Après qu’il a été choisi comme candidat à la présidentielle de décembre prochain, Emmanuel Ramazani shadary a failli être au centre d’une débat «dévoyé » sur son éligibilité. Mais à peine lancée, la polémique a fait flop. La CENI qui s’est vu impliquée dans cette affaire, a tôt fait de recadrer les choses. Pendant ce temps, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie(PPRD) a tenu à réaffirmer qu’il est bien en phase avec le choix du chef de l’Etat. Le PPRD a aussi fait bloc derrière le candidat du Front Commun pour le Congo.
« Historique ! » Voilà comment une partie de la classe politique a qualifié l’acte posé par Joseph Kabila le 8 août dernier. En décidant de jeter son dévolu sur l’ancien Vice-premier ministre, le président de la république a mis en selle un candidat que personne n’attendait. Le fait de ne pas se porter candidat, contrairement à ce que d’aucuns redoutaient, le chef de l’Etat a suscité une avalanche de réactions positives en même temps qu’il a mis sous le projecteur son dauphin. Ce dernier, à peine, a-t-il déposé son dossier à la CENI, a vu son nom et son image être pris à partie, notamment dans les réseaux sociaux. Une partie de l’opposition ne l’a pas non plus ménagé. Chacun y est allé de son commentaire et de sa trouvaille pour railler celui qui portera les couleurs du Front Commun pour le Congo à la présidentielle du 23 décembre prochain. A priori, tout ceci semblait de bonne guère jusqu’ici. Mais le weekend dernier, une polémique d’une autre dimension a éclaté à Kinshasa sur une éventuelle inéligibilité d’Emmanuel Ramazani Shadary. Un tweet de Baudouin Mayo, secrétaire général de l’Union pour la Nation Congolaise, affirmait que « la candidature de Shadary a toutes les chances d’être déclarée irrecevable par la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, car déposée en violation de l’article 13 alinéa 2 de la loi électorale. Il aurait dû démissionner du PPRD, trois mois au moins avant le dépôt. Dura lex sed lex. La CENI à l’épreuve », conclut le tweet. Dans une sorte de réponse du berger à la bergère, le rapporteur de la centrale électorale a tenu à fixer les uns et les autres. Selon Jean-Pierre Kalamba, cette disposition a été élaguée de la loi électorale. « Il n’y a pas dans la loi électorale un quelconque article 13 qui parle de démission 3 mois avant ».
Du coup la polémique est retombée et une partie de la presse estime, caustique, que le secrétaire général de l’Union pour la Nation Congolaise a lancé « des cartouches mouillées sur le candidat du Front Commun pour le Congo ».
Voilà qui a mobilisé le parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie. Le parti présidentiel a signé un communiqué lundi dernier, pour réitérer son soutien et faire bloc autour de la candidature de Shadary. Par ce communiqué le PPRD tenait aussi à réaffirmer bel et bien qu’il reste en parfaite harmonie avec le choix de son autorité morale.
Sans faire allusion à la récente polémique, Le parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie PPRD dit remercier le président de la république, pour « la sagesse et la promotion de la démocratie en république démocratique du Congo. Le PPRD prend acte du consensus dégagé au sein du Front Commun pour le Congo autour de la personnalité de monsieur Emmanuel Ramazani Shadary en qualité de candidat indépendant à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018. Le PPRD annonce à l’opinion publique, tant nationale qu’internationale qu’il apportera tout son soutien au candidat indépendant, le camarade Emmanuel Ramazani Shadary jusqu’à la victoire finale. Le PPRD lance le même appel à toutes les forces politiques et sociales qui se reconnaissent dans la vision du président de la république, autorité morale du Front Commun pour le Congo», conclut le communiqué.
Patrick Ilunga

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com