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La communauté des artistes et journalistes du Sud- Kivu, à l’Est de la RDC en est encore à se demander : de quoi est mort leur collègue Yves Kayene ? L’artiste Congolais dont le corps sans vie a été découvert est connu pour son engagement contre la pollution. Il était tout jeune, mais avait déjà eu un impact positif aussi bien en RDC qu’en Belgique où ses dessins et tableaux sont vraiment appréciés.

Le dessinateur, journaliste et caricaturiste Congolais Yves Kayene a été retrouvé mort dans sa maison à Rusizi au Rwanda. Une mort dont les circonstances ne sont pas encore élucidées. De son vrai nom, Yves Kulondowa, âgé seulement de 33 ans, a été un artiste particulièrement engagé. Sa mort plonge la communauté des artistes dans la tristesse. D’autant plus que son corps a été découvert, le samedi 6 juillet, le jour de son anniversaire. Selon la communauté Congolaise vivant à Cyangungu, son corps était déjà dans un mauvais état. Ce qui laisse dire qu’il est décédé bien avant.

Ce natif de Bukavu, au Sud- Kivu, à l’Est de la RDC était connu pour ses œuvres engagées en faveur de l’environnement. Ceux qui l’ont connu le décrivent comme un artiste talentueux. Il s’est fait remarquer en 2020, pour son engagement contre la pollution et la déforestation. Dans le Sud –Kivu, il n’a eu de cesse de sensibiliser autour de l’impact négatif de l’Homme sur la planète, et comment cet impact fini par avoir des conséquences désastreuses tant sur lui, que sur le monde qui l’entoure. Son engagement a d’abord été au profit de sa ville, Bukavu, à l’Est de la RDC, qui est de temps en temps en proie à de catastrophes naturelles de grandes envergures.
En Novembre 2020, il participe à une exposition à Bukavu, dédiée à l’environnement et à l’écologie. L’exposition dénommée « A Terre ». Elle vise à sensibiliser la population et gouvernants sur le danger que court la seule planète qui abrite les humains par la pollution et la déforestation. Une première à Bukavu où les questions écologiques et le combat pour une planète plus verte n’est pas le sujet préféré des jeunes, ni des vieux.

Une année après l’exposition de ses tableaux à Bukavu, en octobre 2021, l’artiste expose encore ses tableaux, cette fois-ci à Bruxelles, en Belgique, précisément à l’institut des hautes études des communications sociales (IHECS) où il avait déjà été formé, en 2019, dans le cadre d’un stage ARES, académie de recherche et d’enseignements supérieur francophone. Son passage à IHECS lui a permis de perfectionner son talent de journaliste. En tant que journaliste, il longtemps travaillé pour le journal Congolais Le Souverain libre. Il a également travaillé pour le site web Congolais. Mais son engagement principal reste la défense de l’environnement. Pour lui, « la guerre la plus importante et la plus urgente à mener c’est la guerre contre la pollution, la déforestation ». C’est ainsi que lorsqu’il expose ses tableaux et dessins à Bruxelles en octobre 2021, il place son action sous le signe du combat pour sauver la planète et sensibiliser le monde sur le danger à court terme de la pollution. L’exposition est appelée encore « A Terre ». Son exposition, fin octobre 2021 sonne comme une résonnance à l’engagement des Nations Unies sur les questions de changement climatique car elle coïncide avec la tenue à Glasgow dans le cadre de la 26ème conférence des parties sur les changements climatiques.

Avec l’annonce de son décès, c’est la planète qui va se passer de l’un de ses plus grands défenseurs. « Yves Kulondwa était quelqu’un d’engagé et surtout de très calme. Il a consacré toute sa vie à sa passion : le dessin, la caricature. C’était sa manière de s’exprimer et de dire clairement ce qu’il pensait. C’était un révolté et un homme ouvert d’esprit, un progressiste, un modéré mais très lucide. Sa mort est un désastre pour nous », a témoigné Honneur-David Safari, son collègue au site web La Prunelle RDC. « Mon ami Yves, ce formidable artiste incarnait une grande part de la culture congolaise. L’art du Kivu perd l’un de ses principaux repères », a écrit son ami Moïse Mukulu.

La mort de ce journaliste Congolais au Rwanda intervient au moment où les deux pays sont en conflit à cause de la rébellion du M23, à qui le Rwanda apporte du soutien en armes et en troupes, selon plusieurs pays dont les Etats-Unis d’Amérique, la France et la RDC. Au Congo, principalement au Kivu, ils sont plusieurs ceux qui demandent une enquête pour comprendre les circonstances de la mort du caricaturiste-journaliste. Les officiels Congolais eux n’ont pas encore réagi à la mort du caricaturiste journaliste. L’institut des hautes études des communications sociales (IHECS) affirme que « son départ laisse un grand vide parmi ceux et celles qui ont eu la chance de côtoyer cet artiste talentueux et engagé ».

Patrick Ilunga

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