Le Procureur général près la Cour Constitutionnelle s’est dit favorable à l’invalidation des candidatures de l’ancien Vice-président congolais Jean-Pierre Bemba et celui de l’ex-chef du gouvernement, Adolphe Muzito.
Le traitement des recours introduits par les candidats récusés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) à la prochaine élection présidentielle en République Démocratique du Congo avait commencé, vendredi 31 août dernier à la Cour Constitutionnelle.
L’audition des avocats du candidat président de la République pour le compte du Mouvement de Libération du Congo et des experts de la CENI s’est sont déroulées le jour même. Retransmises en direct sur les antennes de la Télévision nationale, ces audiences publiques au Palais de Justice de Kinshasa-Gombe étaient un moment propice pour les deux parties pour faire prévaloir leurs arguments devant la plus haute instance judiciaire du pays. Devant les juges, la défense de Jean-Pierre Bemba avait estimé que la CENI n’avait pas raison d’invalider la candidature de son client qui n’était que condamné au premier degré dans l’affaire de subornation de témoins. Le collectif d’avocats qui soutient l’ancien Vice-président congolais va plus dans ce dossier en démontrant à la Cour que l’infraction de subornation de témoins n’était pas comparable à la corruption. La défense a estimé donc, que Jean-Pierre Bemba devra être réhabilité au vue des éléments à la disposition de la Cour. Un argumentaire qui était loin de convaincre les experts de la CENI qui sont par ailleurs convaincus que le Sénateur congolais est bel et bien condamné pour subornation de témoins qui est en réalité une forme de corruption excipé dans l’article 10 de la loi électorale lié aux conditions d’inéligibilité. La démarche similaire a été menée par les avocats de l’ancien premier Ministre Adolphe Muzito. Bousculé de la liste des présidentiables par la CENI pour un conflit qui existerait entre lui et le Parti Lumumbiste Unifié qu’il considère comme étant son ancien parti, Muzito devra lui aussi attendre la décision de la Haute Cour. Après les plaidoyers des avocats, Adolphe Muzito, Jean-Pierre Bemba, Antoine Gizenga, et Jean-Paul Moka, ont vu l’avis du Ministère public tourner en leur défaveur, ce en dépit des arguments avancés par les collectifs de leurs avocats.
Ils sont donc, suspendus aux décisions des juges qui devront tomber dans le délai conformément à la loi, promettent les juges de la Cour constitutionnelle.
José-Junior Owawa

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
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