Désignée tout récemment Rapporteur et porte-parole de la ligue des femmes du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie(PPRD), Madeleine Babinyanga entend œuvrer, aux côtés de sa présidente Jeannine Mabunda pour redorer l’image de la femme congolaise et la sensibiliser en vue de mieux faire face aux futures élections. Membre également de plusieurs plateformes associatives dont l’ONG ‘’Fight against poverty (FAP) qu’elle coordonne et  Co-fondatrice de l’association « Bana Equateur », Madeleine Babinyanga qui est aussi ambassadrice de Vlisco, Maison de pagne original(MPO) est dévouée aux actions caritatives au profit des femmes et jeunes filles nécessiteuses. Dans une interview exclusive accordée à Géopolis Hebdo, Madeleine Babinyanga tient à conscientiser la femme congolaise surtout à l’approche des élections annoncées pour le 23 décembre 2018. « La femme doit voter pour la femme. La femme doit être capable de se prendre en charge. La femme doit être formée. Quelle soit maraichère, intellectuelle, je pense qu’il faut qu’il y  ait un rendez-vous entre les deux couches de la société afin qu’il existe un rendez-vous du donner et du recevoir. Que l’élite apprenne aussi auprès de la base.  C’est un peu l’objectif de mon engagement en politique », a déclaré la porte-parole de la ligue des femmes du PPRD. (Interview)

 Géopolis Hebdo/ Vous êtes membre du PPRD et vous venez d’être promue au sein de la ligue des femmes du PPRD. Toujours dans le même cadre, vous revenez d’une tournée de redynamisation organisée par le secrétaire permanent du parti. Quels sont vos engagements politiques, vos ambitions étant donné que nous sommes à la veille des élections ?

Madeleine Babinyanga/ je vous remercie pour la question, je remercie Géopolis d’avoir accordé cette attention envers mon humble personne. Oui j’ai été promue à la ligue des femmes du PPRD comme rapporteur et porte-parole. Mon engament politique est un engament de longue date. J’ai commencé à la diaspora depuis 2006 où j’ai adhéré au PPRD. De l’associatif, je suis passée à la politique. Comme on dit, l’associatif va toujours de pair avec la politique. J’estimais que pour mener un combat social, un combat de la femme, il fallait fleureter avec la politique et en fleuretant avec la politique, je me suis découvert une passion. J’ai trouvé que tous les deux pouvaient parfaitement se marier. Car être auprès des décideurs, ça pousse à faire passer sa volonté, faire passer la volonté de la population surtout la cause de la femme et de l’enfant.

 GH / En tant que Rapporteur et porte-parole de la ligue des femmes, quels sont les défis auxquels vous faites face à ce poste?

MB/ Les défis sont énormes. La majorité de la population congolaise est constituée des femmes et au sein du parlement, nous avons un nombre limité des femmes. Je ne pense pas que nous dépassons même 10% parmi les 500 parlementaires. L’objectif est d’abord de conscientiser la population femme. La femme doit voter pour la femme. La femme doit être capable de se prendre en charge. La femme doit être formée. Quelle soit maraichère, intellectuelle, je pense qu’il faut qu’il y  ait un rendez-vous entre les deux couches de la société afin qu’il existe un rendez-vous du donner et du recevoir. Que l’élite apprenne aussi auprès de la base.  C’est un peu l’objectif de mon engagement en politique. C’est-à-dire comment essayer d’aider la femme à adhérer dans les partis politiques. Parce que si vous voulez faire des œuvres caritatives, faire changer les lois de votre pays, il faut être dans ces sphères décisionnelles.  Comme dit-on, si vous ne vous occupez pas de la politique, la politique s’occupera de vous. Ce qui fait que la femme doit être engagée politiquement. Nous sommes là, la ligue des femmes PPRD pour encadrer les femmes. Nous avons notre présidente madame Jeannine Mabunda qui s’occupe des violences sexuelles et conseillère spéciale du Président de la République. C’est toujours dans cette lignée que nous œuvrons. Etre femme ne veut pas dire des facilités. Il faut se battre. En politique, il faut se battre et il n’y a ni femme ni homme. Il y’a des êtres humains. Donc, nous avons tous le même combat aux côtés des hommes et nous devons avancer ensemble. Mais aussi, étant donné que les pesanteurs socio-culturelles pèsent, c’est pour ça que la femme a du mal à émerger. Néanmoins, avec les lois qui sont élaborées, je pense que ce sont des outils qui vont aider à faire en sorte que notre culture bantou puisse donner la chance à la femme, à la jeune fille pour qu’elle puisse aller de l’avant et occuper des postes décisionnels.

GH/ Vous êtes dans plusieurs associations dont l’une est venue à l’aide aux orphelins et jeunes filles. Quel est le message que vous lancez à toutes femmes et jeunes filles ?

MB/ En ce qui concerne les orphelinats ou centre de réinsertion, j’ai été dans plusieurs plateformes associatives, dans la diaspora dont la première était  l’Union des Jeunes Démocrates pour la Reconstruction du Congo (UJDRC) malgré ses accointances politiques, on a su chuté dans la cause de la femme. J’étais secrétaire générale et nous avons eu un grand projet que nous avons pu matérialiser après sous une autre appellation. C’était un centre de nouvelles technologies et de communication qui était un projet en 2009 au sein du ministère de Genre, Famille et enfants avec son excellence Marie ange Lukiana. C’était ma première association et cela en partenariat avec Vodacom Congo. En ce qui concerne la cause de la jeune fille, je suis entre temps aussi coordonnatrice de l’ONG Fight Against Poverty (FAP), et l’une de nos actions phares que j’ai eu à piloter était le projet du centre de réinsertion des mineurs et mères non accompagnées. A cette occasion, nous avons recueillie des jeunes filles de la rue, de chégués, un couple avec ses enfants, nous avons loué une maison et nous avons élaboré tout un programme de réinsertion. C’est-à-dire l’alphabétisation, le savoir vivre en société, des cours bibliques et des activités génératrices de revenus (AGR). Au bout d’une année, du 3 avril 2017 au 30avril 2018, nous les avons réinsérés dans la société. C’était une expérience assez forte étant donné que je suis ici sans mes enfants. Ils sont restés en Belgique pour les études. Donc, je me suis retrouvé avec une famille d’enfants. C’était une expérience très noble et ce n’était pas facile. Nous les avons vraiment aidé, éduqués, nous les avons réinsérés dans la société et remis des micro-crédits. Actuellement, elles vendent des denrées alimentaires au marché de Matete.  Nous avons aussi recueillis deux bébés qui, actuellement, ont une année et marchent déjà. Nous assurons notamment les études scolaires de cinq enfants.

GH/Vous êtes également co-fondatrice du mouvement associatif ‘’Bana Equateur ’’. Pourquoi ce nom et quels sont les défis à relever ?

MB/ ‘’Bana équateur’’ est une association que nous avons créée avec un groupe d’élites femmes de la Belgique. Il s’agit de Jeannine Moninga, Stéphanie Buale. Nous avons créé cette association en vue d’améliorer la situation à l’équateur. Nous étions dans une plateforme de forum interrégionale des femmes congolaises. Nous étions les femmes représentantes de l’Equateur. Nous avons remarqué que les femmes d’autres provinces faisaient plus d’actions chez eux que nous. Alors nous avons décidé de mettre en œuvre des actions au bénéfice de notre province. Nous avons choisi l’éduction parce que nous avons remarqué que cette partie du pays était démunie sur le point éducationnel. Le constat est vraiment triste. J’ai eu à faire une visite de prospection auparavant pour cibler une école en vue d’apporter notre aide. J’ai visité le collège Elykia, le lycée Bosawa et nous avons décidé de venir en aide à ces écoles. Cependant, en faisant le diner conférence en Belgique, qui était d’un vif succès, nous avons réuni un grand nombre des ressortissants de l’Equateur venus un peu de partout. Nous avons récolté de fonds, pas vraiment les frais faire plus. Nous avions décidé d’aller jusqu’au bout mais il s’est posé un problème. L’école n’était pas conventionnée et nous n’avons pas pu continuer. Nous gardons toujours un fonds dans un compte quelque part. Etant donné que je suis rentrée depuis 2011 pour m’installer après la campagne électorale et que mon parti avait remporté les élections. Donc, j’ai été nommé conseillère aux affaires foncières. Ce qui a fait que cette association soit mise en sourdine. Actuellement, nous sommes en train de voir comment reprendre avec nos activités et avec la tournée de redynamisation du parti, j’ai eu à faire encore d’autres constats et cela nous a inspiré et redonné le courage.

Très prochainement, nous allons avoir de nouvelles d’une action au profit d’une école à Mbandaka. Je ne dirai pas plus.

Propos recueillis par

Vanessa Mayamuene

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