Comme initialement prévu, le meeting populaire des leaders de l’opposition politique a effectivement eu lieu samedi 29 septembre 2018, à la place triomphale dans la commune de Kasavubu. Des milliers de militantes et militants de différentes formations politiques initiatrices de cette activité ont pris d’assaut cette place devenue historique en République Démocratique du Congo. Comme un seul homme, les leaders des partis et regroupements politiques ont réitéré leur rejet de la machine à voter préconisée par la CENI, l’extirpation du fichier électoral des électeurs enrôles sans empreintes digitales qualifiés de fictifs, l’inclusivité du processus électoral et la libération des prisonniers politiques et des militants des mouvements citoyens. A tour de rôle, Vital Kamerhe, Freddy Matungulu, Martin Fayulu, Jean-Pierre Bemba, Moise Katumbi (par vidéo-conférence) et Félix Tshisekedi, ont réaffirmé leur détermination à œuvrer pour l’unité de l’opposition, l’unité qui devra déboucher dans les tous prochains jours à la désignation consensuelle d’un candidat commun de l’opposition conformément aux veoux et souhaits de militants à la base.

C’est un meeting qualifié d’historique non seulement par les organisateurs mais aussi par certains observateurs de la situation politique du pays. Alors que d’aucuns ne croyaient plus en la capacité des leaders de l’opposition de faire bloc autour d’un idéal commun et de mobiliser les masses, la date du samedi 29 septembre 2018, restera néanmoins, un mémorial pour plusieurs qui ont pu voir les 7 leaders politiques parler le même langage.

Jean-Pierre Bemba

Durant son intervention par téléphone, Jean-Pierre Bemba a notamment invité les candidats à une réunion dès le début de la semaine prochaine, « pour mettre en place un programme commun et enfin choisir le candidat au plus vite ». Il a par ailleurs désapprouvé l’usage de la machine à voter que ne cesse de vanter la centrale électorale.

Pour le leader du MLC, « nous devons mettre fin au régime de désolation installé en République Démocratique du Congo depuis 17 ans ». Jean-Pierre Bemba qui a été invalidé par la Commission Electorale Nationale Indépendante avait, au lendemain de la confirmation du rejet de sa candidature par la cour constitutionnelle, annoncé sa disponibilité à soutenir et nouer des alliances avec le candidat qui sera désigné par toute l’opposition.

Moise Katumbi

A l’instar de Bemba, Katumbi a aussi rejeté la machine à voter qu’il a qualifié une fois de plus de machine à voler et même d’outil de sorcellerie. Pour le Président de Ensemble pour le changement, la machine à voter est un outil conçu dans le but de faire gagner à tout prix le candidat du Front commun pour le Changement (FCC).

Martin Fayulu

Le président de l’Ecidé est allé dans le même sens, ajoutant que la CENI doit retirer les listes des « électeurs fictifs évalués à plus de 10 millions. Nous cherchons une alternative crédible (au pouvoir de Kabila), elle est dans l’opposition », a déclaré le candidat président de la République à l’élection du 23 décembre prochain.

Adolphe Muzito

Pour l’ancien premier ministre Muzito, la CENI est en train de préparer une « fraude massive », notamment à l’aide de la machine à voter. Il a appelé à une mobilisation générale pour son rejet pur et simple. Quant à la désignation du candidat commun, Adolphe Muzito préconise un débat de fond sur le programme commun que devra porter ce candidat. Il évoque aussi le temps de fédérer les électorats effectifs de différents candidats président de la République car leurs électorats, précise Muzito, « tout en appelant à l’unité, voudraient chacun que leur leader soit le candidat désigné et cachent parfois mal une certaine méfiance les uns vis-à-vis des autres ».

Vital Kamerhe

Le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) estime pour sa part qu’il y a « 5 principes qui vont aider l’opposition à arriver à la victoire, la flexibilité, la sincérité, la générosité, un candidat commun qui devra accepter de travailler avec tout le monde et la capacité d’assumer des charges d’Etat ».

Freddy Matungulu

Pour le leader du parti politique Congo Na Biso et candidat président de la République validé par la centrale électorale, l’opposition a devant elle plusieurs responsabilités. « L’opposition doit assumer les responsabilités lui laissées par feu Etienne Tshisekedi en vue de réussir l’alternance. Le processus électoral est truffé de beaucoup d’embûches, mais l’opposition doit y aller avec méthode. Ne pas céder aux manœuvres du régime qui, d’une part refuse l’appui de la communauté internationale, mais est incapable de faire le minimum pour le peuple congolais », a déclaré cet ancien ministre de finances pour qui, « le FCC monte des manœuvres pour court-circuler ce processus, mais nous ne pouvons pas nous laisser faire. Nous sommes membres de la communauté internationale, nous allons y rester parce que nous ne voulons pas que ce régime tue et pille sans témoin ».

Félix Tshisekedi

Le président national de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS)– a insisté sur la vraie unité des opposants tout en sensibilisant les militants de tous les partis au respect des leaders de l’opposition. « Sachez qu’à partir d’aujourd’hui, le camarade Jean-Pierre Bemba, le camarade Vital Kamerhe, le camarade Freddy Matungulu, le camarade Moïse Katumbi, le camarade Adolphe Muzito et Felix Tshisekedi, nous venons de constituer une seule famille. Si vous voulez insulter l’un d’entre nous, il faut nous insulter nous tous. Si vous voulez soutenir l’un d’entre nous, il faut nous soutenir nous tous », a-t-il exhorté.

Pour Fatshi, les leaders de l’opposition s’engagent aujourd’hui à ne pas trahir le peuple congolais qui a plus que jamais besoin de voir l’opposition être de plus en plus unie autour de mêmes idéaux.

GH

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *