Les chiffres ne cessent d’augmenter en ce qui concerne le carnage à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, depuis les affrontements entre les Forces armées congolaises et les forces militaires rwandaises soutenant le M23/AFC, qui ont conduit à son occupation par ces forces rebelles. Selon le ministre de la Santé, hygiène, prévention et prévoyance sociale, Samuel Roger Kamba, lors d’un briefing coanimé avec son collègue de la communication et médias Patrick Muyaya ce jeudi 27 février, aujourd’hui c’est au total 8500 morts, alors que les corps de plusieurs autres personnes mortes traînent cncore dans les morgue.

Ces chiffres affreux de 8500 morts pendant le carnage de Goma que livre ce jeudi le ministre Samuel Roger Kamba mettent en lumière les crimes insupportables orchestrés par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) soutenue par le régime de Kigali dans l’Est de la République démocratique du Congo. Des actes des violences qui exacerbent plusieurs crises dans la partie orientale du Congo, notamment dans les provincess du Nord et du Sud-Kivu.

« Nous avons déjà enterré plus de 8.500 personnes dans la ville de Goma. Nous avons encore une trentaine de morts dans nos morgues », a déclaré Samuel Roger Kamba, ministre de la santé lors de ce briefing presse consacré sur le bilan actualisé du carnage humanitaire de Goma. Au-delà des morts, il ya aussi plusieurs milliers des blessés qui sont comptabilisés. « En termes des blessés, nous sommes à 5. 587 blessés jusqu’à ce matin. Ça ne fait qu’augmenter au jour le jour » a ajouté le ministre de la Santé.

Après ces affrontements qui ont commencé le 27 janvier et se sont étendus sur quelques jours, les combattants du M23 continuent à semer la terreur dans la ville de Goma, voire dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu, en commettant des actes de violence extrême sur les populations civiles. Les chiffres du gouvernement donnent plus ou moins 10 morts chaque jour. « Rien que ces deux derniers jours, nous avons reçu 19 blessés par balle et nous avons eu 23 tués entre le 23 et le 25 février. Nous recevons en moyenne plus ou moins 10 tués par jour », a déclaré Samuel Roger Kamba. Dans les centres de santé, la situation est tout autre. Le ministre de la santé a fait remarquer qu’il est enregistré à ce jour un chiffre de 1500 morts dans les structures sanitaires.

Des brûlés vifs

A Goma, c’est l’incurie, l’atrocité et l’horreur qui ont pris rendez-vous contre les paisibles citoyens. La nuit du 25 au 26 février, selon plusieurs sources concordentes, les populations ont déploré, dans un  » nganda » (bar), des corps qui ont été brûlés. L’agence congolaise de presse rapporte que le drame s’est déroulé autour de 22h, heure de Goma. « les Rwandais viennent de brûler plus de 200 personnes, y compris les gérants, dans un nganda à Don Bosco, sous prétexte qu’ils seraient des voleurs », lit-on dans la dépêche de l’ACP.

Les populations de Goma vivent dans une forme de psychose permanente, craignant pour leurs vies, sous les menaces, les intimidations venant de la part de la force d’occupations du M23/AFC soutenue par le Rwanda. Ce pays autour duquel l’étau diplômatique ne fait que se resserrer, ne cesse visiblement de poursuivre son entreprise belliqueuse dans l’Est de la RDCongo.

A en croire le ministre Muyaya, il y a lieu de préciser que ces chiffres viennent de toutes les zones de santé de la province du Nord-Kivu. A Samuel Roger Kamba de renchérir que les équipes du gouvernement travaillent dans des conditions très difficiles où leurs téléphones sont surveillés et on essaie de savoir qu’elles sont les informations qu’ils nous donnent.

Des jeunes recrutés de force

Pour se renforcer, indique le docteur Kamba, la force militaire de Kigali à travers ses supplétifs, procède à des recrutements forcés dans les milieux des jeunes, même les élèves ne sont pas épargnés. Parmi les conséquences dévastatrices de cette situation sur le plan de l’éducation, il y a au total, 2 594 écoles ont été fermées, dont 1 483 au Nord-Kivu et 1 111 au Sud-Kivu, affectant 1 108 962 enfants. De nombreuses écoles ont été bombardées, détruites ou transformées en bases militaires par des groupes armés. La présence d’engins explosifs dans certaines écoles compromet gravement la sécurité des élèves et des enseignants. Dans une tragédie sans précédent, une école a même été transformée en cimetière, illustrant l’horreur et le désespoir qui frappent le secteur éducatif dans les zones de conflit.

Les autorités de Kinshasa, ayant engagé le pays sur plusieurs fronts pour la résolution de ce conflit; entre autres les fronts diplômatique, politique, judiciaire, médiatique, économique; prennent la Communauté internationale à témoin et l’appelle à plus d’actions en termes de sanctions contre Kigali, pour décourager l’action du Rwanda en République démocratique du Congo.

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