Le Kénya est préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo. Les autorités de Nairobi invitent les ressortissants kenyans vivant en RDC à faire preuve de prudence. Une déclaration signée par le Dr Musalia Mudavadi, secrétaire d’État aux affaires étrangères du Kenya, déclare que son pays envisage même une possible évacuation si la situation de guerre se poursuit. « Suite à cette situation inquiétante, nous demandons aux Kényans en RDC de faire preuve d’une extrême prudence en matière de sécurité et, le cas échéant, d’envisager une éventuelle évacuation, en particulier des régions instables. Le gouvernement kenyan envisage l’évacuation des Kenyans qui peuvent contacter notre consulat à Goma et nos bureaux temporaires au Congo Brazzaville », peut-on lire dans le communiqué.

Musalia Mudavadi rappelle que fin janvier, des attaques ont visé des ambassades, dont celle du Kenya à Kinshasa. Suite à l’entrée du M23 à Goma fin janvier, des populations en colère ont pris d’assaut plusieurs ambassades, dont celle du Kenya. D’autres ambassades ont été pillées et incendiées.

Suite à ces incidents, le gouvernement congolais avait appelé le personnel diplomatique et étranger à « la prudence et à la retenue ». La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, avait assuré que « toutes les mesures pratiques étaient prises pour garantir la protection des missions diplomatiques, de leur personnel et de leurs biens ». Le gouvernement de la RDC avait assuré que tout était mis en œuvre pour renforcer le dispositif de sécurité des ambassades et des représentations diplomatiques.

Actuellement, les combats entre les M23/RDF et l’armée congolaise se sont aggravés, notamment au Nord et au Sud-Kivu. La guerre menace de s’étendre à d’autres régions du pays, notamment au sud et au nord-est de la RDC. À Kisangani, au nord-est de la RDC, la panique s’est emparée de la ville lorsque des rumeurs ont fait état d’une possible présence rebelle. Le général Mujinga Timothée, commandant de la ville, a « rassuré tout le monde que la police congolaise et les FARDC (armée congolaise) sont entièrement mobilisées pour assurer la sécurité et la protection de tous les habitants et de leurs biens ».

Les autorités militaires ont demandé à la population de « rester vigilante ». A Kinshasa, la capitale de la RDC, des alertes ont annoncé la présence de quelques espions rebelles, créant une grosse panique. Le commandant de l’armée congolaise à Kinshasa, le général de division Kizimu Mbuyu, a rassuré qu’aucun « élément de l’armée rwandaise ou du M23 n’a été arrêté à Kinshasa ». « Toutes les mesures ont été prises pour sécuriser la capitale », a-t-il souligné dans un communiqué destiné à calmer les habitants de la capitale Congolaise.

Face à l’extension des combats en RDC, plusieurs villes sont en état d’alerte. Dans ce contexte, la Belgique a également déconseillé à ses ressortissants de se rendre en RDC. « En raison de la situation volatile et dangereuse, tout voyage en République démocratique du Congo est formellement déconseillé », a déclaré le Royaume de Belgique. Fin janvier, les Etats-Unis d’Amérique avaient demandé à leurs ressortissants de quitter le Congo.

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