Il fait partie de 21 candidats président de la République enregistrés par la Commission Electorale Nationale Indépendante. Seth Kikuni, le plus jeune de prétendants à la Magistrature suprême séduit parfois dans les milieux de la jeunesse par la cohérence de ses idées pour « renouveler la classe politique » de son pays.Homme d’affaires prospère, le leader du mouvement « Unis nous Ferons Mieux », UFM se montre parfois intraitable quand il fait la lecture de l’évolution de la Société congolaise et surtout de sa classe politique. Homme plutôt réservé, Seth Kikuni Masudi pense que le processus électoral congolais est plongé dans une zone d’incertitudes qu’il préfère qualifier de « dilemme » pesant lourdement sur l’avenir du pays. Le candidat président propose aux différents protagonistes de tout mettre en œuvre pour sortir de l’impasse avant la tenue des scrutins du 23 décembre prochain pour garantir la paix au pays avant, pendant et après les élections.
Inconnu du grand public jusqu’à la veille du dépôt de sa candidature à la présidence de la République, Seth Kikuni Masudi ne revêt peut-être pas faire aussi tôt la haute politique en se jetant dans la course à la succession du Président Joseph Kabila à la tête de l’Etat. Après son succès dans le domaine des affaires, l’homme se décide de faire de la politique pour dit-il, changer la conduite des choses au sein de son pays. Membre du collectif des candidats président de la République en pourparlers avec la Commission Electorale Nationale Indépendante au sujet notamment de l’usage de la machine à voter lors des prochaines élections, « SKM » fait surtout partie de ces leaders de la classe politique qui ont claqué la porte de la Centrale électorale pour protester contre la conduite du débat par l’institution d’appui à la démocratie.
Quand il aborde cette réunion mouvementée avec la CENI, Seth Kikuni se dit préoccupé par l’évolution du processus électoral en cours en République Démocratique du Congo. « Nous ne faisons plus face à un problème mais nous faisons face à un dilemme », lâche-t-il d’emblée lors de cet entretien à cœur ouvert accordé à Géopolis dans l’un de ses bureaux situé au centre de la capitale Kinshasa à Gombe. Le candidat président est pour ce faire, convaincu que la résolution de cette équation à plusieurs inconnues laissera inévitable des fissures dans les deux cas : Opposition ou Majorité.
Selon lui, l’usage de la machine à voter, le maintien du fichier électoral et l’impératif du respect du calendrier électoral constitue ce dilemme dans lequel se trouve le processus électoral en cours.
Concernant l’usage de la machine à voter, l’opposant reprend ici l’exigence de sa composante qui s’en tient à évaluer la légalité du dispositif. « Nous avons lu le texte, cette machine n’est pas conforme à la loi », pointe Kikuni Masudi avant de faire un réquisitoire sur le fichier électoral. Au sujet justement de cette base de donner qui devra être utilisée lors des prochaines élections, le candidat-président fait remarquer que la loi sur l’identification et l’enrôlement des électeurs parle des empreintes digitales considérées comme étant le seul signe distinctif de chaque être humain. « On peut avoir le même nom, le même village voir le même visage mais seules les empreintes digitales permettent de nous distinguer », fait savoir « SKM » avant de fustiger la présence d’autant d’électeurs sans empreintes digitales dans le fichier électoral. Le candidat-président qui exige lui aussi la radiation de ces « fictifs » révèle que lors de la dernière réunion avec la CENI, l’institution avait présenté aux différents candidats, la liste de plus de 6 millions de candidats sans empreintes digitales pour justifier l’impossibilité de la radiation. Une stratégie perçue comme étant une forme de « chantage politique » que la centrale électorale fait aux candidats.
Concernant le respect du calendrier électoral exigé par l’ensemble de candidats, Seth Kikuni pense que cette problématique constitue le troisième dilemme du fait que l’abandon de la machine à voter, la radiation des électeurs sans empreintes (les candidats y compris) devra entrainer certainement le report des élections.
Malgré ce blocage, le jeune candidat président croit en la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes au 23 décembre prochain. Seth Kikuni exclut pour ce faire, l’idée de la mise en place d’une transition politique dans le pays. Au sujet de la candidature commune de l’opposition à la présidentielle, « SKM » qui du reste estime que la question devra être sérieusement discutée pense que sa jeunesse pourra jouer en sa faveur dans un pays où plus de la moitié de la population est jeune. « Tout dépendra du profil, de l’expérience et de la vision que l’on a pour ce pays », précise le candidat. Souvent critiqué par ses détracteurs d’être « complaisant » face au pouvoir à travers ses prises de position, « SKM » réaffirme son appartenance à l’opposition politique, du reste « plurielle ». Chantre de la « rupture » avec les pratiques anciennes, le leader de l’UFM estime que tout celui qui prône le changement dans le pays, est à classer dans l’opposition.
Au sujet de son avenir politique, Kikuni Masudi garantit que toutes les batteries sont mises en œuvre pour la victoire finale. « Je suis le rare des candidats président qui s’autofinance. Je suis en train de travailler avec la base à travers les provinces pour implanter notre mouvement, UFM. Cette préparation se fait en toute rationalité, pas de gaspillage du fait que notre argent vient de nos poches et non du financement extérieur », fait-il remarquer avant de d’appeler ses partisans à lui faire confiance dans son combat pour la tenue d’élections crédibles en RDC.
José-Junior Owawa

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com