Le deuxième round des discussions entre les candidats président de la République et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) s’ouvre ce matin au siège de l’institution d’appui à la démocratie. Ils sont 21 à pouvoir rencontrer la Centrale Electorale, certes chacun avec ses préoccupations ou celles liées aux groupes respectifs. Ces préoccupations sont lésion que l’opinion ne semble en retenir qu’à peine trois d’entre elles, sans nul doute, les plus importantes du processus. L’usage de la machine à voter, la présence d’électeurs « fictifs » dans le fichier électoral, le financement du processus et la logistique électorale. Un cahier de charges qui semble tenir le processus en otage. La majorité des candidats étant en contradiction avec les options levées par la CENI. L’emploi de la machine à voter lors des prochaines élections étant la plus célèbre des problématiques posées par des candidats président de la République. Nous avons réussi à interroger l’un d’entre eux : Yves Mpunga. Dans cet échange, l’expert-candidat tente à sa manière de nous faire entrer dans l’antichambre de la salle de discussions « techniques » entre les deux parties.
Candidat-président de la République, Yves Mpunga est le porteur du projet de société de la plateforme politique dénommée, ‘’Première Force Politique’’. A 46 ans, Mpunga Mbomba serait peut-être le candidat le mieux lotis en Technologies de l’Information et de la Communication. Depuis son départ du pays au début des années 2000, le jeune informaticien congolais d’alors a mis à profit son séjour à l’étranger, notamment en Angola, aux Etats-Unis et au Portugal, pour collectionner de diplômes, certificats ou brevets dans le domaine des NTIC. Yves Mpunga en compte une dizaine, de quoi faire du candidat l’un des plus titrés de ce domaine.
Auteur de la thèse intitulée « les 6 dimensions de la tricherie avec la machine à voter » devenue célèbre aujourd’hui, le président du parti Politique ‘’Lutte pour un Congo Moderne (LMC)’’ ne rejette pas la machine à voter mais propose plutôt la « fiabilisation » du dispositif pour permettre au pays d’accéder dans l’aire de la modernisation, à l’image même de l’idéologie de son parti politique.
Pour Yves Mpunga, la première démarche à faire concernant la machine à voter, c’est d’identifier l’imprimeur des bulletins de vote. L’ambition étant de s’assurer de leur nombre réel pour éviter la tricherie. Ici, l’expert-candidat conseille aux autres prétendants à la magistrature suprême de veiller à ce que chaque bulletin de vote corresponde réellement à une machine à voter, le tout contrôlé par un filigrane appelé RFID (pour contrôler l’authenticité de la carte d’électeur, NDLR).
Yves Mpunga préconise aussi le déploiement des machines ayant servi à l’opération d’enrôlement dans tous les bureaux de vote, question de permettre au personnel commis aux opérations de vote de vérifier, à l’aide de code barre, l’authenticité de cartes d’électeurs de personnes enrôlées en vue de débusquer toute velléité de vote multiple.
L’expert qui regrette l’absence du fabriquant des machines à voter, « Miru System » sur la table des négociations pense que les informations sur l’architecture de la machine fournies par la firme sud-coréenne auraient permis aux candidats de poser un diagnostic objectif sur le dispositif.
Une absence qui n’a pas empêché le candidat-président de faire quelques révélations sur la composition de la machine. « On a vue qu’il y a des imprimantes techniques, des ports réseau de technologie 3G, le système d’exploitation Lunix et la base de données SQL Sever. « Cette base de données, par ailleurs monoposte, n’est utilisée que par les débutants en TIC. De par sa faible capacité de 500 Kb, elle est inappropriée pour une organisation comme la CENI », fait remarquer l’expert.
Mpunga Mbomba précise, en outre, que la base de données installée dans les machines à voter est la même utilisée dans des voitures et autres objets de ménage. « La difficulté de la base de données mise dans les machines à voter est qu’elle ne peut pas fonctionner en réseau du faite de sa faible capacité susceptible de cracher en cas d’abondance de données », enchaine le candidat-expert. Son autre grief sur la base de données de la machine à voter, l’absence d’un système de traçage de manipulations effectuées dans la machine.
Yves Mpunga espère bien que la CENI puisse disposer d’experts capables de répondre à toutes ces préoccupations. Parce que, selon lui, l’expertise en Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication requière un minimum de 7 ans d’expérience. « En NTIC, la qualification de junior est accordée à celui qui a fait 5 ans de travail dans le domaine et celle d’expert revient à celui qui a passé plus de 10 ans de travail dans le domaine. Mais celle de gourou est accordée à celui qui a plus », renseigne Yves Mpunga qui parle aussi de sa longue expérience de près de 20 ans dans le domaine des NTIC, une expérience mélangée à sa maîtrise des questions économiques, financières, administratives et en gestion.
Le candidat-président de la République garantit qu’aucun réaménagement des logiciels installés dans la machine à voter ne peut provoquer le report des élections dont il n’entend pas se retirer pour quelques motifs que ce soit. Yves Mpunga attribue ce discours d’une rallonge du processus électoral à cause de la « fiabilisation de la machine à voter à la vielle classe politique (Opposition comme Majorité) qui a échoué sur toute la ligne. Ces nonistes ont créés leurs pyramides. Mais la majorité silencieuse que je défends devra prendre ses responsabilités pour renverser les pyramides », conclut l’expert-candidat sur un ton grave.
José-Junior Owawa

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com