La SADC-EAC et la communauté d’Afrique de l’Est ont désigné l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo et l’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn Boshe comme facilitateurs du processus de paix en RDC. Les trois personnalités devront remettre en marche deux processus de paix en RDC, actuellement bloqués. Le processus de Luanda et celui de Nairobi qui ont été fusionnés en un seul processus, devraient être lancés à nouveau en vue de la restauration de la paix en RDC où les combats font rage. Il s’agira de relancer le dialogue entre d’une part le Rwanda et la RDC et de l’autre part, la RDC avec les groupes armés qui opèrent dans la partie orientale du pays, dont le M23.
Pour Uhuru Kenyatta, l’EAC et la SADC ont choisi de reconduire un leader qui bénéficie de la confiance des toutes les parties prenantes. Le bloc d’Afrique australe et le bloc de l’Est ont également fait le choix du sage Olusegun Obasanjo pour aider les belligérants à trouver la paix. Obasanjo a déjà été par le passé médiateur, en 2008 entre la RDC et le groupe armé CNDP, dont une partie des cadres avaient créé le M23 après la disparition du CNDP. En tant que envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Obasanjo avait mené un dialogue apaisé à l’Est du Congo. Kenyatta et Obasanjo, deux hommes d’expérience, seront aidés par l’ancien premier ministre éthiopien Hailemariam Boshe.
La nomination de ces trois personnalités est la suite de plusieurs recommandations découlant des réunions des chefs d’État et des experts, notamment les réunions préparatoires des chefs des forces de défense des États partenaires de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) tenues à Nairobi le 21 février 2025, la réunion des chefs des forces de défense de la SADC qui s’est tenue à Dar es Salaam, en Tanzanie. Ces réunions font suite à une directive du sommet conjoint des chefs d’État de la CAE et de la SADC, qui s’est tenu le 8 février 2025 à Dar Es-Salaam, en Tanzanie. Le groupe de travail des experts en défense de la CAE a tenu deux jours de discussions sur la situation dans l’est de la RDC. « La réunion a été guidée par six directives clés : cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et cessation des hostilités ; fourniture d’une aide humanitaire ; ouverture des principales voies d’approvisionnement ; élaboration d’un plan de sécurisation pour Goma et les zones environnantes ; réouverture immédiate de l’aéroport de Goma et conseils sur d’autres interventions de facilitation », lit-on dans le communiqué conjoint EAC- SADC.
Une réunion conjointe des chefs d’État majors EAC – SADC a également été tenue lundi 24 février à Dar- Es Salam. Cette réunion a précédé la réunion ministérielle conjointe prévue pour le 28 février 2025. Cette réunion devrait permettre de travailler sur les détails du cessez-le-feu.
La réunion des chefs d’état-major de l’EAC et de la SADC a permis quant à elle de discuter sur l’idée de faciliter un dialogue direct avec « les parties en conflit » et d’obtenir un engagement sur trois points, à savoir « la cessation des hostilités, « la cessation de l’expansion territoriale » des rebelles et l’autorisation du déploiement d’une équipe technique » mixte d’une quinzaine de membres, militaires et civils, de l’EAC, de la SADC et de la RDC pour évaluer la situation sécuritaire et humanitaire sur place.
Ces premières mesures doivent, dans un même temps, permettre la mise en place d’un « plan de sécurisation de Goma, de Bukavu et des zones environnantes ».

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com