Dans un tourbillon d’accusations et de déclarations tapageuses, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et son émissaire bruyant, Monseigneur Donatien Nshole, placent désormais leur crédibilité sur une chausse-trappe : une soi-disant persécution des Swahiliphones à Kinshasa. Pourtant, à y regarder de plus près, l’air est saturé de questions sans réponse.
Où sont les preuves, Monseigneur Nshole? Demandons-nous alors : des noms, des lieux, des dates, et des fréquences ! Ce sont les bases lorsqu’on brandit des accusations aussi graves. Confronté à ces squelettes déformés de vérité, Monseigneur Nshole se doit de sortir du bois de l’ambiguïté. A-t-on vu ne serait-ce qu’une image tangible, un cliché, un club de tortionnaires ?
Ou a-t-on entendu un témoignage qui révèlerait ces prétendues chasses orchestrées contre les Baswahili à Kinshasa ? Jusqu’à preuve du contraire, ces allégations ne semblent être que de l’air chaud dispersé au gré de vents politiques. La CENCO, censée être un pilier d’unité, risque aujourd’hui de jouer le rôle du faiseur de division en se faisant l’écho de ces accusations tout à fait infondées.
Cette institution jadis respectée pourrait bien inoculer dans le tissu social congolais les germes d’un venin fratricide dont nul ne veut. La responsabilité de cultiver la paix et la cohésion sociale réside lourdement sur les épaules de ceux qui prétendent marcher dans les pas des apôtres. Alors pourquoi introduire le spectre d’une guerre civile en ces temps si troublés ?
Paradoxalement, la voix de Monseigneur Donatien Nshole devient subitement inaudible lorsqu’il s’agit de dénoncer les massacres des Congolais par les milices et les terroristes rwandais du RDF/M23/AFC. Ce double standard criant pose la question : pourquoi un tel silence assourdissant face aux véritables menaces qui pèsent sur le peuple congolais ?
La cécité de Monseigneur Nshole face aux carnages quotidiens et méthodiques à Goma, à Bukavu mais aussi dans tous les autres territoires occupés par les terroristes Rwandais intrigue. Il serait peut-être temps de faire sienne la sagesse populaire qui prône l’équité dans l’indignation. Une prestation de plus dans la désillusion : la CENCO, dirigée par ses parangons, a l’occasion de rectifier son cap.
Pour rester fidèles à leur mission divine, ils seraient bien inspirés d’abandonner l’ornière de la division pour insuffler l’espoir et l’unité. Car, au-delà du tumulte, les Congolais méritent de vivre ensemble dans une harmonie qui transcende les vaines tentatives de discorde artificielle. La RDC est une mosaïque qui a juré de demeurer unie malgré les vicissitudes.

Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR