La machine FCC se met désormais en branle. A l’approche des échéances électorales, la coalition dont Joseph Kabila est l’autorité morale et Emmanuel Ramazani Shadary est candidat à la présidentielle, annonce la tenue d’un meeting populaire samedi 27 octobre prochain. Ce rendez-vous politique qui aura pour théâtre le stade Tata Raphaël, sera l’occasion pour le Front Commun pour le Congo de présenter de manière solennelle son candidat en même temps qu’il donnera le coup d’envoi à une longue série d’activité politique.
Après sa création intervenue à l’issue de la signature de sa charte constitutive début Juillet, le Front Commun pour le Congo annonce sa première sortie publique. La plateforme tiendra un meeting populaire samedi 27 octobre prochain au stade Tata Raphaël. Cette annonce a été faite hier dimanche lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa par le Comité stratégique de cette coalition politique. C’est au cours du meeting à venir que le Front Commun pour le Congo va procéder à la présentation solennelle de son candidat commun à la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary. Pour cette plateforme politique, la date du 27 octobre prochain sera celle qui va ouvrir une autre série d’activités politiques lesquelles accompagnerons le FCC jusqu’aux élections du 23 décembre. Le face-à-face que le Comité stratégique a eu avec les professionnels de la presse a eu trois messages : D’abord, il s’est agi pour le Front Commun pour le Congo d’apporter la réponse à la question du silence observé depuis sa première conférence ; de fixer l’opinion sur sa position par rapport au processus électoral en cours et d’annoncer la suite de son programme d’action d’ici aux prochaines élections.
Du silence
Alors que l’actualité politique s’est bousculée pendant les deux derniers mois avec notamment la période de dépôt des candidatures à la CENI pour les élections législatives et la présidentielle mais aussi la résolution des contentieux autour de certaines candidatures, le Front Commun pour le Congo qui se veut « la seule force structurée » s’est assigné un devoir de réserve « républicaine » pendant cette période. Pour la coalition, ce silence est dû au fait que le FCC s’astreint à la « décence et au respect des normes établies ». Selon Néhemie Mwilanya, membre du Comité stratégique, le Front commun s’est gardé de prendre des positions intempestives en vue de ne pas interférer dans la délibération de la CENI et de la Cour Constitutionnelle, deux institutions indépendantes.
Maître Mwilanya Walondja a expliqué aussi que la plateforme dont il est membre, s’est imposé une réserve par rapport à la polémique née autour de la question de la machine à voter et des électeurs dont les empreintes avaient été illisibles. Pour le Front Commun pour le Congo, ces questions techniques relevant de la compétence exclusive de la CENI, il fallait donc « laisser à la centrale électorale le soin d’éclairer la lanterne de toutes les parties » avant de prendre une quelconque position.
Position du FCC
Il convient de dire que le processus électoral en RDC est loin de faire l’unanimité quant à sa conduite, aux détails et choix techniques qu’opère la commission électorale. Une forte polémique entoure la question de l’usage par la CENI de la machine à voter. Sur cette question précise, la Front Commun pour le Congo note que « la loi électorale oppose le vote électronique au vote à bulletin, à papier ». Le FCC souligne de ce fait que, la présence du bulletin papier dans la procédure de vote proposée et le recours du comptage manuel le rassure pleinement quant à la légalité et la transparence de ce mode de vote.
Par ailleurs, le Front Commun estime que la question des électeurs à empreintes illisibles ne saurait ébranler la crédibilité du fichier électoral dès lors que d’une part, l’empreinte digitale n’est qu’un mode parmi tant d’autres, d’identification des électeurs. Au sein de la « méga » plateforme, on ajoute même que « le palliatif à ce désagrément est suppléé par l’affichage des listes des électeurs qui permet d’identifier ceux qui pourraient être fictifs ». Aux yeux de cette famille politique qui a pour candidat président, Emmanuel Ramazani Shadary, il ne saurait plus être question d’une quelconque tergiversation. Le FCC annonce donc sa décision irrévocable de poursuivre son soutien au processus électoral en cours et de participer aux scrutins prévus le dimanche 23 décembre prochain. Les membres du Comité stratégique de la coalition ne se sont pas privés de lancer des piques à l’endroit de l’opposition laquelle, selon Henri Mova Sakanyi, reste enfermée dans un « réflexe Pavlovien » des refus systématiques et aveugles. « Ceux qui parlent de la machine à voter, cherchent en réalité le report des élections », a lancé le Vice-premier ministre. « Nous sommes en face d’une demande de transition qui ne dit pas son nom », ajoute Ingele Ifoto. Mova croit savoir d’ailleurs que certains dans l’opposition, manigancent une transition qu’ils nommeront « transition citoyenne ». Une idée que rejettent catégoriquement le Front Commun pour le Congo. Ce mouvement ne jure que par les élections dont il se dit sûr et certain de remporter. Le Front ajoute, en guise de piqûre de rappel que la contradiction fondamentale qui a opposé les parties au processus électoral depuis près trois ans s’analysait en termes de quatre postulats à savoir, le respect du calendrier électoral ; le respect des termes des mandats présidentiels ; la recherche d’un consensus électoral autour, entre autres du renouvellement du fichier électoral et des séquences des élections à organiser.
La plateforme estime que « tous ces préalables ont été accomplis », l’heure est dès lors à des actions d’envergure en vue d’une mobilisation générale à Kinshasa et dans les provinces.
Patrick Ilunga

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com