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Le président du Mouvement de Libération du Congo (MLC) est un homme aux multiples dimensions et depuis son retour de la Haye, Jean-  Pierre Bemba a adopté une attitude et un mode de vie publique qui défient les analystes car autant il était un orateur puissant entre 1998 et 2006, aujourd’hui, il est d’un calme sidérant.

Pourquoi se posent la question ceux qui s’intéressent aux phénomènes politiques ? Il a acquis une dimension politique de premier plan, il a fait le tour du propriétaire et le temps d’un cycle politique que d’autres font une vie entière.

Comment pouvez-vous imaginer que cet homme politique de premier plan ayant conduit avec succès une rébellion, a participé au processus de paix de Sun-city, est devenu vice-président de la république pendant près de quatre ans; a été élu sénateur avant d’affronter victorieusement la Cour pénale internationale, puisse observer un silence aussi parlant sans attirer l’attention des analystes ?

Jean Pierre Bemba est revenu au pays et n’a pas pu se présenter aux élections de 2018. Apres celle-ci et au regard de l’étape de Genève, il s’est retrouvé dans le présidium de Lamuka avec Martin Fayulu, Adolphe Muzito; Moise Katumbi.

Ce groupe s’était positionné comme un groupe d’opposition face à la coalition FCC-CACH.

Avec une direction tournante, on se souvient des prises de position de cette plateforme jusqu’à la fin de la coalition FCC CACH.

Jean Pierre Bemba a répondu favorablement à l’appel du Président Tshisekedi qui voulait consulter les congolais au lendemain de cette rupture.

Lui et son collègue de l’Ensemble, ont accepté de se joindre à Tshisekedi pour créer l’Union Sacrée.

Deux actes majeurs; pas un de plus, pas de gaspillage d’énergie ni de spéculation, il a décidé au regard de son analyse que le moment était venu pour répondre à l’appel républicain contenu dans l’offre présidentielle.

Et puis, vint le gouvernement et sa mise en place. Alors que les bruits de couloirs le voyaient à la primature, le chairman a par contre délégué des personnalités de premier plan au gouvernement entre autres Eve Bazaiba à l’environnement en qualité de Vice-Premier ministre. Toujours rien sur son avenir, Jean Pierre Bemba reste silencieux, mais travaille en profondeur pour restaurer les forces de sa base.

Il voyage beaucoup à l’intérieur et restitue peu à peu les éléments constitutifs de son empire économique. Mais sur aucune déclaration et surtout aucune polémique sur les questions qui fâchent. Même quand la rumeur lui dit fâché sur la gestion de la CENI, il ne dit rien et fait profil bas.

Ce qui est contraire au tempérament  de lion qu’on lui connait.

C’est pour cela que certaines personnes estiment qu’il va certainement prendre la parole dans les mois qui viennent pour soit se présenter lui-même au scrutin présidentiel, soit soutenir un candidat après lui avoir donné ses conditions.

Deux préalables sont nécessaires, le premier, il doit se rassurer que les problèmes judiciaires évoqués par l’administration Kabila sont dépassés sinon comment les évacuer. Le second préalable est de discuter avec son allié de l’union sacrée le Chef de l’Etat qui, lui, s’est déjà prononcé pour un deuxième mandat.

Si Jamais ces étapes sont franchies, il peut compter sur des millions des voix des congolais qui sont situées dans plusieurs strates notamment les nostalgiques de l’époque du maréchal, les fanatiques de l’Armée de libération du Congo, les grandes forces sociales de l’ouest qui voient en lui un champion. Cela va demander des alliances de base, des discours de fond sur des agrégats d’intérêts dans le fin fond du congo.

Jean Pierre Bemba est l’expert des territoires, le leader des peuples restés proches de leur terroir. Et il suffit de se rappeler combien son programme de 2006 était complet, il était capable de vous donner le nombre des groupes électrogènes qu’il fallait avoir pour activer un processus d’accès à l’énergie dans l’arrière-pays.

Homme des dossiers, il a eu le temps de mûrir ses convictions et surtout de renforcer son carnet d’adresse qui s’étend désormais au-delà des frontières nationales et qui touche certaines têtes couronnées du monde. Quel que soit la décision qu’il prendra, Jean-Pierre Bemba sera une équation essentielle dans la formulation des élections à venir.

WAK

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