La violence est une usine de fabrication des personnes vivant avec handicap, disent les « invalides » eux-mêmes. Cette déclaration, ces personnes l’ont faite le weekend dernier au centre CENAPHI, dans la commune de Kasavubu dans le cadre de la sensibilisation contre la violence en ce processus électoral.
Les observateurs de la société Congolaise en sont encore à se demander : comment expliquer que la politique au Congo soit devenue aussi conflictuelle ? Et pourquoi la violence a pris autant de place dans la société ? Avant même de trouver la réponse à ces questions, les personnes vivant avec handicap disent halte à la violence en cette période électorale. Le weekend dernier au centre national et professionnel des personnes handicapées et invalides, CENAPHI, les personnes vivant avec handicap, regroupés au sein de la fédération Congolaise des personnes handicapées, FECOPEHA, l’ont dit à Félix Kabange Numbi. Le coordonnateur de la cellule du Front Commun pour le Congo qui s’occupe des personnes vivant avec handicap a été reçu par des personnes dites invalides, en célébration de la journée internationale qui leur est dédiée. Chaque 03 décembre, les personnes claudicantes et autres, fêtent la journée mondiale qui leur est consacrée. Mais à Kinshasa, cette date décalée, a été célébrée en grande pompe le weekend dernier. Devant ses hôtes, Kabange Numbi a eu un message essentiel : celui de dire à ses interlocuteurs que plus que d’autres candidats-présidents, Emmanuel Ramazani Shadary « accorde une importance particulière aux personnes vivant avec handicap et qu’il les considère comme des hommes et des femmes à part entière.»
Selon Kabange Numbi, le candidat du FCC a pris la résolution, une fois élu, de rendre effectif l’article 49 de la constitution, lequel stipule que « la personne vivant avec handicap a droit à des mesures spécifiques de protection en rapport avec leurs besoins physiques, intellectuels et moraux. L’Etat a le droit de promouvoir la présence de la personne avec handicap au sein des institutions nationales, provinciales et locales. » En phase avec ce même article, Shadary s’engage aussi à s’impliquer pour qu’une loi spécifique soit votée au parlement. Le but est en définitive est de rendre autonomes ces personnes particulièrement vulnérables.
Sous une bonne musique jouée par un orchestre des personnes « invalides » et après avoir visité les œuvres d’art de ses hôtes, Félix Kabange, la FECOPEHA et Up Africa (que dirige Baudoin Buanga, ancien conseiller de Sepp Blatter, qui est aussi personne vivant avec handicap) et Handicap Zéro ont lancé la campagne « halte à la violence ». Cette vise en premier lieu les hommes politiques, mais aussi leurs militants. L’idée est d’inviter les uns et les autres, en cette période électorale, à bannir la violence et à être prêts à accepter les résultats des urnes. Ainsi que le dit une banderole au centre des « handicapés », la violence et la guerre sont une « grande usine de fabrication des personnes vivant avec handicap.» « Ils sont déjà trop nombreux », a tonné Félix Kabange qui conseille qu’Il est donc nécessaire de ne pas en ajouter.
Patrick Ilunga

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com