La tension semble montée d’un cran au sein du Mouvement de Libération du Congo, le MLC, la formation politique de Jean-Pierre Bemba Gombo. Alors que l’opinion reste suspendue à l’avis de la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, qui doit se prononcer sur la validité ou non de la candidature du Sénateur de l’opposition à la prochaine élection présidentielle en République Démocratique du Congo, le MLC affirme détenir des informations sur le complot du pouvoir voulant à écarter l’ancien Vice-président congolais de la course au motif qu’il serait définitivement condamné pour « subornation » vue par la Majorité présidentielle, MP, comme étant de la « corruption » invoquée par la loi électorale.
Lors d’une matinée politique organisée, hier jeudi 16 août, au siège provincial du parti à Kinshasa, la Secrétaire Général du MLC, Eve Bazaïba a révélé que des stratégies visant à sceller le sort du leader de leur mouvement étaient en cours au sein de la Majorité présidentielle.
La députée nationale de l’opposition et Coordonnatrice du Front pour le Respect de la Constitution, FRC, souligne que le schéma pour les détracteurs de Jean-Pierre Bemba consiste à déclarer irrecevable sa candidature, soit au premier degré à la Commission Electorale nationale Indépendante, CENI, soit au second à la Cour Constitutionnelle.
Une éventualité que Bazaïba Masudi n’entend pas laisser se réaliser. Juriste de formation, Eve Bazaïba a fait savoir aux militants du parti venus de quatre coins de la capitale qu’assimiler l’infraction de la « subornation des témoins » à la « corruption » relève tout simplement de la confusion.
Pour ce faire, Eve Bazaïba fait remarquer que la « corruption » et la « subornation de témoins » sont deux délits distincts classés comme tels dans le Code pénal congolais que par le Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale, CPI. Pour le numéro 2 du MLC donc, toute « interprétation analogique » de cette affaire risque de désorienter l’opinion. Raison pour laquelle, elle n’a pas hésité de critiquer les propos de l’ancien avocat-conseil de Jean-Pierre Bemba, Me Aimé Kilolo et du pénaliste congolais, Raphaël Nyabirungu qui tentent d’associer les deux infractions pour incriminer Jean-Pierre Bemba.
Eve Bazaïba qui voit dernière ce dossier une « main politique visant à éliminer » un adversaire politique, interpelle la CENI et les autorités en place pour que ne soit que le droit. « Ce n’est pas une faveur que nous demandons mais nous voulons que le droit soit effectivement dit », a-t-elle lâché aux militants du parti, la peur au ventre mais surtout déterminés.
Une attitude qui était venue conforter l’optimisme de celle que l’on préfère appeler « Mwasi-Mobali » (un surnom affectif pour reconnaitre la vivacité de l’actrice politique). Sur un ton grave, Eve Bazaïba a invité les membres de son parti, cadres et militants, à demeurer vigilants jusqu’à la publication de la liste définitive des candidats Présidents de la République.
Acquitté dans l’affaire principale qu’il opposait depuis 2008 au procureur de la CPI pour des atrocités commises par ses militaires déployés en République Centrafricaine entre 2002-2003, Jean-Pierre Bemba a été condamné par la même juridiction pour « subornation de témoins ». En attendant la fixation de la peine, l’homme politique congolais est revenu au pays en début du mois où il a pu déposer sa candidature pour la prochaine élection présidentielle.
Jose-Junior Owawa

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
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