Désormais le pouvoir, on peut l’exercer et en sortir avec sourire, sans amertume. Depuis que l’ancien Chef de l’Etat a inauguré cette voie, le cycle à l’ancienne a été brisé. S’inscrivant dans cette logique, le premier ministre a réuni autour de lui les membres de son gouvernement dimanche 7 avril 2019 au Romeo golf, question de faire des adieux après deux années de travail acharné d’où l’équipe de Tshibala dit sortir avec le sentiment du devoir accompli.

Bruno Tshibala et les membres de son gouvernement s’apprêtent à rendre le tablier à la suite de la fin de leur mission avec l’installation des institutions issues des urnes. Le premier ministre a, à cet effet, organisé une rencontre festive au Romeo Golf pour faire les adieux. Alors que plusieurs ne donnaient que très peu de chances au chef de l’exécutif lorsqu’il avait été nommé (avril 2017) à la tête du gouvernement d’Union Nationale au regard des défis qui étaient les leur et les embuches qui se dressaient sur le chemin des élections, Tshibala Nzenzhe a su piloter une équipe qui a réussi à financer les élections. C’est donc avec le sentiment du devoir accompli que ce socialiste convaincu a réuni autour de lui, les membres de son gouvernement, des députés, des ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques afin de faire ses adieux.

Pour Bruno Tshibala, il était nullement question de partir sans crier gare comme s’il fallait dissimuler une déconvenue ou comme s’il y avait à nourrir une quelconque amertume. Après avoir accompli les missions qui leur ont été confiées, il était important, à l’instar de l’ancien président de la république, de partir la tête haute, avec sourire. Le chef de l’exécutif qui note que le gouvernement qu’il a dirigé, a permis de « briser le cycle de malédiction », celle des échecs à répétition et des tripatouillages de textes pour s’éterniser au pouvoir, se félicite de ce que la RDC a rejoint « le cercle très fermé de pays normaux où se réalisent l’alternance dans la stabilité.» Pour Tshibala, la rencontre festive de dimanche dernier, était donc un moment de joie, « la joie de l’accouchement.»

Mais comment peut-on célébrer la naissance sans rendre hommage aux artisans de l’heureux évènement, s’est interrogé le premier ministre. Le chef de l’exécutif embraye en rendant « un hommage mérité » à l’ancien président de la république Joseph Kabila Kabange. « Un homme qui symbolise à lui tout seul cette réalisation historique », dixit Tshibala. Avant d’ajouter que si « l’accord du 31 décembre 2016 a permis la mise en place du Gouvernement d’Union Nationale, force est de constater qu’il est l’aboutissement d’un long cycle des négociations et compromis dont Joseph Kabila est l’artisan depuis sa prise de pouvoir très jeune en janvier 2001.»

Toujours en guise d’hommage à l’ancien chef de l’Etat, le chef de l’exécutif a souligné aussi que l’histoire retiendra que Joseph Kabila a su relever le triple défi qui s’est présenté à lui : il s’agit de la réunification du pays, la démocratisation et enfin le défi de l’alternance démocratique. Tshibala salue par-là « la performance sachant d’où l’on vient et quelle est notre histoire.»
Le premier ministre prolonge la série des hommages aussi à toutes les institutions, lesquelles se sont mobilisées en vue de l’organisation de « meilleures élections dans un continent sur fonds propres sans être en programme avec les institutions financières internationales» qui du reste, ont salué la performance réalisée. Parmi ces institutions, Tshibala a décerné une mention spéciale aux deux chambres du parlement, qui ont apporté à la CENI les lois indispensables au processus électoral. Quant à la centrale électorale, elle s’est, selon Bruno Tshibala, acquittée de sa tâche « avec brio.»

Le chef de l’exécutif a tenu à rappeler aussi que l’alternance intervenue est l’œuvre commune de tous les congolais, eux qui ont connu des moments difficiles, dont le phénomène Kamuena Nsapu, la dépréciation du Franc Congolais, la psychose des évasions spectaculaires dans les prisons. Au-delà de l’organisation des élections, Tshibala souligne à juste titre que son gouvernement a su maîtriser la dégradation de la monnaie nationale et de la situation économique du pays dans son ensemble.
Les hommes passent, les institutions restent, a dit Bruno Tshibala, qui a tenu aussi à souhaiter une bonne fortune au nouveau président Félix Tshisekedi Tshilombo dans ses responsabilités.

En guise de conclusion, celui qui sera incessamment un ancien premier ministre a noté que point n’est besoin de trop revenir sur les détails car, « les faits sont éloquents».

Patrick Ilunga

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *