Jamais accord politique n’a été confronté à autant de soubresauts que celui qui unit les deux grandes familles politiques de la République Démocratique du Congo (RDC), à savoir : le Front Commun pour le Congo (FCC) et la Coalition pour le Changement (CASH). Ledit accord est issu de la volonté politique des sociétaires de ces deux familles doit tenir compte des résultats des dernières élections organisées par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) le 30 décembre 2018. En effet, il ne se passe pas un jour sans prises de parole dans les médias qui sonnent l’hallali de celui-ci, prédisant une recomposition de la scène politique au profit d’autres forces. Cette situation a atteint un tel niveau de vraisemblance qu’il était facile de croire en l’éclatement d’une crise au sein des institutions. Comment ne pas tomber dans cette facilité du langage surtout pour ceux qui font du commerce des intentions une source d’informations ? Comment faire la part des choses entre les divergences antérieures relatives à une compétition politique, somme toute ardue, des convergences actuelles nées du réalisme et de l’attachement à la Nation ? Entre ces interrogations et les nécessités de la gestion de la Res publica, il est possible que des fissures puissent apparaitre dans l’armature de l’accord et que les opportunistes, vendeurs du chaos, s’insèrent dedans et donnent l’estocade. Géopolis Hebdo, trihebdomadaire d’informations générales et journal républicain accroché aux valeurs démocratiques, a voulu démêler les nœuds gordiens qui jettent une forme de chape de plomb sur le pays et qui découragent les « amis du Congo » dans cet élan. C’est pourquoi, votre tabloïd s’est approché de l’un des animateurs clés de cette famille politique, à savoir : Maître Néhémie Mwilanya Wilondja, Coordonnateur du FCC pour obtenir de lui des réponses aux multiples questions que se pose l’opinion publique.
rofesseur d’universités, avocat au Barreau près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, homme discret mais ferme et direct, Néhémie Mwilanya nous a accordé cet entretien exclusif pour répondre, selon lui, au besoin si possible des questions légitimes du peuple, objet et finalité de toutes les politiques publiques mises en place. Le FCC joue-t-il franc jeu dans cette coalition qui le relie au CASH ? Sans hésiter, le tout dernier Directeur de cabinet du Président de la République honoraire de la RDC, Joseph Kabila Kabange, a condamné cette tendance observée dans certains milieux à vouloir systématiquement diaboliser le FCC sans tenir compte des efforts consentis par cette famille politique. Selon cet érudit, « il n’y a pas d’agenda caché au FCC au regard des engagements pris au nom de la démocratie et pour la République ».
Et d’ajouter : « Nous sommes en train de construire une coalition pour que le pays puisse avancer et cela est faux de penser à un agenda caché au sein du FCC. Nous sommes des responsables politiques, nous assumons nos choix mais nous ne pouvons accepter de cautionner ceux qui ne ratent pas une occasion pour torpiller cette coalition. D’ailleurs, ils ne se cachent pas. Ils ne sont pas au FCC ».
Pour Mwilanya Wilondja, la résolution des problèmes des congolais sera au centre du Gouvernement de la coalition et les discussions pour son aboutissement sont très avancées, et l’opinion sera bientôt fixée quant à l’aboutissement de ces échanges.
Et au niveau de ce qui se dit sur la clé de répartition, il rappelle que les principes sont connus par les sociétaires de la coalition (Ndlr : FCC-CASH) et qu’il y a lieu d’être optimiste, car tout est mis en œuvre pour que ce Gouvernement soit au cœur de la résolution des problèmes des populations.
Quant à l’avenir de cette coalition, le Coordonnateur du FCC rappelle que les plus hauts responsables des familles politiques ont pris des décisions courageuses pour permettre au pays de connaitre une avancée significative dans son processus démocratique et le FCC, faut-il le rappeler, a décidé en toute liberté d’aller dans une coalition et non dans une cohabitation, pour faire honneur à cette parenté idéologique entre le FCC et CACH, et surtout pour donner une chance à la Nation d’avancer vers le progrès. Mais cette bonne résolution, dit-il, ne plait pas à tout le monde, car il constitue un noyau dur pour la formation d’un Etat puissant au cœur de l’Afrique. C’est pourquoi, cette coalition fait l’objet d’un complot de ceux qui n’ont jamais parié sur le Congo. Ces derniers ont décidé de briser le camp des nationalistes et ils s’évertuent dans un effort de plomber le processus.
Il est vrai que ces propos réservés n’ont pas tout dit. Maître Néhémie Mwilanya, homme pondéré, n’a pas voulu citer des noms, ni des personnes mais on peut comprendre à qui, il faisait allusion.
Adam Mwena Meji
Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com