Le candidat président de la République, Noël Tshiani a officiellement présenté son « plan Marshall pour la reconstruction et le développement de la République Démocratique du Congo ». Cet ambitieux plan de développement se veut une réponse appropriée à la pauvreté endémique qui caractérise son pays depuis l’indépendance en 1960. Economiste de renommée internationale, ancien haut fonctionnaire de la Banque Mondiale, homme d’expérience, ce natif de Ngandajika dans l’actuelle province de Lomami nourrit l’ambition de porter la RDC au rang de pays développés d’ici 15 ans. Son plan de développement dont il prend soin de différencier avec un projet gouvernemental calqué sur un mandat politique s’articule sur 15 programmes à mettre en œuvre sur 15 années avec comme objectif de porter le Produit Intérieur Brut par Habitant, aujourd’hui de 800 dollars américains à 15 milles dollars. Devant ses invités de marque et anonymes venus auditionner son exposé, le leader du mouvement, « La Force du Changement » a promis de tout mettre en œuvre pour réussir ce pari aujourd’hui considéré comme de la chimère par ses détracteurs.
C’est à travers ces deux livres que le candidat-président de la République a pu faire connaitre ses ambitions pour la RDC. « La Force du Changement » ; « Aux grands maux, les grands remèdes : Un Plan Marshall pour la RDC », ces deux documents de référence ont été pour beaucoup dans la décision de ce fonctionnaire international de se porter candidat à la Magistrature suprême de son pays.
Ancien boursier de la République, Noël Tshiani se dit avoir été révolté par le sous-développement de son pays depuis son accession à l’indépendance. « La RDC est malade et victime depuis trop longtemps de nombreuses malheurs et fléaux tels que l’insécurité généralisée, les violences, les rébellions, les viols de femmes, le tribalisme, le népotisme, la corruption, l’impunité, l’injustice et les violations massives de droits humains », fait-il remarquer.
Noël Tshiani constate en outre que « Malgré l’abondance des ressources naturelles, la RDC est l’un de pays les moins développés du monde.» Ce technocrate qui refuse toujours d’être considéré comme un politicien conventionnel attribue la stagnation de l’économie congolaise à la mauvaise gouvernance du pays par les différents gouvernements qui se sont succédé depuis l’indépendance. « 85 % des revenus des ressources naturelles n’entrent pas dans le budget national, mais plutôt dans les poches des individus. Chaque année, la RDC perd 10 à 15 milliards de dollars sous forme de fraude fiscale et de détournement des fonds publics », explique-t-il devant l’auditoire. Il souligne également que cette situation prive à 90 % de la population l’accès à l’eau potable, à l’électricité et aux télécommunications.
Pour lutter contre le chômage de près de 85% de la population, la principale cause de la pauvreté qui touche 90% de la population réduisant ainsi l’espérance de vie à 50 ans, le candidat voudrait s’appuyer sur sa longue expérience accumulée dans plus de 80 pays à travers le monde.
Noël Tshiani, les 15 programmes du plan Marshall !
Acte 1 : La promotion de la paix, de la sécurité, de l’Etat de droit et de la démocratie est le premier programme du plan Marshall. Ici, 6 axes prioritaires sont envisagés. Il s’agit de rétablir l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du pays ; réformer les services de sécurité ; l’Etat et l’Administration publique ; assainir l’environnement politique par la réduction sensible de nombre de partis politiques ; instaurer une commission Vérité, Paix et réconciliation nationale et réformer la justice pour plus d’indépendance.
Acte 2 : Le deuxième programme du plan Marshall du candidat s’articule autour de la promotion de la bonne gouvernance et l’utilisation efficiente des ressources publiques. Noël Tshiani est convaincu que la mise en place d’une bonne gouvernance « commence par placer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut en le tenant responsable de ses actes dans la conduite des affaires de l’Etat.»
Ici, le candidat envisage de renforcer la prestation des institutions telles que la CENI, le parlement, les médias des organisations de la société civile et toute les autres institutions qui participent au processus d’inclusion et de réduction de compte en vue d’améliorer la gestion de finances publiques.
Acte 3 : Le troisième programme du plan Marshall proposé par le candidat se penche sur les ressources humaines. Concrètement, à ce niveau, Noël Tshiani propose d’opérer des réformes drastiques dans les secteurs de l’éducation et de la santé avec comme objectif « de transformer la RDC en un pool d’intelligence et de savoir-faire dans les domaines clé en rapport avec nos ressources naturelles » notamment. « Construire des hôpitaux modernes, créer et former des médecins et infirmiers en nombre suffisant, introduire un système d’assurance maladie universelle pour permettre à tout congolais d’avoir accès aux soins de santé dans le pays » font partie de ces réformes dans le secteur de la santé.
Acte 4 : La promotion de l’autosuffisance alimentaire, qui constitue le quatrième pilier de son plan passe par « le développement et la mécanisation de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ainsi que de la mise en valeur planifiée et ordonnée de nos forêts, de notre fleuve, de nos rivières et de nos lacs », explique-t-il. Acte 5 : « Promouvoir l’émergence de la finance nationale » permet au candidat d’étaler sa vision sur la réforme de la Banque Centrale du Congo. « La RDC doit réorganiser la finance nationale afin de la rendre plus congolaise, compétitive et diversifier », estime l’expert financier. Par cette réforme, le chef de fil de la FDC entend « offrir aux individus, aux entreprises, à l’Etat et aux provinces de produits et services financiers à même de satisfaire aux besoins de développement.»
« Promouvoir l’émergence d’un secteur privé national responsable ; favoriser la réalisation de grands travaux d’infrastructures ; favoriser et accélérer l’industrialisation du pays ; promouvoir l’intégration nationale et régionale ; le développement du tourisme et l’éclosion du secteur tertiaire ; changement des mentalités et la moralisation de la vie publique pour soutenir le développement ; l’image positive du pays ; protéger l’environnement pour la santé et la survie de la population ; mobiliser les ressources humaines et financières pour mettre en œuvre le plan Marshall », voilà autant de
chantiers déclinés un après l’autre par le candidat.
Concernant son programme de grands travaux, Noël Tshiani projette de « construire 243 villes et villages modernes à travers le pays » afin de créer les mêmes conditions partout pour lutter notamment contre l’exode rural des populations. L’industrialisation du pays envisagée par le candidat devra commencer notamment par la création de l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Industrialisation qui serait différente de l’actuelle ANAPI pour booster le secteur.
Pour financer le plan, le candidat compte mobiliser un budget de 20 milliards de dollars annuel pour le premier quinquennat. « De la sixième à la quinzième année du plan et après des reformes structurelles et institutionnelles profondes, nous tablerons sur un budget annuel qui atteindra en moyenne $45 milliards pour un total de $ 680 milliards sur 15 ans », promet le candidat avant d’ajouter que « ce budget est à mobiliser essentiellement sur des ressources intérieures en combattant la corruption.» Noël Tshiani rassure par ailleurs que « le reliquat proviendrait des investissements directs étrangers évalués à $5 milliards par an en moyenne pour un total de 75 milliards sur 15 ans et des contributions des bailleurs de fonds estimées à $3 milliards par an en moyenne pour un total de 45 milliards sur 15 ans. » Pour Noël Tshiani donc, une fois élu président de la République, il faudra mobiliser la bagatelle somme de $800 milliards pour financer le développement du pays.
José-Junior Owawa

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com