La seule femme candidate Présidente de la République, Marie-Josée Ifoku s’est présentée jeudi 29 novembre 2018 pour la première fois, devant ses partisans depuis le dépôt de sa candidature à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Devant un auditoire totalement acquis à sa cause, l’ex-gouverneur intérimaire de la province de la Tshuapa a brossé la situation politique du pays particulièrement le processus électoral en cours.
Venus d’un peu partout à travers la ville de Kinshasa, ces dizaines de partisans de la candidate présidente de la République, Marie-Josée semble s’être mobilisés pour soutenir leur championne. Ballet à la main, chants à l’honneur de la femme politique, tout a été mise en contribution pour agrémenter la cérémonie. Dans son discours, Marie-Josée Ifoku est revenue sur la situation politique du pays principalement, le processus électoral et ses ramifications. Présentée comme étant la porte-parole la femme à ce niveau de représentativité, la candidate présidente de la République estime que la CENI ne remplit pas correctement son rôle pour garantir la tenue des élections crédibles dans le pays.
Parmi ses reproches au pouvoir organisateur des élections en RDC, Marie-Josée Ifoku note l’usage de la machine à voter qui, selon elle, viole les lois du pays. Dans son argumentaire, la candidate révèle que ce dispositif technologique bien que réduit à une simple imprimante par la Centrale électorale, est en réalité le vote électronique proscrit par la loi. Farouche opposante à l’exploitation de l’actuel fichier électoral composé notamment de plus de 6 millions d’électeurs sans empreintes digitales, « MJI » estime tout de même aller aux élections pour permettre au pays d’avoir une alternance véritablement démocratique.
Mais pour y arriver, l’ex-chef de l’exécutif de la Tshuapa pense que tous les leaders de l’opposition particulièrement les candidats président de la République doivent s’unir pour trouver se choisir un candidat commun capable de faire face au représentant du Front Commun pour le Congo(FCC). Face au chao qui règne dans son propre camp où toute les tentatives tendant à trouver un candidat commun de l’opposition à la prochaine élection présidentielle, Marie-Josée Ifoku s’estime capable de conduire le navire opposition jusqu’à la victoire finale face au candidat du pouvoir. Parmi les atouts mis en évidence par la candidate, son énergie, sa féminité dans un pays qui compte plus de femmes que des hommes, son éducation chrétienne (évangéliste), son intégrité, sa volonté de pouvoir balayer l’ancienne classe politique et surtout sa vision claire pour le développement de son pays basée sur l’être humain.
En parlant justement du développement du pays, la candidate à la succession de Joseph Kabila a fait savoir que son projet de société prend en compte la souffrance de la population sur toutes ses formes et n’est pas à calquer sur le modèle ceux présentés jusqu’ici par d’autres candidats qui ne sont pas malheureusement différents de tous les projets gouvernementaux proposés depuis l’indépendance du pays.
Malgré sa volonté d’œuvrer pour l’unité de l’opposition en vue de maximiser les chances de l’emporter sur Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat du FCC à la prochaine élection présidentielle, Marie-Josée Ifoku s’inquiète de la manière dont le processus est mené d’où son appel à l’implication du Chef de l’Etat, Joseph Kabila en tant que garant du bon fonctionnement des institutions.
La Chef de file de l’Alliance des Elites pour un Nouveau Congo (AENC) dénonce singulièrement la discrimination positive d’Emmanuel Ramazani Shadary, par ailleurs candidat président de la République à l’instar des 21 qui bénéficie des privilèges exceptionnels contrairement aux autres prétendants à la Magistrature suprême. Marie-Josée Ifoku est convaincue qu’une intervention du Chef de l’Etat pour permettre d’inverser la tendance si la réellement que la volonté du numéro 1 congolais était d’être le premier dirigeant de son pays à avoir permis l’avènement d’une véritable démocratie avec la passation du pouvoir entre le président sortant et celui nouvellement élu.
Née à Kinshasa le 06 février 1965, Marie-Josée Ifoku Mputa Mpunga a fait ses preuves dans le secteur privé avant d’embrasser la politique. Elle est convaincue que la volonté politique et une bonne dose d’intégrité, peuvent suffire pour booster le développement de son pays qui peine à décoller depuis sa naissance il y 133 ans. Mère de 8 enfants, la candidate voudrait concentrer ses efforts sur le développement de la structure familiale objet de tous les maux.
Grace à sa vision recentrée l’éveil des consciences, la restauration de l’autorité de l’Etat (sous toutes ses formes), la lutte contre les inégalités basées sur le genre, la promotion de la dignité humaine, la relance économique, la distribution d’une justice et des richesses équitables, la candidate pense que la RDC peut décoller en si peu de temps. Autant d’initiatives que cette chevronnée de l’administration compte répercuter au niveau national, une fois élue présidente de la République. Reste à savoir si son appel de pied à ses collègues candidats sera attendu afin de maximiser ses chances de l’emporter.
La seule certitude pour le moment est que l’opposition va en ordre dispersé pour une élection à un tour et la perspective d’une candidature commune de la composante semble de plus en plus s’éloigner.
José-Junior Owawa

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com