Le Chef de fil de la coalition Front Commun pour le Congo (FCC), Joseph Kabila Kabange a de nouveau échangé avec les élus de sa plate-forme politique, le mercredi dernier à Kingakati. Cette rencontre inhabituelle a été diversement commentée dans la classe politique congolaise. L’ancien Chef de l’Etat congolais est surtout fustigé par la posture de sa démarche qui semble s’apparenter à celle d’un Président en fonction alors qu’il n’était plus au pouvoir. De quoi a-t-il parlé avec les cadres de sa coalition ? Pour quelle raison devrait-il le faire au nez et à la barbe de son prédécesseur, Félix-Antoine Tshisekedi ? Voilà autant de réponses qui taraudent les esprits.

 

Après les élus provinciaux et nationaux il y a quelques semaines, l’ancien Président de la République Démocratique du Congo (RDC) a convié mercredi dernier, tous les nouveaux et quelques anciens gouverneurs de provinces dans sa célèbre ferme privée de Kingakati située dans la partie Est de la ville de Kinshasa. Cette rencontre, une première du genre pour l’ancien Chef de l’État est vue par certains comme une sorte de tacle politique à l’encontre de son allié Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, son successeur à la présidence du pays.

Une analyse réfutée par certains kabilistes qui estiment que Joseph Kabila a organisé cette rencontre en sa qualité d’Autorité morale du FCC. « Loin de tout débat autour de la visite des gouverneurs FCC chez Joseph Kabila Kabange, l’opinion ne devrait pas s’en offusquer lorsque les élus d’une famille politique rendent visite à leur Chef et Autorité Morale, pour recevoir des félicitations, des conseils et éventuellement des orientations par rapport à leurs charges actuelles. C’est seulement en ces qualités-là que cette rencontre a eu lieu et rien d’autres», se défend Dieudonné Mwenze, cadre du FCC. Selon une autre source proche du dossier, Joseph Kabila avait voulu, par cette rencontre, faire connaissance avec les nouveaux gouverneurs dont la plupart ont été élus comme indépendants parce qu’ayant été en contradiction avec la ligne de la plateforme FCC.

Un observateur de la vie politique congolaise croit savoir qu’il était plutôt question pour Joseph Kabila de s’assurer de la loyauté des nouveaux gouverneurs en sa personne, lui qui en a plus que besoin pour peser dans des éventuelles discussions avec son partenaire du Cap pour le Changement (CACH), Félix-Antoine Tshisekedi. Selon une source de nos confrères de la Radio Okapi, Joseph Kabila a surtout demandé à ses interlocuteurs à travailler en parfaite collaboration avec les Institutions nationales, en premier lieu le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Il les appelle aussi à rester proches de la population dans la prise en compte et la résolution de ses problèmes de chaque jour.


Aux anciens gouverneurs, Joseph Kabila a adressé ses remerciements pour le travail accompli pour la nation, sous les couleurs du FCC, souvent, a-t-il dit, « dans des conditions très difficiles ».
L’autorité morale du Front commun pour le Congo a par ailleurs félicité les nouveaux gouverneurs, en leur prodiguant quelques conseils. Il leur a notamment demandé de prendre en compte l’esprit de la coalition constituée avec le CACH, le regroupement politique de l’actuel chef de l’Etat, et de travailler par conséquent en parfaite collaboration avec les Institutions nationales, en premier lieu le chef de l’Etat Felix Tshisekedi, dont ils seront les représentants dans leurs provinces.

Il a terminé son propos en insistant sur la nécessité pour tous ces représentants du FCC de rester proches de la population et d’œuvrer à la résolution de ses problèmes quotidiens. Au sujet de la rencontre, aucun gouverneur élu n’a voulu répondre à nos questions. « Cher ami, je vous propose de nous rencontrer même demain pour parler de ça», m’a répondu gentiment un gouverneur sous le couvert d’anonymat. Pour un autre plutôt sur la défensive : « ce sont des questions purement stratégiques qui ont été abordées. Je ne vois pas comment je vous en parlerait surtout par téléphone», s’alarme-t-il.
Pour l’heure, l’opinion reste suspendue dans l’attente du nouveau gouvernement qui devra donner plus de lisibilité à ce qui concerne les équilibres des forces entre les différentes parties.

José-Junior Owawa

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