3 milliards de dollars par an en moyennes pour un total de 45 milliards sur 15 ans.
« S’agissant des ressources humaines, nous mobiliserons les Congolais de l’intérieur et de la diaspora pour la mise en œuvre de cette vision de développement ayant une forte appropriation nationale. Nous ferons appel à l’expertise internationale si et quand cela est nécessaire », prend-il soin de préciser d’emblée.
Estimée aujourd’hui à 8 millions de personnes sur les 87 millions que compte le pays, « la diaspora est une force incontournable », se réjouit le candidat. « Plusieurs études ont démontré que plus de 80% des migrants formés à l’étranger rentrent dans leurs pays d’origine et deviennent de véritables acteurs de développement si le pays est stable et favorise leur retour de façon soutenue.
La mise en œuvre de notre vision de développement exigera des ressources humaines de qualité qui ont été au contact avec les sociétés développées d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord.
Tout en étant une source de financement des besoins de consommation et de mini projets de développement du pays, la diaspora congolaise est surtout un réservoir des ressources humaines de qualité et d’expertise professionnelle complémentaire à celles des congolais de l’intérieur pour la mise en œuvre réussie de notre vision de développement », conclut-il.
Freddy Matungulu
Avec ses 74 milliards de dollars américains pour le quinquennat 2019-2023, Freddy Matungulu prévoit de mobiliser une moyenne annuelle de 14,8 milliards de dollars américains pour financer son projet de société. Un projet gouvernemental jugé peu ambitieux par ses détracteurs mais ce professeur d’universités, en fin connaisseur du circuit économique du pays, préfère quant à lui, parler d’un projet réaliste basé sur des indicateurs crédibles. Comment va-t-il s’y prendre pour presque tripler le budget de l’Etat ?
Dans son programme gouvernemental, Freddy Matungulu estime que la « création d’un contexte favorable à l’investissement productif est aujourd’hui question de vie ou de mort pour la RDC ». Ancien Ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, le candidat président de la République menace lui aussi de livrer une lutte acharnée contre la corruption pour améliorer la « transparence en matière de gouvernance de manière à s’attaquer à la kleptocratie, à l’autocratie multipartite, et aux pratiques de corruption tant déplorées en RDC. »
Le candidat qui attend la consécration au lendemain du 23 décembre prochain, prévoit d’instituer « une Haute Autorité Président Kasa-Vubu pour la transparence dans la vie publique (HAPK-TVP). » L’ambition étant de « promouvoir la probité des fonctionnaires publics ». Dans sa politique d’assainir l’espace public, l’ancien Ministre qui a claqué la porte du gouvernement 2001 pour protester contre la gouvernance du régime en place, se propose d’instituer « un Prix Présidentiel de la Bonne Gouvernance ».
Des mesures spécifiques sont aussi envisagées au niveau provincial ou dans des villes sous-contrat public-privé « pour tordre le coup à la petite corruption si nocive au développement de projets socio-économiques de grande envergures.».
L’inclusivité de la croissance économique perçue par le candidat président de la République doit « revêtir la diversification économique, l’intégration spatiale du pays, et la reconnaissance de la solidarité nationale comme valeur de premier plan ».
Le professeur d’économie prévoit, à travers son projet, de diversifier l’économie en renforçant le potentiel des secteurs miniers et pétroliers en étendant la production. Dans le domaine agricole, l’ancien fonctionnaire du Fonds Monétaire International souhaite porter les dépenses publiques à 10 % du budget sur une période de cinq ans. 40 % de ces dépenses seront effectuées en provinces conformément à la Constitution.
En fin connaisseur des questions économiques, Freddy Matungulu projette de renforcer les initiatives visant à renforcer l’intégration régionale par la « mise en place des infrastructures de transports et des équipements énergétiques et de communication favorisant l’intégration territoriale, économique, commerciale, et sociale du pays».
Sur le plan local, le président de CNB annonce la construction de nouvelles voies ferrées, le bitumage de routes d’intérêt national et provincial, l’installation d’un métro à Kinshasa et dans d’autres grandes villes en expansion ; et la finalisation urgente du projet de port géant en eaux profondes à Banana, dans le Kongo-Central.
José-Junior Owawa

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com