Comme une déflagration, la nouvelle d’un naufrage sur le Lac Kivu est venue ternir quelque peu la fête réservée au chef de l’Etat par les populations de l’Est, une nouvelle parmi les plus mauvaises qui soient, car elle pouvait être évitée si la rigueur et le respect des normes faisaient le souci quotidien des différents acteurs impliqués dans le transport lacustre. 150 disparus, c’est un chiffre important et qui exige une enquête rapide et profonde pour établir les responsabilités. Car trop c’est trop si des vies humaines sont prises en charge avec tant des précautions précaires au point de faire de ce lac, un espace des larmes où se manifestent toutes les impuissances. Le Président Tshisekedi qui s’est rendu sur les lieux a décidé de décréter un deuil de un jour en mémoire des victimes de cet accident. Evitable ? Oui car le bâtiment qui a coulé, et c’est d’ailleurs ce qui frappe quand on entend des témoins en parler, c’est une embarcation et non un bateau, la différence est dans les capacités techniques et sécuritaires. Comment alors des personnes même si on cherche du gain peuvent prendre sur une embarcation de fortune autant des personnes et exposer leur vie aux aléas de ce Lac qui est puissant ?
Ce sont des questions et d’autres qui méritent des réponses au-delà du deuil et de la tragédie qui frappent toute la Nation au travers de ces 142 familles endeuillées.
Le Président Félix Tshisekedi s’est rendu à Mukwidja (Kalehe), à 114 kilomètres de Bukavu au Sud-Kivu et selon l’Administrateur du Territoire de Kalehe, Muamba Cibwabwa, 49 personnes étaient inscrites dans le manifeste de l’embarcation qui a causé une centaine de morts. 1000 bouées de sauvetage ont été remis par Félix Tshisekedi et promesse fut faite par le Président congolais d’ériger quatre nouveaux ports dans la région
Le bilan définitif du chavirement d’une embarcation motorisée, lundi 15 avril sur le lac Kivu (Sud-Kivu), n’est toujours pas connu. Les recherches continuent et certains corps ont été récupérés par les pécheurs. Les premières informations évoquent un bilan d’une centaine de morts. Felix Tshisekedi, qui s’est rendu à Mukwidja, parle d’une centaine de famille endeuillées ».
« Plus de 142 familles endeuillées, c’est pratiquement tout le territoire qui est ébranlé. Sachez que nous sommes conscients des difficultés qui sont les vôtres. Nous avons pris quelques décisions d’urgence pour le court terme. Pour le long terme, nous allons voir comment éviter ces drames à l’avenir », a-t-il dit s’adressant à la population de Mukwidja.
« Nous allons construire quatre ports ici. Cela évitera évidemment de pouvoir embarquer les gens sur des embarcations de fortune. Ainsi ne pourront accoster ici, que les grands bateaux qui sont plus sécurisés », a-t-il déclaré.
Le président a touché du doigt la problématique de la désorganisation de ce secteur qui est laissé aux privés qui par essence sont à la poursuite du gain. Le transport est un domaine qui doit intéresser l’Etat au plus haut point, car le développement d’une Nation dépend aussi de la mobilité de sa population, sinon c’est un système ankylosé qui va détériorer les fondements de toute une économie.
Robert Tanzey

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com