Le nouveau Président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a effectué sa première visite officielle à l’étranger. Le numéro 1 congolais a été en Angola où il a rencontré son homologue, Joao Lourenço. Les deux hommes qui ont eu un tête-à-tête au Palais présidentiel de Luanda ont aussi co-animé une conférence de presse dans laquelle plusieurs questions d’intérêts communs ont été invoquées. Le Chef de l’Etat congolais dont l’élection a été mal accueillie par la plupart des dirigeants de la sous-région, tenait à rassurer les partenaires de la République Démocratique du Congo (RDC) de sa volonté de pérenniser la coopération bi et multilatérale entre son pays et ses voisins notamment.

A la tête d’une forte délégation composée notamment du Vice-premier Ministre et Ministre des Affaires, Léonard She Okitundu, de Vital Kamerhe son Directeur de cabinet, le Chef de l’Etat avait quitté effectivement Kinshasa aux premières heures de la matinée d’hier mardi. A l’aéroport international de N’djili, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a été salué aux pieds de l’avion pars l’essentiel des responsables des forces de défense et de sécurité parmi lesquels, le Chef d’état-major général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), du Directeur général de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), du Chef de la Police Nationale Congolaise (PNC), pour ne citer que ceux-ci.

Une fois à Luanda, le Président de la République a été reçu par non seulement les officiels angolais mais aussi par des congolais résidant dans ce pays, principalement les combattants (militants) de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), la formation politique du Président.

Arrivé au Palais présidentiel accompagné de son premier cercle, le Chef de l’Etat a été vite reçu par son homologue. Un tête-à-tête de plusieurs minutes s’en est suivi avant la conférence de presse co-animée par les deux hommes d’Etat. Plusieurs questions d’intérêts communs ont été abordées par les deux présidents dont les pays partagent l’une de plus longues frontières communes de la sous-région.

RDC – Angola, des enjeux en scène !

Entre les deux pays, ce sont d’importants enjeux qui vont de la politique, la diplomatie, la sécurité l’économie jusqu’au social. Première puissance diplomatique, militaire et économique de la sous-région, le deuxième plus grand pays de l’Afrique subsaharienne est un allié traditionnel de la RDC. Fort de son armée et de son économie, l’Angola a toujours eu une certaine influence dans la sous-région de l’Afrique Australe. Sa voix de plus en plus audible, permet au premier producteur de l’Or de la sous-région d’avoir une place de choix dans les relations avec ses voisins.

Partageant une énorme frontière de plus de 2000 Km2 avec la RDC, Luanda tout comme Kinshasa se doivent la stabilité sécuritaire observée depuis quelques décennies. Accusée d’instrumentaliser les rébellions qui ont secoué le pouvoir d’Edouard Dos Santos, la RDC (ex Zaïre) a normalisé ses relations diplomatiques avec son voisin depuis la chute du Maréchal Mobutu. L’avènement des Kabila (Père et Fils) a permis aux deux pays de développer plusieurs accords de coopération bilatérale touchant tous les secteurs de la vie.


Hormis les crises migratoires et des réfugiés congolais expulsés de l’Angola qui ont toujours sapé les relations entre les deux pays, Kinshasa et Luanda ont souvent été présenté comme étant des partenaires de la sous-région. Félix Tshisekedi et Joao Lourenço, les deux héritiers des différends territoriaux liés notamment à l’exploitation du pétrole dans le bassin côtier devront aussi se pencher sur cette épineuse question trans-générationnelle.

Le Chef de l’Etat congolais dont la victoire était mise en doute notamment par le voisin angolais, a-t-il réussi à dissiper tout malentendu pour espérer se relancer ?

Tout porte à croire qu’au vue du caractère solennel de cette première visite à l’étranger, le nouveau Président congolais devra communier aussi avec Uhuru Kenyatta, le président du Kenya et avec Denis Sassou Ngesso, son homologue du Congo Brazzaville.

José-Junior Owawa

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