La République Démocratique du Congo (RDC) à travers les élections du 23 décembre dernier, vient de traverser un moment historique. Le pays vient de vivre, il ya peu, sa première alternance pacifique de pouvoir entre le nouveau président Félix Antoine Tshisekedi et l’ancien président Joseph Kabila Kabange. Un ouf de soulagement d’avoir traversé la frontière avec beaucoup de satisfaction, mais quelque part l’inquiétude se vit, pensent plusieurs acteurs de la géostratégie. Mais pourquoi cette inquiétude, alors que les institutions de la république sont en train de se mettre en place, s’interrogent –ils ? La RDC n’est pas n’importe quel pays, au cœur de l’Afrique, elle a été et est toujours au cœur des enjeux et défis géostratégiques du continent .De quoi susciter l’intérêt des plusieurs acteurs.
Ce qui apparait souvent en surface est peut être pacifique mais c’est au fond qu’il ya quelque chose. Il faut donc aller au-delà de cette apparence pour aller scruter les horizons et déterminer si danger y est encore sur le processus. Et si danger il y a, de quelle nature est ce danger et que pourrait être les acteurs de ce bouleversement ? Ce qui s’est passé en RDC n’a pas laissé indifférente l’intelligence africaine, et désormais à ce rendez-vous du développement de ce grand pays au centre de l’Afrique, s’invitent les nouveaux acteurs panafricains. Et parmi eux, les meilleurs, ceux qui ont accepté de s’engager dans le panafricanisme, qui désormais s’intéressent de prêt à la situation de la RDC.
Invités sur le plateau de l’émission « Droit à la parole », présentée par William Albert Kalengay, ces panafricanistes, n’ont aménagé aucun effort pour trouver des mots durs à l’égard d’une partie du monde qu’ils considèrent comme prédateurs de la RDC.
Il s’agit de Banda Kani André, Guy Nfondop, Linus Fogap, respectivement président du nouveau mouvement populaire, correspondant International d’Afrique Media, président de la jeunesse panafricaine .Tous, armés d’une grande volonté à défendre cette Afrique terre nourricière, Afrique berceau de l’humanité mais l’Afrique qui peine à se doter d’un destin de puissance.
A la question du présentateur, de savoir est-ce que c’est à raison pour les congolais de s’inquiéter du processus ou il s’agit simplement de la fixation ?
Pour Banda Kani André, il y a des raisons fondamentales de s’inquiéter parce que le scenario actuel, dit il, « me rappelle un scenario historique. Il existe en Afrique une maladie du présentisme, qui fait croire aux gens que les formules d’aujourd’hui tombent du ciel. On ne peut pas comprendre ce phénomène si on ne s’inscrit pas dans le processus historique .Aujourd’hui, une partie du monde à double visage a décider que nous ne sommes pas des êtres humains et nous à notre tour, nous nous sommes décidés de se battre contre cela ».Et de poursuivre, « la dialectique pour nous maintenir dans l’esclavage produit deux types d’êtres humains les collabos « les traitres » et les résistants .Ce qui se passe en RDC, cette alternance qui se distingue des autres par son contenu et la résonance qu’elle a dégagée dans tout le continent et dans le monde est particulière, elle est particulière pourquoi ?Tout simplement parce que le président sortant a inscrit sa succession dans le patriotisme et dans la continuité de l’œuvre de Lumumba et des grands héros congolais ». Il aussi rappeler par les faits historiques que « Cette période rappelle tout de même la période entre Lumuba et Kasavubu, comme elle a été mal gérée à cause de l’ingérence extérieure, ça avait débouché sur un coup d’Etat du président Mobutu. »
« Malheureusement, aujourd’hui, nous sommes encore dans cette situation où le Congo appartient à tout le monde, sauf aux congolais, ça doit s’arrêter. »S’exclame-t-il. Il faut alors s’inquiéter, mais pourquoi ? », S’interroge-t-il ? Et de répondre, « parce que ceux-là qui ont fait de la RDC depuis Léopold 2, leur propriété par des voies connues, ont signé un pacte de piller le pays de manière à ce que les congolais ne jouissent pas du trésor que Dieu leurs a donné ». Et ça, poursuit-il, « on le voit à l’œuvre âpres cette alternance historique, ils sont en train de tout faire pour opposer le président Tshisekedi au président sortant ». Entant qu’africain, « nous sommes fier de ce processus mais aussi inquiet parce que la pression exercée pour allumer le feu entre le président sortant et le président Felix Tshisekedi n’est pas de bonne augure pour le Congo, mais nous sommes optimistes parce que la maturité du peuple congolais à la faveur de ce processus et la maturité dont a fait preuve les deux dirigeants, conduisent à croire qui ne réussiront pas », croit savoir ce panafricaniste.
Pour Guy Nfondop, lui qui a été au cœur du processus électoral congolais, sur la même lancée de la nature du danger qui plane sur la RDC, estime de son point de vue qu’il ya effectivement de quoi s’inquiéter parce que c’est le grand jeu, la RDC étant elle-même le cœur de ce grand jeu aujourd’hui en Afrique avec deux courants, d’un coté les néo-occidentaux c’est à dire ceux qui ont été formatés en occident et qui ont pour mission de préserver les intérêts de l’occident et d’un autre coté les néo panafricanistes ceux qui ont décidé de se mettre du coté du peuple pour que le peuple gagne. Ces deux groupes sont en interaction, dont chacun est instrumentalisé, les pro- occidentaux par l’occident et les néo panafricanistes instrumentalisés à volonté par le peuple qui demande à avoir sa quote-part, renseigne le journaliste panafricaniste.
Il estime qu’Il ya donc raison de s’inquiéter parce qu’il y a un affrontement entre les deux groupes. « Gagner, celui qui aura suffisamment combattu. Si c’est les néo-panafricanistes, cela voudrait dire que le peuple a gagné parce que eux voudraient défendre la dignité du peuple congolais ».Si l’interaction aboutit à l’arriver du courant des pro-occidentaux ça veut dire qu’on devra tout recommencer c’est-à-dire le peuple va recommencer comme à l’époque de Kasa-Vubu, à avoir un pays qui ne lui appartient pas, les ressources naturelles qui ne seront pas les leurs », alerte ce jeune panafricaniste.
A la question de savoir comment la jeunesse perçoit-elle au niveau africain ce paradoxe d’une Afrique partagée entre les maitres du hier et les demandeurs d’aujourd’hui, Linus Fogap, président de la jeunesse panafricaine, qui a d’abord salué avec révérence et déférence, Joseph Kabila, estime quand à lui que l’alternance qu’a connue la RDC est à féliciter et un exemple qu’il faut valoriser entant que jeune, parce que l’avenir de demain c’est la jeunesse. Et que demain les jeunes qui aspirent demain à la chose publique puissent comprendre que c’est par ce genre de mécanisme qu’il faudra développer l’Afrique .Ce jeune aux idéologies panafricaines a rappelé par ailleurs que la logique en tant que jeune est « la préservation des acquis et la pérennisation de la stabilité ».
Dans leurs engagements de cœur entant qu’africains, tous ont déclaré que pour eux, Joseph Kabila est un héros et que Félix Tshisekedi est l’incarnation même de l’alternance démocratique et que le peuple congolais est un grand peuple qui fait honneur aux africains.
Paulin Muembo

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com
Si je soutiens la réaction de monsieur Banda Kani André c’est une réaction légitime. Si tous les Africains pouvaient avoir sa pensée je pense que nous allons sortir de l’indépendance parce que pour moi l’Afrique n’est pas indépendante. Les premiers dirigeants Africains étaient des hommes qui sont animés par l’esprit de développement et de changement. Dès lors que ceux-ci veulent protèger les ressources naturelles, ils sont chassés du pouvoir ou encore assassinés. Que les Africains arrêtent de se faire la guerre qui est toujours orchestre par d’autres. Il est temps de penser à la construction de l’Afrique. La trahison est le propre d’un homme incapable. Alors que les vrais hommes montrent leurs compétences dans les idéologies nationalistes ou panafricaniste. Les vrais hommes aussi c’est le respect des mandats.